15 sites chouchous des plateaux de tournage au Québec

Que ce soit pour simuler la toundra arctique en plein cœur du Lac-Saint-Jean, le Vietnam en 1967 à Sorel-Tracy ou encore pour déguiser le Vieux-Montréal en Chicago, le Québec est un grand plateau de tournage à ciel ouvert.

Véritable terre d’accueil pour les productions étrangères, le territoire québécois est aussi un terrain de jeu pour les productions québécoises. Caméra, on tourne!

Le Vieux-Montréal

Sans contredit l’un des endroits le plus utilisés au Québec, le Vieux-Montréal est rarement vu tel quel à l’écran. Grâce à l’oeil et à l’expertise des directeurs artistiques, ce quartier sert de lieu de tournage pour les scènes se déroulant dans les grandes villes européennes ou américaines.

«On peut simuler facilement une partie de l’Europe avec le Vieux-Montréal, explique Cyrile Loreau, Commissaire adjoint au Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ). On n’a qu’à changer les voitures et l’affichage. On l’a vu avec The Curious Case of Benjamin Button et The Smurfs 2 notamment. On l’a vu dans tellement de films en fait!»

Le Vieux-Québec

Les vieux quartiers des deux plus grandes villes québécoises sont complémentaires. Tandis que Montréal servira de plateau pour représenter les grandes villes, Québec servira de lieux de tournage pour reproduire les villes de banlieues américaines et les villes européennes de plus petite taille.

«La rue principale en bas de la côte de Québec ressemble au Colorado, à Cleveland en Ohio. Il y a beaucoup de petites rues de la ville qui peuvent ressembler aux banlieues américaines, ou à des milieux un peu plus appauvris», poursuit Cyrile Loreau.

Limoilou

Avec ses maisons cordées et ses nombreux appartements, le quartier Limoilou dans la capitale est utilisé pour tourner des scènes ancrées dans le début du 20 e siècle dans les quartiers populaires, indique Catherine Dorée, responsable du Bureau du cinéma et de la télévision de Québec.

«Les images tournées à Limoilou ressemblent à tous les quartiers ouvriers du début du 20e siècle, dit-elle. L’esthétique est celle des villes de l’Europe de l’Est de 1920 ou celle des villes industrialisées américaines.

Pour leur part, Ste-Foy et Charlesbourg sont des quartiers qui ressemblent à ceux qu’on retrouve dans le Midwest américain.»

Le train à vapeur Hull-Chelsea-Wakefield

Presque tous les tournages en Amérique du Nord qui demandent la présence à l’écran d’un train à vapeur européen passent par Hull, indique Jacques Ménard du Bureau du cinéma et de la télévision de Gatineau. Le train à vapeur Hull-Chelsea-Wakefield est l’un des derniers trains d’époque en activité au Canada. On a pu le voir en action dans Grey Fox mettant en vedette Pierce Brosnan.

«Souvent, les films étrangers qui viennent tourner ici font le voyage pour le train à vapeur, poursuit M. Ménard. On est à ma connaissance la seule région qui possède un train à vapeur européen. C’est un train suédois, alors si tu veux tourner une scène avec un train dans les années 20, c’est chez nous!»

La collection Vintage Wing

Il existe, près de l’aéroport exécutif Gatineau-Ottawa, l’une des plus belles collections d’avions encore fonctionnels. La collection Vintage Wing du philanthrope Michael U. Potter a servi de plateau pour plusieurs longs-métrages, dont The Aviator.

«Il y a une quinzaine d’avions de 1910 à 1960 et ils sont tous encore fonctionnels. Alors, si un scénario demande une scène d’action avec un avion de ces années-là, l’équipe de production doit venir ici pour quelques journées de tournage. Il y a entre autres quatre Spitfire qui valent à eux seuls 3,5 M$ chacun! C’est une collection unique qui recrée une époque en un rien de temps!»

Le Vieux-Hull

Avec ses édifices en briques rouges, le secteur du Vieux-Hull était l’endroit idéal pour camper le Denver des années 40 pour le tournage du film On the Road de Walter Salles, l’adaptation du célèbre roman de Jack Kerouac qui s’est aussi transportée sur les routes de campagne des Laurentides, de même que sur la Couronne Sud de Montréal où il y a de grandes étendues plates, rappelle Mme Loreau du BCTQ.

