Une nouvelle adresse pour la chapelle conventuelle de la Sainte-Vierge

Mardi après-midi (3 décembre), les résidents de la rue Laurier à Victoriaville (secteur Arthabaska) ont vu passer un curieux convoi. En effet, une remorque, portant la chapelle conventuelle de la Sainte-Vierge, jusque là installée sur le terrain de l’Hôtel-Dieu-d’Arthabaska, s’est dirigée vers sa nouvelle adresse : le cimetière de l’église Saint-Christophe. 

Pour assister à ce déménagement hors du commun (même s’il s’agit de son troisième déplacement et de sa quatrième adresse), des représentants des religieuses Hospitalières étaient sur place de même que de la Fabrique Saint-Christophe-d’Arthabaska.

La journée n’était pas idéale pour déplacer ce lourd chargement, une petite neige rendant les allées du cimetière assez glissantes. Heureusement, après plusieurs manœuvres délicates et des heures de travail, la chapelle a été déposée sans heurts sur son nouveau socle, presque prête à recevoir les gens qui voudront venir s’y recueillir. 

Le déménagement était devenu nécessaire afin de réaliser les importants travaux d’agrandissement de l’hôpital. Les représentants du CIUSSS MCQ ont cherché un endroit d’accueil pour le petit, mais solide bâtiment et la Fabrique Saint-Christophe-d’Arthabaska a répondu positivement, souhaitant conserver la mémoire de cette chapelle qui fait partie du paysage local depuis de nombreuses décennies. C’est d’ailleurs le CIUSSS qui a financé le déplacement de même que la mise en place de la base de ciment pour accueillir le bâtiment et celles destinées aux statues qui ornent la façade, une représentant Saint Joseph et l’autre dédiée à Marie-Reine. « Elle vient rappeler l’œuvre des Hospitalières dans notre région et notre ville. On ne pouvait la laisser partir », indique le président de la fabrique, Jean Labbé.

La chapelle vient parfaitement s’intégrer au cimetière et à l’église et on pourra, pendant la belle saison, venir s’y recueillir en prenant la peine d’aller emprunter la clé de l’endroit qui sera disponible dans l’église. On veut ainsi conserver la mission de ce lieu qui marque l’histoire depuis une centaine d’années. 

Son histoire

La petite chapelle a d’abord été érigée dans le cimetière des religieuses. « Ensuite, elle a été déménagée dans le jardin à côté sur le parterre devant en 2014 (voisine du 44, rue Laurier Est) », a rappelé Juline Roberge, Hospitalière de Saint-Joseph présente pour l’occasion. « C’est un souvenir de famille », dit-elle encore.

La date de construction exacte de ce lieu pieu est inconnue et en plus de changer de lieu à quelques reprises, la chapelle a également changé de nom, comme l’indique L. André Verville qui a écrit un texte sur son histoire publié dans le journal Mémoire Vivante de décembre 2016 de la Société d’histoire. « De vieilles religieuses nous ont raconté que lorsqu’elles sortaient du monastère pour aller prendre une marche dans les jardins, elles s’arrêtaient souvent dans cette petite enceinte, soit pour se reposer, faire un exercice de méditation ou encore tout simplement pour faire une petite prière. Ne doutons pas de son importance dans le cœur des religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de l’hôpital d’Arthabaska », écrit-il.

Au fil du temps, même si son apparence est demeurée semblable, elle a vécu certaines transformations. En 1934, par exemple, comme le mentionne M. Verville, « murs et plafond de la nef s’ornent d’une décoration relevée, en style trompe-l’œil. Apparaissent dans les teintes de bleu, des colonnades gothiques, des arcades en ogive et des rosaces. Les fenêtres se terminent en haut en plein cintre ».

En 2014, la chapelle a été déplacée dans ce qui a été l’arrière-cour de la « Maison Nazareth » qui a accueilli les premières religieuses en 1884 et on en profite pour refaire le toit et repeindre l’extérieur. C’est alors que les deux statues y sont déménagées afin d’orner la façade. Les visiteurs du cimetière pourront donc désormais apprécier le vaillant bâtiment qui, malgré les déménagements, demeure fièrement dans le portrait du secteur Arthabaska.