Il manque un berceau

 

À la suite de la réunion du conseil municipal de Victoriaville du 13 janvier, permettez-moi quelques réflexions concernant l’ex-sablière d’Arthabaska (dans l’avenir le Havre du Sacré-Cœur). 

      I. Je me suis demandé pourquoi les conseillers municipaux gardaient le mutisme sur le sujet. Il n’y a pas de parti d’opposition à Victo. Mais, pour la bonne démocratie, il serait sage que celle-ci se manifeste ouvertement et que les débats importants ne se fassent  pas derrière des portes closes.

    II. Pour la bonne marche de la démocratie, il est tout à fait sain de faire (et souhaitable), ce qu’a fait le comité pour protéger  la sablière, et en particulier utiliser à fond la période de questions des séances du conseil municipal (et même déborder un peu). S’il n’y avait pas eu cette opposition, tout cela aurait passé « comme une lettre à la poste ». 

  III. Il semble que notre maire (c’est de l’ironie) n’aime ni Franfeluche ni le Frère Jacques. Alors, SVP, au promoteur, n’utilisez pas le nom des frères du Sacré-Cœur pour rebaptiser cet endroit. Il ne reste plus d’anciens frères pour protester, mais d’anciens étudiants du collège, oui…. Ni celui de « quartier signature ». Cela n’a rien à voir avec un quartier écologique, ni l’argument du bas taux de logements disponibles, sinon il y aurait dans le projet des logements à coût abordable. 

  IV. Permettez-moi de dire, moi qui a été toute ma vie un militant en défense de droits, que j’ai vu bien pire au niveau des moyens des opposants. Je pensais dernièrement à l’occupation des bureaux du ministère du Travail à Montréal, par des travailleurs d’usines en grèves, en 1973, dont j’étais avec les grévistes de l’abattoir avicole. Vous savez ce qu’a dit Jean Cournoyer, à la fin, à la police, pour nous éviter d’être arrêtés? « Ces gens sont mes invités ».  « Un monsieur » avait dit une participante.

Ceci n’est pas une question, mais une constatation. Ce que je n’ai pas le droit de faire à la période de questions municipale, sinon le maire risque de me couper; ce que j’ai vu le 13 janvier dernier. Mais je le dis quand même. Il manque nettement un berceau à notre démocratie municipale de Victoriaville. Il est cassé. Les conseillers municipaux, c’est à vous d’y voir. Les anciens conseillers et maires qui avaient commencé cette longue marche, où beaucoup de gens sont passés dans ce berceau, ne devraient pas s’attendre à moins de vous. (quitte à ne pas vous faire aimer du maire et du promoteur). 

Henri-Paul Labonté 

Victoriaville