Tingwick : des enfants sensibilisés à la sécurité à la ferme et à la maison
L’école Saint-Cœur-de-Marie de Tingwick a accueilli, mercredi, la journée Sécurijour, permettant ainsi aux 115 élèves, de la maternelle 4 ans à la sixième année, d’être sensibilisés à la sécurité à la ferme et à la maison.
L’organisation de la journée revient aux Agricultrices du Centre-du-Québec et à la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec.
Tout au cours de la journée, les élèves, répartis en plusieurs groupes, ont pris part à huit ateliers pratiques et éducatifs qui leur étaient proposés. De la sécurité incendie aux dangers de l’électricité en passant par la sécurité à vélo, les dangers d’ensevelissement dans les grains, les angles morts près des imposants véhicules, la prévention des blessures en présence d’animaux et les produits chimiques à ne pas confondre avec les produits de consommation, différents sujets ont ainsi été abordés.
« Pendant toute la journée, les enfants expérimentent. Ils voient concrètement quels sont les dangers et quoi faire, quels comportements ils doivent adopter pour être sécuritaires vis-à-vis ces différents enjeux. Ils voient concrètement les impacts, indique Isabelle Bordeleau, coordonnatrice et conseillère en vie syndicale à la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec. Par exemple, on leur démontre, s’ils chutent à vélo, ce qui peut arriver à leur cerveau s’ils ne portent pas de casque. »
Même chose au niveau de la prise de force. On leur démontre ce qui survient si un vêtement se prend dans une machine.
En sécurité incendie, les jeunes élèves ont notamment pu manier un extincteur et éteindre un feu.
Et pour sensibiliser les enfants, on a fait appel aux experts dans les différents domaines. « On a des spécialistes, un policier, des contrôleurs routiers, un électricien, une pharmacienne. C’est vraiment un contenu officiel qui est partagé aux enfants. Ce sont vraiment des gens formés qui dispensent l’information », fait valoir Caroline Roux, une productrice agricole et maman de trois enfants qui fréquentent l’école du village.
Ayant déjà vécu auparavant l’activité Sécurijour comme bénévole, Caroline Roux est convaincue de sa pertinence. « C’est une journée vraiment enrichissante. Je vis dans ce milieu et avoir nos enfants autour de nous, c’est plaisant et motivant, mais en même temps, le danger est bien réel. Un accident est si vite arrivé. Une prise de conscience par l’enfant peut faire la différence, exprime-t-elle. Et cela conscientise aussi les amis de nos enfants qui viennent à la ferme. En milieu agricole, rural, les dangers sont très présents et multiples. Que l’enfant puisse faire une prise de conscience, cela peut contribuer à éviter un grave accident. »
L’Association canadienne pour la sécurité agricole rappelle d’ailleurs qu’en moyenne, cinq enfants meurent chaque année dans les fermes canadiennes. Les écrasements par machine, les noyades et les renversements de machine constituent les trois principales causes de décès.
Fait vécu
Les jeunes participants ont aussi pu entendre Yvan Bergeron de Saint-Samuel, un producteur agricole victime d’un accident. Il a raconté son histoire, insisté sur la prudence, mais aussi sur le fait qu’il y a une vie après l’accident et comment il s’en est sorti avec son amputation.
Après la journée, les enfants retournent à la maison avec un sac rempli d’articles résumant la journée. « En plus des articles promotionnels, on y retrouve des dépliants sur différentes choses, comme le comportement des animaux et le résumé de tous les ateliers. Les enfants peuvent donc échanger avec leurs parents », souligne Caroline Roux.
Une directrice heureuse
La directrice de l’école, Caroline Morin, se réjouissait grandement de pouvoir recevoir Sécurijour. « Notre tour est arrivé grâce à Caroline Roux, confie-t-elle. Notre rôle comme école est d’éduquer les enfants. De vivre une journée où on se place dans la prévention, dans la présentation du danger et de promouvoir un comportement sécuritaire pour nos élèves est fort important. »
Une telle journée, a-t-elle fait remarquer, exige beaucoup de travail et une implication de plusieurs personnes.
« Beaucoup d’entreprises locales nous ont supportés pour organiser cette belle journée, précise Caroline Roux. Des entreprises qui ont un lien avec l’agriculture, parfois un peu moins, mais qui ont à coeur la sécurité pour les enfants en milieu rural et à la maison et ils tenaient à nous appuyer. »
Pas moins de 35 commanditaires, dont la Municipalité de Tingwick, ont rendu possible l’organisation de cette journée.
Des parents bénévoles aussi ont accepté de donner de leur temps. « J’ai voulu m’impliquer parce que quatre de mes petits-enfants sont ici, ça valait le coup. On ne veut pas qu’il leur arrive quelque chose, commente Yolande Perreault. S’ils apprennent ne serait-ce qu’une chose aujourd’hui, si chaque enfant apprend une chose, ce sera merveilleux. »
À propos de Sécurijour
Lancée par la Progressive Agriculture Foundation, l’initiative Sécurijour, présente, non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis, en Argentine, au Brésil et en Uruguay, existe en Amérique du Nord depuis 1985.
Depuis 2012, les Agricultrices du Centre-du-Québec ont tenu 10 autres journées similaires, notamment à Saint-Valère (2014), Saint-Rosaire (2016), Sainte-Clotilde-de-Horton (2017) et Saint-Norbert-d’Arthabaska (2018). C’est dire que plus de 1100 jeunes ont été sensibilisés aux différents dangers présents dans leur milieu.