Une expérience positive à Granby pour Alexandre Evans
Jamais le Victoriavillois Alexandre Evans n’avait pris part à un concours avant sa récente participation au Festival international de la chanson de Granby. « Ce n’était vraiment pas dans mon plan de départ de faire Granby. J’ai des amis qui s’inscrivaient. Alors, je me suis dit que je ne perdais rien d’essayer », confie-t-il en entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net.
Certes, il aurait aimé aller plus loin que la demi-finale qu’il a atteinte, mais le jeune auteur-compositeur-interprète de 23 ans a gagné autre chose qu’un prix. « J’aurais aimé me rendre un peu plus loin, avoue-t-il. Mais mon but, c’était aussi de créer des liens avec des gens là-bas, de me faire de nouveaux amis et de créer des liens avec des gens actifs dans l’industrie de la musique. C’est ce que j’ai vraiment fait et j’en suis bien content. » Une belle façon de préparer l’avenir.
Sur scène à Granby, Alexandre Evans, comme tous les autres candidats, devait présenter trois chansons en français. « J’ai proposé Comment tu fais, une chanson plus engagée, chanson qui je crois a le plus marqué les gens, une de mes nouvelles », précise-t-il.
Le Victoriavillois a interprété également La balançoire écrite pour sa sœur. « Une pièce plus jazzée et plus relaxe. Et puis, j’ai chanté Le gars qui te ressemble, chanson plus rock écrite pour moi-même pour me donner de l’espoir. »
S’il n’avait auparavant jamais pris part à un concours, n’ayant jamais beaucoup travaillé sur son dossier à présenter, Alexandre Evans se réjouit d’avoir participé à celui de Granby. « Ça a en valait la peine. Pour quelqu’un qui n’avait jamais fait de concours, c’est quand même un beau plongeon exigeant. Et je suis content d’avoir fait Granby comme premier concours, car ils mettent beaucoup l’emphase sur la création d’un sentiment de cohorte, explique-t-il. Ce n’est pas le cas dans
tous les concours et cela m’a fait beaucoup de bien. Bien sûr, plus le concours avance avec les juges et les prestations sur scène, il y a la compétition. Mais avant cela, on suit des formations ensemble et on chill ensemble. On crée des liens qui vont rester. C’est bien important. »
Une étape à la fois
Étant le fils de Geneviève Labbé, une musicienne, Alexandre Evans baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Mais il fait de la musique plus sérieusement depuis environ deux ans.
Le jeune musicien a fait partie de l’École de la chanson de Granby en 2022-2023. Il est sur le point d’entamer, au début de septembre, la deuxième année de son baccalauréat en musique à l’Université du Québec à Montréal.
La batterie constitue pour lui un instrument de prédilection. « Présentement j’étudie la batterie, c’est intéressant parce qu’en spectacle je me produis avec ma guitare, je m’accompagne et je chante. Cette année, je suis content de continuer à étudier le drum parce que je veux davantage l’incorporer dans ma pratique artistique, intégrer tout ce qui est batterie et percussions. »
Questionné sur son style, Alexandre reconnaît qu’il travaille toujours à le définir. « Je me suis toujours donné beaucoup de liberté quand je compose. Ce que je fais tourne beaucoup autour du pop-rock avec des éléments funk et jazz », souligne-t-il.
Malgré son jeune âge, le musicien possède déjà un bon répertoire qui se garnit de plus en plus. Ce qui l’inspire, dit-il, les relations autour de lui, la famille, la recherche de sens dans la vie. « Je suis quelqu’un d’assez sensible, exprime-t-il. Comment je perçois le monde, comment trouver sa place dans un monde en changement où ce n’est pas toujours évident de trouver son compte, mais aussi la croissance personnelle, ce sont des thèmes qu’on retrouve dans mes compositions. »
Difficile le processus de création?, lui demande-t-on. « Ça dépend, souvent je peux avoir un petit bout de mélodie, une phrase clé qui vient toute seule et ensuite, c’est de s’asseoir, d’en prendre soin et d’en faire une chanson. C’est comme l’os qui arrive et il me faut mettre de la viande autour, explique-t-il. Dans la rythmique de quelque chose, tu peux trouver des phrases. Et dans une phrase tu peux trouver un rythme et une mélodie. Je creuse un peu la mélodie pour trouver des paroles ou parfois j’ai des paroles et je creuse un peu pour trouver la mélodie. En général, c’est quand même la mélodie qui l’emporte. »
S’il n’a pas encore de plan de match solide, dit-il, pour commencer à publier des chansons publiquement, une chose est certaine. « J’en ai beaucoup de chansons et j’ai envie d’en faire encore pas mal plus. Je continue d’écrire des tounes. »
Alexandre Evans souhaite prendre encore le temps de se perfectionner, de travailler sa composition, sa musicalité et se concentrer sur ses études. « C’est certain que j’aimerais sortir de la musique bientôt, mais je ne me sens pas encore prêt à endosser une grosse sortie. »
Pour l’instant, l’auteur-compositeur-interprète veut continuer d’écrire des chansons, garder aussi un lien avec les gens qui le suivent. « Je suis allé faire un spectacle au Farniente. Ça a été tellement le fun. Il y a bien des gens aussi qui ont aimé ce que j’ai fait à Granby. Aussi je veux continuer à faire des spectacles, je veux continuer d’aller plus en région pour faire des spectacles, peut-être en faire en formule réduite aussi. J’en ai fait un en solo à la Grange Pardue, rappelle-t-il. C’était vraiment sweet, une belle soirée! »
Comme un vieux sage, le jeune musicien entend continuer une étape à la fois, sans rien brusquer. « Je ne veux pas me rusher, me brûler. Je veux continuer de composer et aller en studio tranquillement pas vite, inventer de nouvelles choses, trouver ce qui me fait résonner le plus en musique. Je veux être capable de le faire en prenant du temps pour moi-même, en composant, mais aussi en allant à la rencontre de mon public, tout cela en faisant mes études. »
À n’en point douter, Alexandre Evans prépare sa voie.