Victoriavillois condamné pour agression sexuelle

Un Victoriavillois âgé de 41 ans a été condamné, lundi après-midi, à une peine de 18 mois d’emprisonnement par la juge Dominique Slater de la Cour du Québec qui a ainsi entériné la suggestion proposée par la poursuite et la défense.

En fin d’avant-midi, l’homme, qu’on ne peut identifier en raison d’une ordonnance de non-publication, a reconnu sa culpabilité à quatre chefs d’accusations d’agression sexuelle, de possession de pornographie juvénile, de voyeurisme et de possession de méthamphétamine.

Comme l’a relaté la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Cynthia Cardinal, l’homme a agressé une jeune fille au début de janvier 2016.

La victime n’a aucun souvenir des événements. «Elle se souvient s’être réveillée là où elle ne devait pas se trouver, soit au sous-sol et même dans le lit de l’homme. À deux occasions, elle se souvient s’être réveillée et se sentir étrange, confuse, les jambes molles. Une fois, elle a remarqué un vêtement taché et une saleté au visage», a relaté Me Cardinal.

Me Cynthia Cardinal a piloté le dossier pour la poursuite. (www.lanouvelle.net – Archives)

La mère de la victime a remarqué des particularités dans le comportement de sa fille. Après discussion, la jeune fille a été conduite à l’hôpital pour y subir la trousse en lien avec les agressions sexuelles. «L’expertise a révélé de l’ADN masculin correspond à l’accusé sur un vêtement. De plus, dans le sang de la victime, on a retrouvé la présence d’un médicament qui produit de la somnolence», a fait savoir la procureure de la poursuite.

L’arrestation du Victoriavillois a sonné une cloche chez d’autres jeunes filles. L’une d’elles a confié à sa mère avoir découvert des photos et vidéos inquiétantes sur le cellulaire de l’homme.

L’ordinateur et le cellulaire de l’individu ont été saisis. «Il a filmé les filles dans la douche, quand elles dormaient aussi», a relaté Me Cardinal précisant que 68 fichiers et 7 vidéos ont été découverts.

Témoignages bouleversants

Après l’exposé des faits, la représentante du ministère public a fait entendre cinq personnes. Des témoignages poignants, dont celui de la victime d’agression sexuelle qui a notamment fait état d’espoir anéanti, de rêves brisés.

Trois autres jeunes filles ont aussi témoigné des conséquences importantes sur leur vie, certaines se demandant si elles n’avaient pas aussi été victimes de l’homme.

Elles ont fait part de grande anxiété, de peine, de tristesse, de colère, de méfiance à l’égard des hommes et des garçons, des difficultés scolaires et même d’idées suicidaires.

La maman de deux d’entre elles a raconté avoir vécu l’horreur en devant identifier les vidéos. «Un choc épouvantable», a confié la femme inquiète pour ses enfants et qui éprouve peine, colère, perte de confiance envers les hommes, perte d’intérêt et d’énergie, dégoût pour la sexualité.

Peinée, déprimée, la dame se retrouve comme dans un trou noir, dans un état non fonctionnel, incapable de travailler et devant fréquenter un psychothérapeute chaque semaine.

Suggestion commune

Me Cynthia Cardinal de la poursuite et Me Marco Morin, l’avocat de l’accusé, ont présenté une suggestion commune pour une peine totalisant 18 mois d’emprisonnement, à laquelle on retranche les 117 jours de détention provisoire, pour une peine à purger de 12 mois et 63 jours.

«Nous avons discuté, nous avons soupesé chaque élément. La peine m’apparaît raisonnable», a commenté Me Morin.

Avant d’imposer la peine, la juge Slater a demandé à l’accusé s’il voulait s’exprimer. «Non», a-t-il simplement répondu.

La magistrate, elle aussi, a qualifié de raisonnable et d’appropriée la peine proposée, tout en tenant compte du plaidoyer de culpabilité, du fait qu’il ne soit pas un individu fortement criminalisé, ne possédant pas d’antécédent en semblable matière. «Mais il y a des facteurs aggravants, a-t-elle noté, comme la nature des infractions, l’abus de confiance, les conséquences psychologiques importantes.»

La juge Slater a également exprimé un souhait pour l’individu. «J’espère que la peine vous permettra de réfléchir, de faire en sorte que vous puissiez aller chercher de l’aide, parce qu’il y a sûrement quelque chose qui s’est passé dans votre vie», lui a-t-elle dit, tout en espérant, a-t-elle ajouté, que la peine puisse produire un effet dissuasif.