Sablière d’Arthabaska : une quinzaine de personnes s’expriment

C’est lundi soir qu’a eu lieu l’assemblée publique de consultation de la Ville de Victoriaville concernant le projet immobilier Havre du Sacré-Cœur, mieux connu sous le nom du projet de la sablière d’Arthabaska. Pour l’occasion, 35 personnes étaient présentes et une quinzaine d’entre elles ont pris la parole sur ce sujet qui fait couler beaucoup d’encre.

La consultation a eu lieu en présence du conseiller municipal Yanick Poisson, lequel était accompagné de la greffière de la Ville de Victoriaville, Rosane Roy ainsi que de l’urbaniste et directeur du Service de la gestion du territoire, Jean Demers. M. Poisson a rappelé que l’objectif de la soirée était d’écouter les commentaires des gens. « On vous demande d’être constructif », a-t-il fait savoir. Puis Jean Demers a lancé la soirée en présentant les grandes lignes du projet ainsi que de la résolution qui s’y rattache, qui a d’ailleurs été remise en version papier aux gens présents.

Il a rappelé les quatre secteurs qui forment ce projet de développement domiciliaire, dont les 292 logements sur le site visé de même que les conditions qui devront être respectées dans l’élaboration de celui-ci. Puis la période de commentaires s’est amorcée avec Gilles Labrosse. Ce dernier a tenu à faire une mise au point assurant que son groupe citoyen « Sauvons la sablière d’Arthabaska » était en accord avec la construction de nouveaux logements et la densification. « On veut que notre ville soit le fun, qu’elle protège le droit au logement et aux milieux naturels », a-t-il lancé en ajoutant qu’il déplorait toutefois un des arguments disant que le projet allait soulager la crise du logement. Il a énoncé des constats faits par l’IRIS, rappelé la hausse moyenne prévue pour les logements en 2025 et indiqué que le projet envisagé ne soulagerait pas cette crise, mais l’augmenterait plutôt. « On assiste à l’instrumentalisation de la crise du logement. »

Il a été suivi de Silvie Lemelin qui, en commençant, s’est positionnée fermement contre le projet, le qualifiant « d’écoblanchiment qui s’appuie sur une étude partiale et partielle ». Elle s’est interrogée sur le fait qu’une étude écologique n’avait pas été réalisée et que le projet n’incluait pas beaucoup de mesures d’atténuation (zone tampon, éclairage de nuit, chats et chiens interdits).

D’autres personnes ont craint que ce projet soit trop dense dans un milieu trop fragile, qu’il privilégiait le profit privé plutôt que l’environnement et qu’il n’obtenait pas l’acceptabilité sociale. « Une pétition de 1500 noms a été déposée », a indiqué Gaétan St-Arnaud en ajoutant qu’une opposition citoyenne s’était installée autant contre le projet que ses façons de faire.

Deux citoyens, dont Sébastien Delisle, ont aussi pris la parole pour appuyer le développement prévu. M. Delisle a même posé une question, demandant pourquoi les deux immeubles étaient passés de six à quatre étages puisque cela laissera la même empreinte. Ce à quoi le conseiller Poisson a répondu que les élus souhaitaient réduire l’importance du projet pour en augmenter l’acceptabilité sociale.

L’aspect environnemental, la crise de la biodiversité, le fait que ce nouveau quartier ne règlerait pas la crise du logement ou encore la loi 31 ont notamment été évoqués, la majorité de ceux qui ont pris la parole étant défavorables. Les commentaires émis lors de l’assemblée de consultation seront consignés dans un procès-verbal lequel sera remis aux élus qui, le 3 février, adopteront ou non le projet de résolution. Plusieurs étapes devront encore être franchies pour aller de l’avant. Il faudra notamment obtenir l’appui de la MRC d’Arthabaska et du ministère de l’Environnement.