Trafic de stupéfiants : l’accusé s’attend à une absolution inconditionnelle

Après avoir reconnu sa culpabilité, en avril, d’avoir possédé de la résine de cannabis et d’en avoir effectué le trafic pendant environ un mois et demi à l’automne 2018, Vincent Deshaies, qui habite maintenant Trois-Rivières, devrait bénéficier d’une absolution inconditionnelle, une suggestion commune de la défense et de la poursuite. 

C’est ce qu’envisage le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec qui fera connaître sa décision le 21 décembre. Ce qui donnera le temps, d’ici là, à Vincent Deshaies d’effectuer un don de 2000 $ à un organisme.

Les parties revenaient devant le tribunal, mercredi avant-midi, pour les observations sur la peine.

Avant d’entendre les arguments des parties, le président du tribunal a demandé à ce qu’on fasse un bref rappel des faits, une tâche effectuée par l’avocat de l’accusé, Me David Edmunds.

« Tout a commencé par une enquête policière qui visait la conjointe de mon client à l’époque. L’enquête a notamment mené à une perquisition dans le véhicule de M. Deshaies dans lequel des stupéfiants ont été saisis. À la suite de son arrestation, il a livré une déclaration incriminante dans laquelle il reconnaissait toutes les infractions », a indiqué l’avocat.

Ce dernier avait précisé, en avril, que son client avait été initié à la vente de stupéfiants par la femme qu’il fréquentait à l’époque.

Me Edmunds a fait entendre le père de son client, Raymond Deshaies, qui a qualifié son fils de bonne personne, de quelqu’un de très transparent qui a beaucoup d’amour à donner et qui aime se sentir apprécié. « Après son arrestation, il m’a appelé pour dire qu’il regrettait et qu’il avait collaboré au meilleur de ses connaissances avec les policiers », a-t-il confié.

Vincent Deshaies a ensuite été entendu, faisant part de ce qu’il a entrepris à la suite de son arrestation, son retour aux études et son suivi psychologique.

Ayant obtenu son diplôme d’études professionnelles en électromécanique, il a obtenu un travail à Trois-Rivières. Mais, anticipant un dossier criminel, il n’a pas postulé pour un emploi dans une entreprise de robotique qui dessert le marché international. Ce qu’il compte faire, a-t-il dit, si la Cour consent à une absolution inconditionnelle.

Travaillant à l’époque dans une entreprise de Saint-Valère, Vincent Deshaies a fait savoir qu’il n’était plus revenu dans la région de Victoriaville depuis, sauf pour ses passages devant le tribunal. « J’ai changé complètement de milieu pour mettre toutes les chances de mon bord », a indiqué celui qui a fréquenté le Cégep de Victoriaville pour pouvoir jouer au football avec les Vulkins.

Questionné sur sa consommation de stupéfiants, il a admis qu’il consommait sur une base quotidienne à l’époque : du cannabis, de la méthamphétamine et, un peu moins souvent, de la cocaïne.

Par lui-même, il a pratiquement cessé sa consommation qu’il qualifie de quasi nulle, avouant tout de même consommer un peu de cannabis.

Son avocat Me Edmunds a fait valoir, comme facteurs atténuants, sa reconnaissance des faits. « Il a admis sa pleine responsabilité. Il a collaboré à 100% avec les autorités. Il a exprimé remords et regrets et sa réhabilitation est avancée. Il a démontré qu’il a radicalement changé son mode de vie et qu’il est un actif pour la société », a-t-il plaidé, tout en déposant certaines décisions judiciaires dans lesquelles une absolution inconditionnelle avait été prononcée, même pour des délits plus graves.

Quant au don, Me Edmunds a fait savoir au tribunal que son client était disposé à effectuer un don de 1000 $ le jour même, ce qui, selon lui, servirait bien les fins de la justice.

La représentante du ministère public, pour sa part, a fait valoir que le montant de 1000 $ lui apparaissait « très peu », compte tenu des infractions, de sorte qu’elle a proposé une somme de 2500 $.

Le juge Langelier lui a donné raison, précisant qu’un montant de 2000 $ « convient mieux pour la réparation des torts causés à la société ».

Bref, la décision finale sera connue en décembre.