Agissons ensemble maintenant contre le crime sur le Net!

Chaque année, des milliers de personnes à travers le monde sont victimes d’arnaque sur Internet. Les arnaqueurs profitent des moyens de communication comme les messageries électroniques (MSN), les sites de rencontres, les annonces classées (PACS, Kijiji), les réseaux sociaux (Facebook, Twitter), etc. pour entrer dans vos foyers.

Ces escrocs sans scrupule tentent par tous les moyens de soutirer de l’argent, et ce, en abusant de la confiance des gens honnêtes. Ces criminels profitent de la crédulité des victimes en leur inventant des histoires bidon. Ils leur offrent un emploi de rêve, une proposition d’affaire intéressante, un gain à la loterie, une relation amoureuse sérieuse, une proposition d’achat avantageuse, l’espoir d’avoir retrouvé un animal de compagnie, une réservation de vacances à l’étranger, etc. Bref, ils analysent les faiblesses, les désirs, les souhaits, les rêves de leurs proies et les attirent adroitement dans leur filet.

Et voilà, sans s’en rendre compte, les victimes deviennent prisonnières de ces cerveaux manipulateurs qui répondent comme par enchantement à leur besoin d’argent, d’indépendance, d’ambition, de bonheur, à leur désir de vivre une aventure ou à leur besoin d’aimer et d’être aimées. Leurs fausses identités et les divers documents fabriqués de toutes pièces qu’ils utilisent rendent leurs histoires vraisemblables. Manipulées adroitement, les victimes ne se doutent pas que leurs interlocuteurs virtuels ne sont, en fait, que des fraudeurs dont le but est de leur soutirer de grosses sommes d’argent.

Les victimes, séduites par toutes ces belles promesses, sont maintenant sous leur emprise. Leur comportement change, elles agissent de façon impulsive ou prennent des décisions irréfléchies. Parfois leurs proches ont peine à les reconnaître. Elles deviennent renfermées, tendues, agressives et antisociales. Certaines vont même jusqu’à laisser leur emploi, quitter pour l’étranger, s’endetter, s’isoler de leur famille et de leurs amis pour suivre les recommandations habilement proposées par l’arnaqueur.

Pendant que les victimes subissent l’emprise des criminels, leurs proches cherchent désespérément à comprendre les causes de leurs changements de comportement et d’attitude. Ils tentent de les questionner, de les écouter, de les supporter, de les conseiller, de les convaincre, dans le but de les ramener dans la réalité. Pour certaines victimes cette première démarche sera suffisante pour éveiller leur conscience de l’arnaque subie. Mais pour d’autres, le lavage de cerveau fait par les arnaqueurs prendra le dessus. Les proches devront s’armer de courage, trouver de nouvelles stratégies ou même, agir à leur insu pour les sortir de cet engrenage maléfique tout en maintenant un climat de confiance et de communication. La plus grande désolation des amis et de la famille sera de voir la victime refuser d’entendre leurs conseils, ignorer les alertes de prudence et s’isoler, ne laissant aucune place à la communication. Déchirés par le choix des victimes de donner leurs économies, de s’endetter, de quitter leur emploi et même leur pays pour satisfaire les demandes des arnaqueurs, les proches attendent, impuissants, la fin du cauchemar.

Certes la dénonciation de l’arnaque auprès des corps policiers et de la Gendarmerie royale du Canada permet de poser une action contre le crime. Mais que fait-on juridiquement pour récupérer l’argent perdu des victimes, souvent humiliées de s’être fait avoir? Pas grand-chose. Le manque de preuve établissant un acte frauduleux et les moyens «légaux» utilisés par les arnaqueurs ne permettent pas aux victimes de réclamer justice. L’argent envoyé à ces escrocs est considéré comme un don volontaire jusqu’à preuve du contraire. Les victimes devront prouver la mauvaise intention et les abus de confiance des arnaqueurs. Parfois, les corps policiers réussissent à établir l’action frauduleuse par des preuves démontrant une structure criminelle organisée. Mais, il reste à les coincer pour les juger. Ce défi exige une démarche d’enquête policière longue, coûteuse et souvent infructueuse à cause de la pratique internationale de ces manipulateurs rusés. Et pour les victimes c’est la fin d’un rêve, d’un espoir et surtout c’est la perte de leurs économies durement gagnées sans possibilité d’une quelconque compensation. Être victime de tels abuseurs est aussi un dur coup pour l’estime de soi.

Certaines victimes courageuses partageront leur histoire, accepteront le support de leurs proches ou d’un professionnel pour traverser cette épreuve. D’autres, démolis, sombreront dans la noirceur, allant même jusqu’à s’enlever la vie.

La situation devient de plus en plus sérieuse. L’appât du gain fait que ces crimes sur le Net se multiplient. Qui seront les prochaines victimes : nos enfants, nos amis, nos âgés, nous-mêmes? Que pouvons-nous faire contre ce fléau ? Cela se résume en ces quelques mots : sensibilisation, dénonciation et prévention. C’est le temps d’agir! Agissons ensemble maintenant !

Michaël Houle, jeune adulte dysphasique de 25 ans et victime d’un cyberdrame (fraude, intimidation et leurre) en 2010 et conférencier de «Lève-toi et parle» a décidé d’agir. Tout en faisant connaître la dysphasie, un trouble primaire du langage, un trouble neurologique permanent dont il est atteint. Il poursuit un autre objectif, celui de prévenir le crime sur le Net. Avec l’aide de sa mère Claire Royer, auteure de l’œuvre «Deux mondes, une réalité» éditée par Québec-livre en juin 2014 où il raconte son histoire vécue, Michaël souhaite faire un pas pour améliorer le continuum des services d’une clientèle différente (trouble neurologique de léger à sévère) et diminuer le nombre de cybervictimes (fraude, intimidation, leurre, etc.) de plus en plus nombreuses. Son récit touchant, vous amènera dans l’univers de la dysphasie, vous fera découvrir les stratégies utilisées par des manipulateurs expérimentés du Net et vous fera connaître un chevalier des temps modernes.

 

Claire Royer