Quand le maire perd les pédales…
M. Antoine Tardif,
Je suis une simple citoyenne, pas particulièrement investie dans le monde politique, mais très perplexe par ce que j’ai observé lundi soir durant et juste après cette réunion où, passez-moi l’expression, vous avez perdu les pédales.
Je l’avoue d’emblée : je suis contre l’implantation d’un projet beaucoup trop gros (Le fameux quartier Signature Sacré-Coeur), dans un milieu beaucoup trop sensible (la carrière Dusseault comme vous la nommez ou la sablière d’Arthabaska comme les opposants la désignent) ET dans un petit patelin tranquille qu’est celui d’Arthabaska. N’eût été des fusions municipales forcées, cette charmante bourgade aurait eu plus de chance de préserver son unicité. Mais on ne refera pas le passé. Par contre, on peut réfléchir l’avenir et c’est ce qu’une poignée de citoyens essaient de vous faire comprendre.
Lundi soir, la soirée avait pourtant bien commencé, vous aviez salué le passage à cette nouvelle année et souligné tous vos bons coups dans l’amélioration de notre ville. Je ne remets pas en question tout ce que vous avez accompli avec votre équipe, mais je souhaite vous mettre en garde contre le dialogue de sourds qui s’est développé autour du projet et contre un sursaut de ras-le-bol qui vous a littéralement fait voir la manifestation des opposants comme une grosse bévue de notre part parce qu’elle brisait le décorum. Et qu’elle constituait un manque de RESPECT! OUF! Et re-OUF!
Expliquez-moi alors quels seraient les moyens à notre disposition pour vous ouvrir à nos inquiétudes devant la partialité des études réalisées par le promoteur (oui oui, celui qui veut construire a aussi les moyens financiers de se payer des professionnels qui ont chanté le 9 janvier 2025 sur l’air qu’il a lui-même composé). Et pourquoi, si vous êtes si fiers d’être la première ville à avoir nommé un conseiller scientifique, pourquoi celui-ci n’a pas pipé mot publiquement sur ce projet?
Vous nous avez taxés d’enfantins alors que nous avons exprimé en chantant deux couplets (le deuxième m’a semblé vous faire enrager au plus haut point, car il se terminait en; le développement durable, c’est pas ça, c’est pas ça). Méchante attaque?!? Ou plutôt l’expression de notre total manque de leviers devant la réaction de votre équipe et vous-même aux oppositions/inquiétudes légitimes de quelques milliers de citoyens.
J’ai été ensuite sidérée de voir que vous avez récupéré sur votre page FB, le clip où vous sembliez encore en contrôle après notre ritournelle d’une durée de 15 secondes X 2 pour que les amateurs de réseaux sociaux vous encensent et vous confortent dans votre apparente maîtrise de soi. Bravo, car lundi soir, près de 600 amis FB sont venus vous dire que vous étiez parfait. Ça vous a fait du bien. J’en suis heureuse pour vous, mais cela ne règle absolument rien.
C’est aussi qu’il y manquait la suite de cet extrait vidéo, car peu après avoir dit que vous alliez nous écouter et répondre à nos questions qui vous semblent répétitives (peut-être parce qu’elles n’ont pas reçu jusqu’ici des réponses logiques et satisfaisantes), vous avez cavalièrement levé l’assemblée et quitter la salle comme un monarque (Pas le papillon, mais le tout-puissant).
Comme le font les touts petits, je répondrais, lorsque vous traitez vos opposants d’enfantins :
Celui qui l’dit, celui qui l’est.
Au plaisir de pouvoir discuter calmement avec vous et votre équipe peut-être dans un autre contexte que le conseil municipal qui LUI a aussi l’air d’un cirque bien rodé même quand personne n’y chante. En présence d’acteurs du milieu de l’environnement sérieux, neutres et impartiaux.
Je demeure votre citoyenne heureuse de vivre ici, mais qui aimerait bien être réellement entendue.
Luce Michaud
Victoriaville