Projet Prodigue : le dernier dossier jugé

Au palais de justice de Victoriaville, vendredi, un résident d’Aston Jonction, Carl Picard, a reconnu sa culpabilité à une accusation de recel de plus de 5000 $ et a pu bénéficier d’une absolution inconditionnelle après avoir effectué un don de 2000 $ partagé à parts égales entre le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) et la Fondation à Notre Santé de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.

L’infraction reprochée à l’accusé est survenue en octobre 2019. « M. Picard a été engagé pour transporter une pelle mécanique avec un godet qu’il est allé chercher à Châteauguay et qu’il devait laisser, selon les indications reçues, dans un champ dans la région de Victoriaville », a exposé le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Michel Verville.

Carl Picard a reconnu sa culpabilité à l’accusation de possession d’une pelle mécanique et d’un accessoire sachant qu’ils provenaient de la perpétration d’une infraction criminelle.

L’accusé a été arrêté dans le cadre du projet Prodigue mis en place par la Sûreté du Québec relativement à une recrudescence des vols et du recel de véhicules, de machineries agricoles et d’embarcations nautiques dans les régions du Centre-du-Québec, de l’Estrie et de la Montérégie.

« M. Picard n’était pas personnellement visé par l’enquête, mais il ne pouvait ignorer ce qui se passait », a souligné Me Verville, précisant que d’autres accusés qui, comme lui, n’étaient pas visés par les policiers ont pu bénéficier d’une absolution conditionnelle ou inconditionnelle.

D’autres accusés, par ailleurs, ont été condamnés à des amendes.

L’avocate de Carl Picard, Me Stéphanie Basso, a fait valoir, devant la juge Dominique Slater de la Cour du Québec, qu’il était dans l’intérêt véritable de son client qu’elle lui accorde une absolution inconditionnelle. « Monsieur est âgé de 46 ans. Il n’a aucun antécédent judiciaire, jamais il n’a connu de démêlés avec la justice. Et depuis le dépôt de l’accusation, ses assurances résidentielles et celles de sa compagnie de transport ont été résiliées. Il ne peut être assuré. L’absolution inconditionnelle constitue la seule façon de rectifier la situation », a-t-elle plaidé.

Ce à quoi la juge Slater a consenti. « Vous saviez que le transport était illégal. Vous avez fermé les yeux. Heureusement, la pelle mécanique a été retrouvée et remise à son propriétaire. Mais il en va de votre intérêt de vous faire bénéficier d’une absolution. Vous n’avez pas d’antécédent et nous pouvons conclure qu’il s’agit d’un geste isolé. J’espère que vous en avez tiré une leçon », a exprimé la présidente du tribunal.

Cette peine rendue vient mettre un terme, a signalé Me Verville, à l’ensemble des dossiers du projet Prodigue amorcé, par la Sûreté du Québec, à l’automne 2018, et qui a mené, un an plus tard, en octobre 2019, à une douzaine de perquisitions dans presque autant de municipalités, dont Saint-Albert, Sainte-Clotilde-de-Horton, Aston-Jonction, Saint-Rosaire et Plessisville.

Au total, huit individus avaient été arrêtés. « Mais il ne s’agissait pas d’une organisation criminelle à proprement parler », a précisé le représentant du ministère public.