Le roi Charles III commence finalement sa tournée à l’étranger

LONDRES — Le nouveau roi du Royaume-Uni a fait ses débuts sur la scène internationale, mercredi, trois jours plus tard et à 885 kilomètres au nord-est de l’endroit où il l’avait prévu.

Charles et Camilla, la reine consort, ont atterri à l’aéroport gouvernemental de Berlin en début d’après-midi. Le roi, vêtu d’un manteau noir, et sa femme, arborant un manteau bleu clair et un chapeau sarcelle bordé de plumes, se sont arrêtés en haut des escaliers de leur avion pour recevoir un salut de 21 coups de feu alors que deux jets militaires effectuaient un survol.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a ensuite accueilli le couple royal avec les honneurs militaires à l’historique porte de Brandebourg de la capitale allemande.

Le roi doit prononcer jeudi un discours devant le Bundestag, le parlement allemand. Il rencontrera également le chancelier Olaf Scholz, s’entretiendra avec des réfugiés ukrainiens et rencontrera des militaires britanniques et allemands qui travaillent ensemble sur des projets communs.

Le couple royal se rendra à Hambourg vendredi, où il visitera le mémorial Kindertransport pour les enfants juifs qui ont fui l’Allemagne vers le Royaume-Uni pendant le Troisième Reich, et assistera à un événement sur l’énergie verte avant de retourner dans son pays.

Si l’itinéraire de Charles III a été modifié pour aller à Berlin seulement, ses objectifs demeurent les mêmes: cimenter l’amélioration des relations du Royaume-Uni avec l’Europe et démontrer qu’il peut aider le Royaume-Uni à gagner les cœurs et les esprits à l’étranger comme sa mère l’a fait avec succès pendant sept décennies.

Mais la décision d’annuler la première étape de son voyage en raison des manifestations contre la réforme des retraites en France pourrait compliquer les démarches du souverain pour laisser sa marque dans sa première mission à l’étranger. Et les premières impressions comptent alors que Charles, âgé de 74 ans, se prépare pour son couronnement le 6 mai.

Charles, qui a accédé au trône après la mort de la reine Élisabeth II en septembre, avait quelque chose de plus grand en tête lorsque cette tournée à l’étranger avait été annoncée.

Présenté comme une tournée de plusieurs jours dans les deux plus grands pays de l’Union européenne, le voyage a été conçu pour souligner les efforts du premier ministre britannique, Rishi Sunak, visant à reconstruire les relations avec le bloc après six ans de disputes sur le Brexit et mettre en évidence l’histoire commune des pays pendant qu’ils travaillent ensemble pour combattre l’agression russe en Ukraine.

Maintenant, tout repose sur l’Allemagne.

Le roi a été invité à faire le voyage par le premier ministre Sunak, qui au cours de ses six premiers mois de mandat a négocié un règlement du différend de longue date sur les règles commerciales post-Brexit pour l’Irlande du Nord et a conclu un accord avec la France pour lutter contre les passeurs transportant des migrants à travers la Manche. M. Sunak espère que la visite royale pourra ouvrir la voie à des progrès sur d’autres enjeux, notamment le retour du Royaume-Uni dans un programme de l’UE qui finance la recherche scientifique dans toute l’Europe.

Il s’agit du premier grand test pour savoir si Charles peut être un canal efficace pour la «puissance douce» que la maison de Windsor a traditionnellement exercée, aidant le Royaume-Uni à poursuivre ses objectifs géopolitiques à travers le faste et le glamour d’une monarchie vieille de 1000 ans.

Les Windsor sont parmi les personnes les plus célèbres de la planète. Alors que leurs pouvoirs formels sont strictement limités par la loi et la tradition, ils attirent l’attention des médias et du public en partie en raison de cérémonies historiques et de l’apparat qui les accompagnent – et aussi parce que le public est fasciné par leur vie personnelle.

La défunte reine Élisabeth II en était l’incarnation – c’était la souveraine que tout le monde voulait rencontrer pour le thé, ne serait-ce que pour la seule raison qu’elle était là depuis si longtemps.