L’écrivain Salman Rushdie est agressé lors d’une conférence dans l’État de New York

CHAUTAUQUA, N.Y. — L’écrivain britannique Salman Rushdie, dont les écrits lui ont valu des menaces de mort de la part de l’Iran dans les années 1980, a été agressé vendredi matin alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence, dans l’ouest de l’État de New York. 

L’état de M. Rushdie, âgé de 75 ans, n’était pas immédiatement connu. Il a été transporté vers un hôpital par hélicoptère, a indiqué la police d’État. Selon son agent, Andrew Wylie, l’écrivain était sur la table d’opération, mais n’a pas donné plus de précision.

 Le modérateur a aussi été agressé et souffre d’une légère blessure à la tête.

Un journaliste de l’Associated Press a vu un homme se précipiter sur la scène de l’Institution Chautauqua, au sud de Buffalo, et commencer à frapper ou à poignarder M. Rushdie, alors que l’orateur invité était présenté. L’écrivain a été poussé ou est tombé au sol, et son assaillant a été maîtrisé. 

M. Rushdie a rapidement été entouré d’un petit groupe de personnes, qui ont maintenu ses jambes surélevées, vraisemblablement pour envoyer plus de sang à sa poitrine.

Le livre «Les Versets sataniques», de Salman Rushdie, est interdit en Iran depuis 1988, car de nombreux musulmans le considèrent comme blasphématoire. Un an plus tard, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, le défunt dirigeant iranien, a publié un édit («fatwa») appelant à la mort de l’écrivain.

Une prime de plus de 3 millions $ US a également été offerte à quiconque tuerait M. Rushdie.

Le gouvernement iranien a depuis longtemps pris ses distances avec la fatwa de l’ayatollah Khomeiny, mais le sentiment anti-Rushdie persiste. En 2012, une fondation religieuse iranienne semi-officielle a fait passer la prime sur sa tête de 2,8 à 3,3 millions $.

M. Rushdie avait rejeté cette menace à l’époque, affirmant qu’il n’y avait «aucune preuve» que des personnes étaient intéressées par cette récompense. Cette année-là, il a publié un livre autobiographique sur la fatwa, «Joseph Anton».