Un projet de carrière controversé à Saint-Rémi-de-Tingwick

Un projet de carrière, auquel les citoyens s’étaient déjà opposés en 2023, a refait surface à Saint-Rémi-de-Tingwick. Une fois de plus, le projet ne fait pas l’unanimité. Loin de là.

Ils étaient nombreux les citoyens, lundi soir, à la séance du conseil municipal. Une consultation à main levée, n’ayant aucune valeur légale, a cependant démontré que tous, à l’exception de quelques citoyens, ne veulent pas d’un tel projet.

Les gens présents ont toutefois rapidement appris que les élus ont reporté le dossier et leur décision à la séance d’avril. Une décision découlant d’une consultation publique tenue samedi et à laquelle ont pris part une trentaine de personnes.

« À la suite de cette rencontre, on a décidé de reporter le dossier pour discuter de certains points soulevés auxquels on veut obtenir des réponses », a indiqué le maire Pierre Auger.

Ce projet de carrière, pour en extraire du gravier, pourrait générer d’intéressantes redevances annuelles estimées à 70 000 $ pour la Municipalité, argent qui servirait à l’entretien du réseau routier. « Le projet est encore embryonnaire, mais il pourrait s’échelonner sur 30 ans », a confié le premier magistrat.

Cette carrière, si elle voit le jour, se situerait sur le chemin Saint-Rémi, non loin du chemin des Lacs.

Des questions

Les citoyens et citoyennes ont adressé au conseil de nombreuses questions. Les échanges ont été courtois, sans animosité.

Une opposante, Karine Darvault, demeure à proximité du lieu projeté pour la carrière. Elle a pris la parole pour citer une étude publiée en 2014 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). « Cette étude révèle que les

carrières et les mines à ciel ouvert en milieu habité occasionnent des divisions sociales profondes, créant de la méfiance et une détérioration majeure du tissu communautaire et de la qualité de vie. De plus, la santé et la qualité de vie de la population sont également très affectées par l’exposition en continu aux poussières, au bruit, au dynamitage », a-t-elle exposé.

À l’invitation du maire, la citoyenne a déposé cette étude au conseil municipal.

Au cours de la période de questions, la directrice générale Julie Paris a expliqué les procédures advenant que le conseil décide d’aller de l’avant. 

Des citoyens ont exprimé leurs craintes et inquiétudes en lien notamment avec la poussière et le bruit que peut occasionner l’exploitation d’une carrière.

Un résident a plaidé pour la réalisation d’une étude environnementale et une étude d’impact sur la santé des gens.

« Les redevances de 70 000 $ sont-elles garanties? », a demandé un citoyen. Ce à quoi le maire Auger a répondu que plus la carrière est utilisée, plus grandes sont les redevances. « Ça dépend de la quantité extraite », a-t-il dit.

« Une carrière, est-ce vraiment un bon projet pour Saint-Rémi? », a questionné un autre résident.

« Ça reste à voir, on va l’étudier. Aucune décision n’a encore été prise », a fait savoir le maire.

Un autre homme, dans la salle, a fait valoir qu’avec toute cette opposition au projet, avec les craintes et inquiétudes exprimées, le conseil municipal a le droit, a-t-il signalé, de réviser sa position.

Le maire de Saint-Rémi-de-Tingwick, en réponse à une citoyenne qui l’interpellait sur la grogne populaire, a assuré que les élus entendent bien les préoccupations de la population. « C’est important que vous veniez et que vous vous exprimiez », a-t-il dit aux gens présents.

Une fois la séance terminée, Karine Darvault s’est réjouie de voir les élus prendre un temps de réflexion. « J’ai l’impression que la Municipalité n’avait peut-être pas tout analysé, qu’on lui avait possiblement exposé seulement les avantages », a commenté la résidence, ajoutant que « l’appât du gain n’est pas toujours la bonne solution. »

Elle qui habite à 100 m du site projeté craint de voir chuter la valeur marchande de sa propriété si le projet se réalise.  » Et lors de la consultation, a-t-elle observé,

ils ont dit que les gens désertaient les petites municipalités. Un tel projet n’incite pas à rester. »

La citoyenne insiste sur l’existence de nombreuses études. « Ces projets créent  tellement de chicane dans différents milieux que je ne comprends même pas qu’ils réfléchissent à l’implantation d’un tel projet », a-t-elle exprimé.

La suite, donc, le mois prochain.