Samuel Asselin et ses associés ont une nouvelle vision pour le Vignoble Com’Autrefois

Le Vignoble Com’Autrefois, situé dans le rang Saint-François à Notre-Dame-de-Lourdes dans la MRC de L’Érable, est en pleine transformation sous l’impulsion de Samuel Asselin de Notre-Dame-de-Lourdes et de ses deux associés, Marie-Ève Côté et Sébastien Truffot de Princeville.

Ce trio de passionnés est en processus d’acquisition du vignoble, autrefois dirigé par Michel Comeau, l’oncle de Samuel, qui avait fondé l’entreprise en 2014 avec sa conjointe Diane. Malheureusement, à l’automne 2023, un tragique accident de la route emportait Michel à l’âge de 58 ans, laissant derrière lui ce projet ambitieux et inspirant. Refusant de voir le rêve de son oncle disparaître, Samuel, son neveu, décidait de prendre la relève en pleine saison des vendanges en s’entourant de ses deux bons amis. Le domaine ne se limite pas à la production viticole. Il compte près de 6000 plants de vigne de différents cépages adaptés au climat québécois, une parcelle de raisins de table, 700 plants de bleuets matures, une érablière et même des animaux de ferme. 

Un défi collectif et une vision à long terme

Samuel Asselin est lui-même copropriétaire de la Ferme les 4 épinettes, une cannebergière à Saint-Louis-de-Blandford, et demeure à Notre-Dame-de-Lourdes, avec sa petite famille, dans une résidence voisine du vignoble. Marie-Ève et Sébastien sont un couple d’amis de Samuel. Marie-Ève est une spécialiste en histologie de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska et son conjoint Sébastien est copropriétaire de Bédard Agriculture, un fournisseur d’équipement agricole à Victoriaville. L’équipe a déjà dû relever de nombreux défis pour assurer la continuité du vignoble depuis un an. Sans expérience préalable dans la viticulture, ils ont appris à installer des toiles antigel, à tailler les vignes et à gérer les processus de transformation des raisins, tout en bénéficiant des conseils de Diane, la conjointe de Michel Comeau.

Une transition marquée par le verjus

Bien qu’encore en phase d’acquisition officielle, les nouveaux gestionnaires du vignoble ont déjà pris une décision audacieuse en juillet dernier en cessant la production de vin pour se consacrer entièrement à la fabrication de verjus, un produit rare au Québec. Le verjus est un produit noble élaboré à partir des raisins verts qu’ils cultivent sur le domaine. Utilisé par les grands chefs pour remplacer le jus de citron en cuisine, le verjus s’inscrit parfaitement dans la démarche de valorisation des produits locaux et innovants du vignoble.

Cette initiative a été rendue possible grâce à l’opportunité qu’ils ont eue de procéder au rachat de la marque de commerce et des savoir-faire de l’entreprise Au fil du vent de Saint-Jacques-le-Majeur, en Montérégie, qui produisait auparavant ce condiment prisé par les chefs et mixologues. « Nous avons choisi de nous concentrer sur le verjus pour sa clientèle déjà établie et son réseau de distribution. C’était plus simple pour nous de poursuivre ce créneau que de se lancer dans le vin sans expérience et sans être connus. Aussi, il faut dire que nous travaillons, tous trois, seulement qu’à temps partiel au vignoble. Heureusement qu’il y a aussi nos familles et amis qui viennent nous donner un coup de main quand nous avons besoin d’eux », mentionne Samuel.

Une production artisanale et ambitieuse

Pour la saison 2024-2025 en cours, les associés visent la production de 6000 à 7000 bouteilles de verjus de 500 ml, avec l’objectif de doubler ce volume l’année prochaine. Tout le processus de production se fait à la main, dans leur petite usine située sur le site même du vignoble. Ils prévoient générer un chiffre d’affaires de plus de 100 000 $ pour leur première année complète d’opération. « On peut déjà dire que nous sommes actuellement les plus gros producteurs de verjus au Québec. Nos clients cibles sont les grands restaurants cinq étoiles du Canada ainsi que les bars à cocktails », affirme Samuel. La récolte débute au début d’août et l’embouteillage suit en octobre.

Pour le moment, les associés se concentrent sur la production du verjus fabriqué à même les raisins de leurs différents cépages. À court et moyen terme, ils envisagent développer une mini-boutique sur le site du vignoble et explorer la création de produits dérivés, comme des tartinades et des gelées à base de bleuets cultivés sur place. « Michel nous a aussi laissé plusieurs bonnes bouteilles de vin que nous pourrions éventuellement offrir à notre clientèle. » Une petite érablière non exploitée pourrait également être mise en valeur dans le futur.

Un hommage à Michel Comeau

Pour Samuel Asselin, cette aventure est aussi une façon d’honorer la mémoire de son oncle. « Michel était passionné et avait équipé le vignoble avec soin. Nous avons à cœur de poursuivre son travail, tout en y ajoutant notre touche personnelle et une vision renouvelée pour l’avenir », a-t-il conclu.