Le procès pour abus sexuel contre le prince Andrew annulé à la suite d’un accord

NEW YORK — Un juge a rejeté mardi le procès pour abus sexuel contre le prince britannique Andrew, trois semaines après que les avocats de l’Américaine qui avait porté plainte aient conclu un accord.

L’entente comprend un don substantiel du prince à l’association caritative de son accusatrice.

À la demande des deux parties plus tôt dans la journée, le juge Lewis A. Kaplan a signé des documents judiciaires rejetant le procès prévu en août. Le juge leur avait donné jusqu’au 17 mars pour conclure une entente, sinon il fixerait une date de procès.

Les avocats ont révélé, il y a trois semaines, qu’ils avaient provisoirement accepté un règlement dans lequel le prince ferait un don à l’association caritative de Virginia Guiffre et une déclaration.

Le prince Andrew a vigoureusement nié les allégations de Mme Giuffre après qu’elle l’ait poursuivi en justice. Elle a accusé le membre de la famille royale britannique de l’avoir agressée sexuellement alors, âgée de 17 ans, elle voyageait avec le financier Jeffrey Epstein en 2001.

Mme Giuffre, 38 ans, est parvenue à un accord avec le prince Andrew après que celui-ci ait vu sa demande pour obtenir un rejet anticipé du procès refusée par le juge, plus tôt cette année.

Dans une lettre adressée au juge le mois dernier par l’avocat de Mme Giuffre, David Boies, une déclaration a été incluse. 

«Le prince Andrew a l’intention de faire un don substantiel à l’association caritative de Mme Giuffre pour soutenir les droits des victimes. Le prince Andrew n’a jamais eu l’intention de salir la réputation de Mme Giuffre et il accepte qu’elle ait souffert à la fois en tant que victime établie d’abus et à la suite d’attaques publiques injustes», peut-on notamment y lire. 

Selon la déclaration, le prince Andrew a reconnu que Jeffrey Epstein avait pris part au trafic «d’innombrables jeunes filles» pendant de nombreuses années. Il «regrette son association avec Epstein et salue la bravoure de Mme Giuffre et d’autres survivantes qui se sont défendues et ont défendu les autres».

Il s’est également engagé à soutenir les victimes de trafic sexuel dans l’expression de ses regrets.

Dans un communiqué mardi, Me Boies a déclaré que le règlement était «une étape importante, mais qu’il ne devrait pas être la dernière étape pour demander des comptes aux facilitateurs et aux participants de Jeffrey Epstein».

Un avocat du prince a refusé de commenter.

L’Associated Press n’identifie généralement pas les personnes qui se disent victimes d’agression sexuelle à moins qu’elles ne choisissent de se manifester publiquement, comme l’a fait Mme Giuffre.

Le règlement a mis fin au procès avant le début de la collecte de preuves, y compris des dépositions qui auraient forcé le prince à répondre aux questions posées par les avocats.

Le prince Andrew – qui s’était déjà retiré de ses fonctions royales – a récemment été déchu de ses titres et rôles militaires honorifiques et de la direction de divers organismes de bienfaisance, connus comme des patronages royaux. Il ne peut plus non plus utiliser le titre «Son Altesse Royale» dans un cadre officiel.