Un redressement s’opère à la Résidence des Bois-Francs

« Oui, il y a des lacunes. On ne s’en cachera pas, mais certaines choses ont été dites sans refléter totalement la vérité qui a été un peu twistée », affirment deux intervenantes de la Résidence des Bois-Francs. 

Celles-ci tenaient à remettre les pendules à l’heure à la suite de la parution d’un article paru le 13 janvier au www.lanouvelle.net.

Ainsi, la directrice des soins et la directrice administrative, toutes deux en poste au Manoir Saint-Jacques de Princeville, ont été mandatées par la propriétaire des établissements, Mme Lei Ni, pour redresser la situation en collaboration avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).

L’intervention du CIUSSS MCQ s’est faite à leur demande, précisent les deux intervenantes qui tiennent à demeurer dans l’ombre et à garder l’anonymat.

« J’étais venue un samedi pour constater que ça allait très mal à la Résidence des Bois-Francs en raison d’un manque de personnel et du fait qu’il n’y avait plus de direction », note la directrice administrative.

En présence d’une représentante du CIUSSS, une évaluation a été effectuée et des lacunes ont été constatées au niveau de l’administration de la médication. « Il y avait des lacunes au niveau des signatures. Normalement lorsque ce n’est pas signé, cela signifie que les médicaments n’ont pas été administrés. Mais ce n’est pas la faute du personnel, avance la directrice des soins. Ils ont été mal gérés, mal enseignés et mal positionnés parce qu’il y a des gens parmi eux qui n’avaient même pas leurs cours de préposé. L’ancien personnel faisait ce qu’il pouvait avec ce qu’il avait. Les personnes qui avaient procédé aux embauches n’étaient pas au courant de ce qu’il fallait faire. »

La Résidence des Bois-Francs a aussi connu des difficultés relativement à l’approvisionnement alimentaire, reconnaissent les intervenantes.

Une situation attribuable au langage, au manque de communication. La propriétaire de l’établissement, d’origine chinoise, ne parle pas le français et son bras droit, qui s’occupe des commandes, ne comprend que l’anglais, explique-t-on.

Depuis son arrivée, la directrice des soins, parfaitement bilingue, note-t-elle, communique avec la propriétaire. « On est capable de se parler. J’ai donc pris le contrôle des commandes et la situation s’est rétablie. Tout rentre. On a ce qu’il faut, on ne manque de rien. La bouffe est prête, les résidents sont contents. Tout est rentré dans l’ordre », affirme-t-elle, tout en soulignant l’excellent travail de la cuisinière en poste. « Le problème n’était pas la qualité, mais l’approvisionnement. »

La difficulté du langage et de la compréhension, observent les intervenantes, explique aussi les problèmes survenus du côté des paies des employés. « Depuis qu’on s’en occupe, tous sont payés,  autant à Princeville qu’ici. Il y a eu des lacunes, en effet. L’ancienne direction n’aurait pas fait en sorte pour que ça aille bien parce que, en ce qui nous concerne, nous n’en avons pas de problème », plaident-elles.

Les deux femmes signalent aussi un problème du côté du ménage. « Mais cela fait partie de notre liste de choses à faire d’avoir une personne présente tous les jours. »

Les intervenantes s’activent aussi au recrutement de la main-d’œuvre. Une entrevue avait d’ailleurs été tenue le matin de la rencontre avec le www.lanouvelle.net. « Nous voulons avoir des gens formés à 100% comme préposés aux bénéficiaires avec tous les cours pertinents. On s’arrange pour trouver des solutions », soutiennent les deux intervenantes, nommées par intérim.

Elles sentent qu’elles sont sur la bonne voie. « Nous y allons cas par cas avec les plus urgents. Lentement, mais sûrement, notent-elles. On a fait de grands pas, on a réglé beaucoup de problèmes. Aujourd’hui, ça va déjà beaucoup mieux qu’il y a deux semaines. On voit une différence, oui! »

L’appui du CIUSSS est fort apprécié. Elles ne considèrent pas le CIUSSS comme une police, mais bien comme une aide importante. « Ils envoient du personnel pour nous aider, jour, soir et nuit. S’ils pensaient qu’il y avait danger pour les résidents, ils pourraient fermer l’établissement. Aucun gouvernement ne laisse en place une résidence où les gens ne sont pas en sécurité, font-elles valoir. Tout va rentrer dans l’ordre. On prend le temps qu’il faut. On veut que ça s’améliore, on fait de notre mieux. On travaille fort. »

Les résidents, pour leur part, s’ouvrent à elles, « Ils viennent nous voir. Ils nous aiment bien. On sait ce dont on a besoin, ce qu’il faut améliorer. On est au courant de tout et nous nous sommes mises en action. Les résidents pourraient vous le confier. Ça se passe très bien depuis que nous y sommes. »

Dès l’arrivée du CIUSSS dans le dossier, les intervenantes ont bien tenu compte des points à améliorer, soulignent-elles, assurant les suivis, procédant à une reddition de compte. « Une belle collaboration, un beau travail d’équipe », concluent-elles.

La Résidence des Bois-Francs héberge actuellement quelque 25 résidents, la moitié de la capacité de l’établissement.

Quant à la demande d’accès à l’information adressée au sujet de plaintes qui auraient été portées et de leur nature, le CIUSSS MCQ a dit regretter de ne pouvoir y répondre positivement, tout en précisant que « les dossiers de la Commissaire aux plaintes sont confidentiels, en vertu des articles 738 et 739 de la Loi sur la gouvernance du système de santé et de services sociaux ».

La propriétaire de la Résidence des Bois-Francs possède aussi le Manoir Saint-Jacques de Princeville et la Villa de l’Érable de Plessisville.

Tout se passe bien à Princeville, ont soutenu les intervenantes, tout en indiquant qu’elles ignoraient la situation concernant l’établissement plessisvillois.