Projet de la sablière : le processus municipal complété
Après une consultation publique la semaine dernière sur le projet immobilier Le Havre du Sacré-Cœur sur le site de l’ancienne sablière d’Arthabaska, un projet de quelque 300 unités d’habitation de différents types, la Ville de Victoriaville, en séance régulière du conseil municipal lundi (3 février), a procédé à l’adoption de sa résolution.
Cette étape vient ainsi clore, en quelque sorte, le processus municipal relativement à ce projet d’immeubles prévu sur le boulevard des Bois-Francs Sud. Il reste qu’on est encore bien loin de la première pelletée de terre. Plusieurs autres étapes sont attendues, dont le certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement, un processus qui peut prendre de 12 à 18 mois.
Dès la fin de la lecture de l’adoption de la résolution de ce projet, par la greffière municipale Me Rosane Roy, des sympathisants et membres du comité de citoyens « Sauvons la sablière d’Arthabaska », assis dans la salle du conseil, se sont levés, sont passés devant les caméras de la Télévision communautaire des Bois-Francs pour perturber la séance avant de quitter l’hôtel de ville. L’un des opposants au projet a involontairement accroché un fil qui a fait basculer une caméra de la TVCBF au sol.
Avant même la séance du conseil municipal, plusieurs opposants au projet, 120 selon Gilles Labrosse, l’un des organisateurs du rassemblement, ont manifesté devant l’hôtel de ville. Des discours ont notamment été prononcés, avant que de nombreux manifestants entrent à l’intérieur pour prendre place dans la salle du conseil municipal.
Peu de temps après leur départ, le conseiller municipal Michael Provencher, lors du traditionnel tour de table des conseillers municipaux, a tenu à prendre la parole pour remettre certains pendules à l’heure.
Il a affirmé que le conseil municipal affichait une importante préoccupation à l’environnement, notamment dans le dossier du Havre du Sacré-Cœur. Le Comité consultatif d’urbanisme, dont il est le président, mais qui rassemble aussi des citoyens de la ville, a établi plusieurs conditions pour protéger les milieux humides du secteur, ainsi que le Boisé-des-Frères-du-Sacré-Cœur.
Une condition empêche, entre autres, l’abattage d’arbres du Boisé-des-Frères-du-Sacré-Cœur lors de travaux en lien avec le réseau d’électricité d’Hydro-Québec. Sans compter que l’entrepreneur doit respecter de multiples conditions avant l’octroi des permis de construction. « Il est faux d’avancer que la Ville ne se préoccupe pas de l’environnement », a insisté le conseiller municipal.
Michael Provencher est conscient que ce projet ne réglera pas la pénurie de logements à Victoriaville, mais il viendra néanmoins répondre aux besoins d’une certaine clientèle, tout comme le don d’un terrain par la Ville pour la construction d’une future Maison Véro & Louis sur la rue Lactantia à Victoriaville. Cette résidence hébergera des adultes autistes de la Mauricie et du Centre-du-Québec et viendra répondre à un grand besoin des familles de la région. Le maire Antoine Tardif se réjouit d’ailleurs que Victoriaville ait été choisie par la Fondation Véro & Louis.
Michael Provencher a ajouté la construction de quelque 80 logements abordables dans le projet de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, « témoignant que la Ville ne privilégie pas que des logements pour les riches, comme certains l’avancent ». Pour le conseiller municipal, cette mise au point s’avérait importante et nécessaire, rappelant que la Ville travaillait pour l’ensemble de ses citoyens.
Restaurant Mykonos : la Ville attend une date de procès
Dans un tout autre dossier, à une question Web d’une résidente de Victoriaville, Francine Fortier, le maire Antoine Tardif a fait savoir que le litige avec le propriétaire du restaurant Mykonos, au centre-ville de Victoriaville, était judiciarisé. « C’est rendu en Cour supérieure. On attend une date de procès. J’ai aussi hâte que Mme Fortier qu’on arrive au bout du processus de ce dossier », a laissé entendre le premier magistrat.
La Ville avait, on se rappellera, entamé une procédure d’expropriation, mais le propriétaire l’a contestée. Depuis, le dossier suit son cours devant les tribunaux.