Un FIMAV réduit, mais festif

L’édition 2025 du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) a certes proposé une version réduite, mais ceux qui ont eu la chance d’assister aux deux spectacles en salle, présentés samedi soir, ont vécu une expérience musicale exceptionnelle.

Même chose pour les gens qui se sont rendus explorer le parcours d’installations sonores, ont découvert la programmation cinématographique ou ont pris part aux événements satellites gratuits. Tout cela a fait en sorte que le 41e FIMAV, malgré la présentation de seulement deux concerts payants en salle, a été un succès. Interrogé pour faire le bilan au lendemain des concerts qu’il a qualifiés de spectaculaires, le directeur général et artistique Scott Thomson a indiqué que le résultat (même s’il restait une journée aux installations sonores) s’élevait à la participation de 16 920 personnes. 

De ce nombre, on compte 13 095 visiteurs pour les installations sonores. 313 spectateurs pour le « Fire! Orchestra CBA Victoriaville » et 233 pour celui de « Sleepytime Gorilla Museum ».

À cela s’ajoutent 76 personnes qui sont venues à la projection cinéma, 140 au total lors des deux activités tenues au Café Lewis et 51 mini-concerts offerts à autant de personnes lors de l’événement « 1+1+1+1 ». Ce genre d’événements, hors des murs du festival, ont été appréciés et plusieurs souhaitent qu’ils reviennent. Tout cela a permis, comme le souhaitait M. Thomson, d’offrir une valeur ajoutée autant aux festivaliers qu’aux citoyens de Victoriaville, d’amener de la joie, comme il a répété à quelques reprises. Le directeur a de plus souligné que la présence des artistes plus longtemps, en dehors des concerts traditionnels et notamment aux Installations sonores, a permis aux gens d’avoir des accès privilégiés à l’art.

Depuis la décision de présenter une version réduite du festival dans une année de transition, Scott Thomson a voulu miser sur ces rencontres entre les musiciens et la population. Il a rappelé que ce choix de programmer seulement deux concerts en salle s’était imposé en raison du manque d’effectif. « Il faut avoir vécu la dernière année dans les coulisses pour comprendre ce choix. La transition ayant présenté de nombreux écueils. L’équipe a été ébranlée et décimée par des départs, des retraites, des problèmes de santé, même un décès… », a mentionné Hélène Ruel, la présidente du conseil d’administration, lors du cocktail de vendredi soir.

Celle qui connait bien le festival, l’ayant couvert de nombreuses années à titre de journaliste, n’a pas manqué de déclarer que le FIMAV « s’ancre dans la tradition de ses fondateurs tout en cherchant à explorer de nouvelles avenues », pour résumer l’événement de cette année. À ce chapitre justement, elle a tenu à remercier la Ville de Victoriaville qui, grâce à sa contribution, permettait à ses citoyens d’assister aux deux concerts à prix réduit. Il semble que 140 résidents ont profité de l’offre. Scott Thomson a réitéré qu’il ne regrettait pas la décision d’offrir un festival avec moins de concerts en salle cette année. « Nous avons beaucoup appris », résume-t-il.

FIMAV 2026

À peine terminé, Scott Thomson doit se remettre au boulot afin de présenter, comme il l’a annoncé, une version intégrale du FIMAV en 2026. Pour ce faire, il lui faut, pour commencer, consolider l’équipe et pourvoir différents postes comme celui occupé par Michel Fordin, décédé quelques jours avant le début du 41e FIMAV. Ce départ soudain a bien entendu eu un impact émotionnel et logistique sur l’équipe en place qui a dû, à la dernière minute, improviser des solutions, comme l’a souligné M. Thomson. Il lui faudra aussi trouver de l’aide du côté administratif et réfléchir avec le CA et l’équipe sur la suite.

Pour ce qui est des idées de concerts pour le prochain FIMAV, le directeur artistique en a déjà. « Il y a plusieurs projets que je voulais présenter cette année qui sont remis à l’an prochain et il y aura des découvertes à faire », annonce-t-il. La transition vers une organisation plutôt communautaire du FIMAV, comme il l’indique, s’amorce donc. S’il y a encore beaucoup de pain sur la planche, l’événement de musique actuelle peut néanmoins souffler un peu financièrement. En effet, avec l’appui de la Ville de Victoriaville, la subvention de 350 000 $ annoncée récemment par le gouvernement du Québec et le renouvellement pour quatre ans de l’entente avec le Conseil des arts du Canada, les amateurs du FIMAV peuvent être optimistes quant à son avenir.