Lorsque le mauvais goût s’impose en politique

D’ici le 6 décembre prochain, vous verrez une offensive médiatique de la part de la coalition pour le contrôle des armes à feu. Ces gens se servent du triste événement de la tuerie de la polytechnique pour promouvoir leur cause. De plus, ils feront un parallèle boiteux entre le contrôle des armes à feu et la violence faite aux femmes. Mais qu’en est-il vraiment?

À l’époque, une des phrases utilisées par certains membres de la coalition pour le contrôle des armes à feu était : «Plus jamais!» Depuis, nous avons vu que le plus jamais s’est transformé en «encore» avec le triste événement du collège Dawson. Le geste de Kimver Gill fut celui d’un «dérangé» qui n’avait rien de misogyne contrairement à celui perpétré par Mac Lépine.

Alors pourquoi continuer ce parallèle boiteux entre la violence faite aux femmes et le contrôle des armes à feu? Lorsque vous n’avez aucune étude, aucune expertise et aucune preuve sur ce que vous avancez, vous vous servez de l’émotion des gens pour qu’ils se joignent à votre cause. Je ne connais personne sain d’esprit qui ne peut être insensible à une cause comme celle de la violence faite aux femmes.

Contrairement à la coalition, l’Association canadienne pour les armes à feu (ACAF/NFA) se réfère à l’étude du docteur Gary Mauser, de la Simon Fraser University en Colombie-Britannique, et qui ne fait aucune corrélation entre le défunt registre que défend la coalition et une augmentation de la violence de nature criminelle, ce qui inclus la violence faite aux femmes.

La coalition pour le contrôle des armes à feu, qui a aussi une sous-branche qui s’appelle «Poly se souvient», vous manipule, vous ment et tente de dépouiller de leurs biens les honnêtes propriétaires d’armes à feu pour une croyance non fondée, qui relève plus du mythe, telle une religion, au lieu de se fier à des faits vérifiables et scientifiques.

Si vous vous sentez non concerné par cet enjeux politique et/ou que vous n’avez pas d’arme à feu, je vous suggère de vous intéresser au dépenses faites pour créer le registre des armes longues, créé sous le règne de Jean Chrétien, qui a coûté plus de 2 milliards de dollars qui a été pris de vos poches.

Cela revient à peu près à 250 $ par arme enregistrée. Combien de maisons de femmes, de psychiatres, d’intervenants sociaux, de campagnes de sensibilisation aurions-nous pu soutenir avec cet argent?

Beaucoup. Ces derniers sont de la compétence de notre province, elle qui tente rapatrier à grands coûts et de frais d’avocats, payés à même vos impôts, les données incluses dans la base de données du défunt registre, dont les données sont désuètes et inexactes et surtout qui fait le décompte d’objets qui sont gérés par le code criminel, donc fédéral.

En situation «d’austérité», il me semble que cette décision soit… anormale.

C’est malheureux de voir qu’il y a consensus de nos députés de l’Assemblée nationale sur cet enjeu, alors que ce n’est pas le cas dans la majorité de la population du Québec.

Le comble du mauvais goût revient bien sûr à la coalition pour le contrôle des armes à feu et aussi à la clinique judiciaire Juripop qui organisent un spectacle le 6 décembre nommé «Pour elles».

Mon bon ami Claude Colgan, lui qui a perdu sa sœur Hélène lors du triste événement du 6 Décembre 1989, n’a pu s’empêcher de publier sur les médias sociaux cette phrase : «Aucun sens moral pour appeler une levée de fonds «pour elles» alors que tous les profits sont pour vous».

La coalition utilise depuis des années ce triste événement à des fins politiques pour promouvoir sa cause alors que ses initiatives sont non justifiées et immorales. Répéter année après année cet événement ne peut que perpétuer la douleur des familles endeuillées au lieu de leur permettre de vivre un vrai deuil, ce que ne peut vivre la famille Colgan.

De plus, les questions que nous devrions nous poser comme société, comme individu et comme média est : Est-ce que Kimver Gill a été inspiré par Marc Lépine (de son vrai nom Gamil Gharbi)?

Moi je crois que cette possibilité existe et les médias devraient s’en soucier.

Est-il immoral de perpétuer cette tragédie à des fins politiques? Moi j’en ai la certitude…….et vous?

François Picard