L’abbaye d’Oka

L’abbaye d’Oka est très convoité depuis le départ des moines en 2009, indique la responsable du Bureau de cinéma et télévision des Laurentides, Marie-Josée Pilon. Uniquement en 2014, l’ancien cloître des pères a accueilli quatre productions, dont la coproduction entre l’Allemagne et le Canada Race.

Piste de course PMG

Bien connu à Blainville, l’anneau routier sert de lieu de tournage pour la majorité des scènes comportant une discussion dans l’habitacle d’une automobile. Les acteurs de Québec-Montréal de Ricardo Trogi n’ont pas fait le voyage entre la capitale et la métropole, mais ont plutôt tourné en rond à Blainville!

«Aussitôt qu’il y a beaucoup de route, c’est là que les films se tournent. On peut donc tourner toute la journée sans fermer une autoroute.»

Les vallées d’Harrington et Arundel

Dans les Laurentides, chaque village à son identité. Mais c’est sur les routes de campagne qui relient celles-ci que bien des réalisateurs ont posé leurs caméras.

«On a déjà simulé le Tennessee ou l’Angleterre dans la vallée d’Harrington pour The Hound of the Baskervilles, se souvient Mme Pilon. Lorsque Paramount est venu tourner Timeline en 2002, on a recréé la Sardaigne dans les vallons d’Arundel. C’était vraiment beau!»

Mont Tremblant

La neige et la montagne sont évidemment les principales raisons qui attirent les équipes de tournage au mont Tremblant. «On a déjà reproduit le Grand Nord à Tremblant! On a aussi reconstitué la Russie pour Get Smart avec Anne Hathaway et Steve Carell», indique Mme Pilon.

Le Fjord et les montagnes du Saguenay

Si les équipes se déplacent plus au nord de la province, c’est qu’elles sont souvent à la recherche de la neige. Véritable trésor national, les hivers québécois qui s’adoucissent tranquillement deviennent une denrée rare pour les cinéastes.

«Nous avons failli accueillir dernièrement le tournage du film The Revenant du réalisateur Gonzalez Iñárritu mettant en vedette Leonardo Di Caprio puisque la neige fondait trop rapidement dans l’Ouest canadien où il était! Sinon, l’équipe du documentaire How we got to now est venue tourner en hiver dans les fjords en raison de la couche de neige et de sa faune et sa flore nordiques», indique Ruth Vandal du Bureau du cinéma et de la télévision du Saguenay.

Sainte-Rose-du-Nord

Le petit village typiquement québécois de la région de Saguenay a été l’hôte du tournage du Bonheur de Pierre, une coproduction France-Québec qui mettait en scène les différences culturelles entre les deux nations.

«Ils sont venus ici à parce qu’il y a encore beaucoup de neige et que le village n’était pas très grand, indique Mme Vandal. Les citoyens n’ont toutefois pas aimé les nombreux clichés qui se sont retrouvés à l’intérieur du film!»

Le lac Saint-Jean glacé

Nul besoin de déplacer les équipes de tournage dans le Grand Nord québécois pour réaliser une scène perdue au milieu d’un désert de neige. Installer le plateau au centre du lac Saint-Jean gelé en plein cœur de l’hiver donnera le même effet et coûtera vraiment moins cher, lance Cyrille Moreau du BCTQ.

La rue Belmont à Montréal

Cette rue aura accueilli un grand nombre de vedettes d’Hollywood! Ce petit tronçon enclavé entre le boulevard Robert-Bourassa et la côte du Beaver Hall peut se déguiser en de nombreuses villes nord-américaines grâce à la proximité des tours du Centre-Ville.

«Le nombre de tournages américains qui ont tourné sur cette rue est incroyable, lance Daniel Bissonnette, directeur associé au Bureau du cinéma et télévision de Montréal. Je me souviens entre autres d’avoir accueilli le tournage de Noel avec Robin William, qui simulait New York. C’est une option qui coûte moins cher puisque les permis de tournage à New York sont très dispendieux.»