Dévoilement des résultats d’un sondage mené auprès des députés : un silence préoccupant 

Mardi (25 février), le Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD) dévoilait les résultats d’un questionnaire visant à sonder les connaissances des députés provinciaux sur l’action communautaire, et plus particulièrement sur la défense collective des droits (DCD). 

Dans le cadre de sa campagne de mobilisation, le RODCD souhaitait ouvrir le dialogue avec l’ensemble des élus du Québec afin de mieux faire connaître cette mission essentielle. À cet effet, les quatre députés du Centre-du-Québec avaient été invités à répondre à un exercice ludique et informatif composé de 12 questions, tantôt à développement, tantôt à choix multiples, portant sur les objectifs et la situation financière critique de la DCD. 

Sur les 125 députés sollicités à travers la province, seulement les 14 députés de Québec solidaire ont pris le temps de répondre, auxquels s’ajoutent deux réponses envoyées par les caucus du Parti libéral du Québec et du Parti québécois. Toutefois, aucun des députés du Centre-du-Québec n’a daigné se prêter à l’exercice. 

Un silence qui pèse lourd 

Malgré au moins trois sollicitations, aucun questionnaire n’a été complété par les élus provinciaux du Centre-du-Québec. Au-delà de cet exercice, l’Association des groupes d’éducation populaire autonome du Centre-du-Québec (AGÉPA) leur offrait l’option d’une rencontre pour déconstruire les préjugés entourant la défense collective des droits et ouvrir un dialogue visant à reconnaître et valoriser le rôle essentiel de ces groupes au sein du tissu social régional. 

Dans un contexte où l’acceptabilité sociale est une valeur mise de l’avant par les élus, refuser de tendre l’oreille aux organisations oeuvrant chaque jour auprès des personnes les plus vulnérables est non seulement préoccupant, mais aberrant. Ces groupes, véritables experts des inégalités et des injustices, peinent déjà à obtenir la reconnaissance et le soutien financier nécessaires pour poursuivre leur mission. Ce silence face au questionnaire illustre une fois de plus l’absence de considération pour leur travail acharné visant à bâtir une société plus juste et équitable. 

Qu’est-ce que la défense collective des droits? 

La défense collective des droits repose sur l’action concertée des groupes communautaires pour promouvoir et protéger les droits sociaux, économiques et politiques des citoyennes et citoyens. À travers l’éducation, la sensibilisation et l’accompagnement, ces organismes oeuvrent à renforcer la participation démocratique et à lutter contre les injustices systémiques qui freinent l’inclusion et l’égalité des chances. Ils agissent comme un rempart contre l’érosion des droits et jouent un rôle fondamental dans la transformation sociale. 

Un appel à la responsabilité et à la mémoire collective 

Comme le disait Victor Hugo : “Ouvrir une école, c’est fermer une prison”. 

Chères élues, chers élus, nous resterons toujours disponibles pour vous faire découvrir la réalité du terrain et ainsi instaurer une collaboration fructueuse au service du bien commun. Une collaboration fructueuse qui inclurait celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de naître sous une étoile favorable, mais qui mérite tout autant que les autres de vivre dans la dignité. 

Quant aux citoyennes et citoyens, dans toutes leurs diversités, rappelons-nous que les droits dont nous jouissons aujourd’hui sont le fruit de luttes menées par des femmes et des hommes engagés pour le progrès collectif. Aucun droit n’est acquis de manière définitive. Assurons-nous que celles et ceux qui les défendent puissent survivre, afin de garantir leur pérennité et leur évolution. 

Organismes cosignataires oeuvrant dans la DCD 

Nancy Hubert, Association des groupes d’éducation populaire autonome Centre-du-Québec (AGÉPA CQ) 

Franceska Samson, Regroupement de défense des droits sociaux Drummondville (RDDS Drummond) 

Lucie Forand, Regroupement des sans-emplois de Victoriaville (RSE Victo) 

Linda Proulx, Regroupement pour la défense des droits sociaux Nicolet (RDDS Nicolet) 

Marie-Ève Desnoyers, Association coopérative d’économie familiale des Bois-Francs (ACEF BF) 

Maryse St-Arneault, Table de concertation du mouvement des femmes Centre-du-Québec (TCMFCQ) 

Sylvie Hébert, Droits Devant Érable (DDÉ) 

Evelyne Heeremans, Association des locataires Centre-du-Québec (ALCQ)