Rodéo de Saint-Tite : le rêve de petite fille de Cloé Tardif
Cloé Tardif est une jeune Plessisvilloise qui excelle dans une discipline bien particulière : la prise de veau au lasso pour dames (breakaway). Cette passion pour le monde des chevaux a pris naissance dès son plus jeune âge, en compagnie de sa sœur et de ses parents. Maintenant âgée de 21 ans, son plus grand rêve de petite fille s’est réalisé alors qu’elle a participé au plus récent rodéo du Festival western de Saint-Tite.
Dans la vie de tous les jours, Cloé Tardif travaille comme aide à la classe, à la suite de ses études en Techniques d’éducation spécialisée. Le monde western, lui, on peut dire qu’elle est tombée dedans quand elle était petite. “Mon père a toujours eu des chevaux. Moi et ma sœur avions un poney au départ. Nous le partagions et nous faisions un peu de parcours à obstacles avec lui. C’était un peu comme notre jouet, je dirais. Ensuite, j’ai eu mon premier cheval à moi. J’ai commencé par faire ce qu’on appelle du gymkhana, donc du baril et du slalom. J’allais souvent dans les rodéos quand j’étais jeune avec mes parents et j’avais remarqué la course de barils en premier. Je voulais faire ça. Mon père m’a ensuite parlé du roping (prise de veau au lasso), alors c’est à ce moment-là que j’ai décidé de m’essayer”, a raconté Cloé.
Après avoir envoyé sa première monture à l’entraînement dans la région de Saint-Agapit, la jeune cavalière a commencé à se former également au même endroit. Sa monture actuelle âgée de 25 ans, Tim, ou Tonton Tim pour les intimes, est ensuite arrivée dans le décor. “Je me suis acheté un vieux cheval, avec plus d’expérience pour commencer, pour m’aider. Je dois admettre qu’au début je n’étais pas certaine, mais nous avons travaillé ensemble. Avant, Tim était un cheval de calf roping (il s’agit d’une discipline que s’apparente à la prise de veau au lasso, mais pour hommes, qui consiste à attraper le veau, descendre de sa monture pour attacher les pattes de l’animal), donc son travail était de reculer pour permettre au cowboy d’attacher les pattes plus facilement. Mais moi, je n’avais pas besoin de ça (dans la discipline pour dames, il s’agit seulement d’attraper le veau au cou. Dès que le foulard attaché au lasso tombe, le chronomètre s’arrête). Nous n’avons pas sorti directement, nous avons vraiment pris le temps de former un solide duo”, a expliqué Cloé.
Rodéo du Festival western de Saint-Tite
Pour avoir son billet d’entrée au rodéo de Saint-Tite, il s’agit de faire plusieurs compétitions et de remporter un certain montant d’argent. Dans le cas de Cloé, elle a effectué plusieurs événements compétitifs de l’Équipe de rodéo du Québec (ERQ), avant de faire son unique sortie au Nouveau-Brunswick avec Wildtime Production, où elle a soutiré la deuxième place et donc un premier montant d’argent. Une équipe classe ainsi les compétitrices aspirant au rodéo de Saint-Tite, selon le montant d’argent amassé au cours de l’année. Les quarante premières obtiennent donc leur laissez-passer. La Plessisvilloise a été classée 32e sur 40. “L’an dernier, à la fin du mois d’août, j’ai fait mon premier rodéo au Mont-Saint-Anne. Ça a été le point de départ et, cette année, ça a été ma première année complète. J’ai fait à peu près une vingtaine de sorties”, a ajouté Cloé.
C’est donc devant les grandes estrades bondées de Saint-Tite que Cloé Tardif s’est élancée avec Tim pour cette première performance significative. Elle a attrapé le veau en 3,5 secondes, toutefois, elle a brisé la barrière trop rapidement. On lui a ainsi imposé une pénalité de dix secondes. “Je suis vraiment satisfaite de mon temps quand même. Mon objectif à Saint-Tite, c’était plus d’attraper le veau, alors j’ai réussi ça. C’était mon but premier. Avant de performer, je me sentais assez bien, je n’étais pas stressée, mais plus excitée. Je me sentais réconfortée par les gens autour de moi, de discuter et tout. C’était une magnifique expérience, c’était mon rêve de petite fille qui s’est réalisé ce jour-là”, a-t-elle exprimé, des étoiles dans les yeux.
Même si le veau avec lequel elle avait été jumelée au départ n’avait pas été amené pour des raisons obscures, et qu’elle s’est retrouvée avec un nouvel animal, cela n’a aucunement affecté la performance de la cavalière.
La jeune femme affirme avoir adoré son expérience au mythique rodéo de Saint-Tite. Elle mentionne l’ambiance et l’émotion qui distinguent ce grand événement des autres. Pour l’instant, il ne lui reste qu’une sortie au rodéo du Ranch Gagnon à Saint-Évariste-de-Forsyth pour conclure sa saison. “C’est sûr que Saint-Tite, c’est un peu le gros objectif de plusieurs personnes. Ce serait super d’y retourner. Je vais faire plus de wildtime l’an prochain. Ce serait mon but. J’ai des commanditaires qui m’aident beaucoup. J’aimerais en faire plus que cette année c’est sûr. J’ai déjà hâte de repartir avec Tim”, a-t-elle dit.
Cloé Tardif a avancé que son rêve s’est concrétisé grâce à sa persévérance et à toutes les heures passées avec Tim pour s’entraîner, mais surtout grâce à une passion infatigable. “Je dirais que l’important, c’est de ne pas se décourager et d’être persévérant, parce que le roping, c’est assez difficile. Il y a plusieurs personnes qui essayent et qui abandonnent, mais il ne faut pas baisser les bras. J’ai commencé en faisant des temps de 4,6 ou 4,7, je ne pensais pas de me rendre à 3,5 en un an. Il faut prendre le temps de pratiquer et c’est important aussi d’être bien dirigé. Ma coach Cinthia Pépin m’accompagne vraiment de A à Z. Il faut être ouvert d’esprit et prendre les commentaires. Sans parler de mes nombreux commanditaires qui m’offrent une aide précieuse”, a-t-elle insisté en terminant.
Par Marion Carey
