Scolarité : le DG du Cégep de Victo manifeste son inquiétude
Le Centre-du-Québec en 2024 occupait le dernier échelon des 17 régions du Québec quant au niveau de scolarité de sa population 25-64 ans, selon les données qui se retrouvent dans le panorama des régions publié à l’automne par l’Institut de la statistique du Québec. “On est la seule région administrative du Québec à ne pas avoir 40% de sa population 25-64 ans avec un diplôme postsecondaire”, a déploré le directeur général du Cégep de Victoriaville, Denis Deschamps qui a exprimé son inquiétude aux membres du conseil d’administration de l’établissement.
“On a un niveau de scolarité adulte au Centre-du-Québec qui est vraiment faible. S’ajoutent à cela les tarifs douaniers avec les États-Unis et les possibles décisions difficiles qui seraient prises dans les entreprises de la région. En combinant cela avec un faible taux de scolarité, je trouve ça très inquiétant”, a-t-il fait valoir.
Sans compter aussi, a-t-il ajouté, que le Centre-du-Québec se retrouve au 14e rang sur les 17 régions administratives pour le revenu médian familial.
Le directeur général du Cégep voit une corrélation forte entre le niveau de scolarité et le revenu médian dont disposent les familles. Il y a lieu d’agir, selon lui. “Comme dirigeant, je souhaite qu’on se mobilise comme région, que les acteurs de la région se mobilisent pour qu’on rehausse le niveau de scolarité de la région, car 17e sur 17, ce n’est pas le fun. Il y a des régions beaucoup plus éloignées que nous avec des niveaux de scolarité supérieurs au nôtre. C’est questionnant, c’est pour moi une préoccupation forte, un cheval de bataille”, a exprimé Denis Deschamps.
Certaines actions ont été mises de l’avant, a-t-il rappelé, en vue de favoriser le rehaussement du niveau de scolarité dans la région. “On travaille avec la FaculT, un organisme pour obtenir de la formation universitaire dans la région”, a-t-il souligné.
Par ailleurs, avoir des programmes à proximité peut favoriser l’accès à la formation pour des jeunes qui, faute de moyens, ne peuvent s’exiler.
Ces dernières années, le Cégep a bonifié sa carte de programmes.
“On en a obtenu quatre importants dans les dernières années. Et on constate qu’on attire de nouvelles personnes. On n’en vole pas aux autres cégeps, ils viennent chez nous, car les programmes sont accessibles”, a soutenu Denis Deschamps.
Pour sa part, la directrice des études, Chantal Dufresne a rappelé aux administrateurs le projet de l’École des grands avec le Centre de services scolaire des Bois-Francs permettant aux jeunes de pouvoir se projeter, de démystifier les études postsecondaires et d’en démontrer l’accessibilité.
“Nous travaillons aussi avec la Table régionale en éducation Centre-du-Québec (TRECQ) pour sensibiliser le marché du travail à l’importance de l’éducation en termes d’innovation et de productivité, notamment”, a indiqué la directrice des études.
Autre préoccupation
Une autre situation préoccupe le directeur général du Cégep de Victoriaville : les coupures dans les enveloppes dédiées à la formation pour les deux prochaines années.
“C’est inquiétant, a lancé Denis Deschamps, parce que le taux de chômage augmente au Centre-du-Québec, se situant à 5%. Normalement quand ça augmente, il y a un plus grand appétit pour que les gens se requalifient, pour qu’ils aillent chercher une formation pour leur donner un coup de pouce ou une expertise nécessaire pour se replacer sur le marché de l’emploi. Ou encore certaines entreprises favorisent le perfectionnement de leur main-d’œuvre pour améliorer l’expertise et aussi la productivité de l’entreprise.”
Malheureusement, les compressions budgétaires entraînent des impacts. “Pour la prochaine année, l’équipe de la formation continue ne pourra démarrer plusieurs formations faute de sommes considérant les compressions annoncées dans les enveloppes”, a déploré le directeur général.
