Les boomers plus verts qu’on le pense

ENVIRONNEMENT. Le recyclage et les habitudes écoresponsables sont souvent des comportements associés aux jeunes générations. Pourtant, le baby-boomer n’est pas en reste et a lui-aussi intégré les bonnes habitudes écologiques au même titre que les jeunes.

Ils n’ont peut-être pas été éduqués dès leur jeune âge à recycler et à faire attention à leur impact environnemental comme l’ont été leurs enfants. Il n’en reste pas moins que les données démontrent que les boomers font leur part pour donner un répit à planète.

L’organisme RECYC-QUÉBEC a publié l’automne dernier le «Portrait des comportements et attitudes des citoyens québécois à l’égard des 3RV», dans lequel on présente les valeurs et prédispositions des Québécois sur la gestion responsable des matières résiduelles.

Selon la responsable de la ligne d’affaires et d’éducation citoyenne en gestion des matières résiduelles chez RECYC-QUÉBEC, Erwanne Plisson, les comportements des baby-boomers se situent dans la moyenne de l’ensemble des Québécois, tous âges confondus.

«On remarque toutefois une participation plus forte chez les baby-boomers pour recycler des matières qui nécessitent un déplacement à l’écocentre, par exemple, ou dans un point de collecte précis que ce soit pour les résidus de peinture ou les piles usagées», explique-t-elle.  

Une question de routine

La spécialiste remarque que le niveau de participation des baby-boomers à la gestion des matières résiduelles est élevé puisque cette habitude est bien ancrée dans le train-train quotidien.

«Les baby-boomers ne sont pas forcément motivés par une idéologie environnementale, mais plutôt par l’habitude et la routine», explique-t-elle.

Ils ont appris à recycler, entre autres, par le biais de leurs enfants qui ont été sensibilisés dès l’entrée à l’école.

«Pour les baby-boomers, c’est maintenant intégré. Ils ne se posent même plus la question si c’est bien ou non», observe Mme Plisson.

Cette tranche d’âge  se démarque aussi quand vient le temps de parler de réduction à la source. «Ils ont plus tendance à réparer un objet plutôt que d’en acheter un neuf». Ils s’intéressent beaucoup à la vente et l’achat de matériel usagé ou occasionnel.

L’Observatoire de la consommation responsable de l’ESG UQAM, qui publie depuis six ans le Baromètre de la consommation responsable au Québec, note une importante participation des baby-boomers dans les pratiques écoresponsables. Dans l’édition 2015, les 45-64 ans figurent toujours au premier rang des générations les plus responsables.

Le bémol du compostage

Bien que les boomers soient motivés à consommer de façon responsable et à recycler, lorsqu’il est question de compostage, ils sont plus réticents que les autres générations, apprend-on dans l’étude de RECYC-QUÉBEC.

«Les freins qu’on entend par rapport aux matières organiques comme les odeurs, les mouches, sont plus forts dans cette tranche d’âge», indique Erwanne Plisson, de chez RECYC-QUÉBEC. Mais ce n’est qu’une question de temps, croit-elle, avant que ce comportement s’ancre lui aussi dans leurs habitudes.

Intérêt pour l’écocentre

45% des baby-boomers dans la tranche d’âge 55-64 ans rapportent systématiquement leurs matières destinées à l’écocentre ou aux points de collectes autorisées. Ce chiffre baisse à 40 % pour la moyenne des Québécois

Urgence d’agir

87% des baby-boomers ressentent un sentiment d’urgence à poser des gestes durables pour l’environnement. La moyenne québécoise est de 81%.

Compostage

Les baby-boomers qui n’ont pas déjà accès à la collecte des matières organiques accordent moins d’importance à l’accès à ce service. 57 % chez les 55-64 ans versus 62 % pour l’ensemble des Québécois sont d’avis qu’il serait important qu’un tel service soit mis en place.

78 % des baby-boomers seraient toutefois prêts à participer à la collecte si un service municipal était offert.

(Source : Portrait des comportements et attitudes des citoyens québécois à l’égard des 3RV, RECYC-QUÉBEC)