Projet éolien : le vent d’opposition ne s’essouffle pas
Le projet éolien Arthabaska figurait, une fois de plus, à l’ordre du jour, mercredi soir, de la séance du Conseil de la MRC d’Arthabaska. En plus de l’adoption du règlement relativement aux modalités entourant l’exercice du droit de retrait, la période de questions a donné lieu à une intervention d’une citoyenne.
Johanne Allard, une résidente de Victoriaville, a rappliqué avec le refus de la MRC de donner son aval à la tenue d’un BAPE générique. « Est-ce possible de reconsidérer votre décision?, a-t-elle demandé. Un BAPE générique permettrait un pas de recul et une vision d’ensemble de tout ce qui se passe. »
« On en a discuté, a répondu la préfète suppléante Claire Rioux. Notre position demeure la même. Ce qu’on vise, c’est notre région. On ne veut pas parler au nom de ce qui se passe ailleurs. On a donc décidé de concentrer nos efforts sur un bureau d’audience pour notre région. »
La citoyenne a aussi soulevé la question de l’acceptabilité sociale du projet. « Si vous voulez avoir de l’acceptabilité sociale, il vous faudrait parfois être full cool avec vos citoyens. À quel endroit voyez-vous de l’acceptabilité sociale? »
Ce à quoi la préfète suppléante a fait savoir que cet aspect allait être abordé lors de l’audience du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). « C’est à ce moment-là qu’on va vérifier où en est l’acceptabilité sociale », a indiqué Claire Rioux.
Pour prendre soin des citoyens, a repris Johanne Allard, il faudrait tenir compte des distances séparatrices et envisager une plus grande distance entre les éoliennes et les résidences.
« Chaque demande des citoyens est prise en compte, a souligné la préfète suppléante. L’entreprise s’organise avec ces gens pour les satisfaire. »
La citoyenne a ensuite poursuivi en demandant si elle savait qu’en février 2011, des médecins de Victoriaville avaient pris position contre les éoliennes de L’Érable en signalant les dangers que représentaient pour la santé des éoliennes d’une hauteur de 400 pieds. « Non, je ne savais pas », a répondu Claire Rioux.
« Et maintenant on en est rendu avec des éoliennes de 600 pieds beaucoup plus fortes. On ne regarde pas ça la santé des gens? Travaillez-vous pour les citoyens ou comme des entrepreneurs? », a-t-elle lancé.
« Pour les citoyens, madame, soyez assurée de cela », a soutenu la préfète suppléante tout juste avant la levée de l’assemblée.
Règlement adopté
La MRC a donc adopté le règlement numéro 445 qui vient préciser les modalités relatives à l’exercice du droit de retrait en lien avec la production d’électricité au moyen de parc éolien.
« Ce règlement, a rappelé le greffier Me Olivier Milot, cherche à structurer et à encadrer l’exercice des pouvoirs que confère la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme concernant les projets éoliens en général et plus spécifiquement le projet actuel. »
Le directeur général Frédérick Michaud, pour sa part, a transmis, à ce sujet, un message du préfet Christian Côté qui ne pouvait présider la séance. « Notre objectif est de favoriser la stabilité financière d’un projet complexe et important pour l’ensemble de notre territoire, tout en respectant le principe de souveraineté des conseils municipaux présents et à venir. »
Le règlement vient donc spécifier les conditions et les procédures officielles pour une municipalité souhaitant se retirer ou adhérer à un projet éolien. « C’est qu’on ne peut pas lier tous les conseils municipaux à venir. Il faut prévoir les balises advenant qu’un conseil veuille quitter ou joindre les rangs. Il y a des délais, des paramètres, des balises à prévoir », a fait savoir Frédérick Michaud.
Le règlement précise notamment les frais d’expertise à assumer dans un tel cas, de même que les délais requis pour présenter un préavis d’intention.