Une nouvelle microbrasserie s’installe à Plessisville

Trois jeunes entrepreneurs de la région, Marc-Olivier Pouliot, Édouard Ferron et Maxim Tremblay, lancent leur nouvelle microbrasserie qui sera aménagée sur le site de la Fraisière Talfor dans la Paroisse de Plessisville.

Les bâtiments et les terrains de 66 acres du maraîcher ont été rachetés l’an dernier par l’homme d’affaires et propriétaire des Atocas de l’Érable, Pierre Fortier. Il sera leur investisseur mentor dans ce projet qui nécessitera un déboursé de l’ordre de 700 000 $ pour les rénovations du bâtiment principal et les équipements nécessaires à la production de la bière.

La microbrasserie «Jackalhop» s’installera dans les installations du 775, route 116 Ouest (côté nord, voisin du Saputo) qui seront complètement transformées. Il y aura de l’espace pour accueillir jusqu’à 45 personnes à l’intérieur et autant sur la terrasse pour les dégustations de bières. On espère une ouverture au public à l’été 2021. Six à sept emplois additionnels seront créés.

Le groupe compte lancer plusieurs variétés de bières en fût et en cannettes et produire de 100 000 à 120 000 litres dès la première année. L’orge, qu’elle fera malter pour la transformer en bière, sera cultivée à même ses champs. Déjà 26 tonnes d’orge ont été cultivées à l’été 2020 en prévision de la production à venir. On prévoit élargir la culture dès 2021.

Le rendez-vous

M. Fortier raconte avoir découvert le monde des microbrasseries, il y a de cela quelques années, lors de ses balades en auto et à moto dans les diverses régions du Québec. «Je trouvais que c’était de belles places et que c’était festif et je me disais qu’on devrait avoir ça à Plessisville.»

C’est via un événement en lien avec le Relais pour la vie de la MRC de L’Érable qu’il a été mis en contact avec ses nouveaux partenaires. «Ce fut un match parfait puisqu’eux avaient déjà leur projet alors que de mon côté c’est du capital humain dont j’avais besoin pour aller de l’avant.»

«Le but est de fabriquer la bière à partir de nos produits locaux (canneberge, bleuet, camerise, eau d’érable). C’est le volet que nous aimerions développer. Nous souhaitons mettre en place une microbrasserie à l’image de notre région et fabriquer des bières qui se démarquent de ce qui se fait sur le marché», laisse savoir M. Fortier qui est également conseiller municipal à la Ville de Plessisville.

Le «jackpot» pour «Jackalhop»

La rencontre avec M. Fortier ne pouvait tomber à un meilleur moment pour les trois amis d’enfance alors que deux d’entre eux, Marc-Olivier Pouliot (natif de Saint-Ferdinand), 22 ans, et Édouard Ferron (natif de Plessisville), 21 ans, termineront leurs études universitaires à l’Université Laval en avril prochain, le premier en administration des affaires et le second en comptabilité et finances et aux opérations. Quant à Maxim Tremblay (natif de Saint-Ferdinand), 23 ans, il est diplômé de l’Institut brassicole du Québec à Montréal et brasseur en chef et superviseur de la production de la microbrasserie Bockale à Drummondville depuis deux ans. C’est lui qui jouera le rôle de brasseur en chef pour la nouvelle microbrasserie plessisvilloise.

«Nous avons tous les trois à cœur le développement de notre région et nous nous sommes toujours impliqués à l’école lors de notre passage au secondaire à la polyvalente La Samare et même rendu au cégep», mentionne Marc-Olivier. «Nous avons des personnalités différentes avec des profils de profession différents, mais qui vont pouvoir bien s’agencer pour la nouvelle microbrasserie.»

De son côté, Maxim assure que la microbrasserie offrira une grande diversité de produits. «Nous aurons des bières dans le style tendance (bières sures, fruitées, IPE) ainsi que plus traditionnel (bières blondes). Nous développerons aussi quelques bières sauvages pour rejoindre un autre type de clientèle», explique-t-il.

Ce n’est finalement pas par hasard que le groupe a choisi le nom «Jackalhop» pour représenter son entreprise. «Hop veut dire houblon en anglais, une des matières premières pour produire de la bière, et le jackalope est un animal fantastique (lièvre avec des cornes d’antilope) qui provient du folklore américain. Nous allons miser là-dessus pour le concept de notre bâtisse et pour développer notre marque», de conclure, Édouard.

De son côté, Claude Talbot (Talfor) poursuivra la production de fraises et framboises jusqu’à l’automne 2021 selon l’entente contractuelle avec M. Fortier. Il procédera également au démantèlement de la grande serre (qui sert aussi pour la production de petits fruits) qu’il relocalisera sur un autre terrain qui lui appartient.