Précieux souvenirs animés de la famille Lainesse

Archives Bois-Francs vient d’ajouter de nouvelles perles à son coffre, avec ce don de la famille de Robert Lainesse qui exploitait le commerce Chez Robert rue Notre-Dame Est à Victoriaville.

Ses enfants, Diane, Suzanne, Pierre, Marie et Lucie, s’étant consultés, ont, d’un commun accord, décidé de confier à Archives Bois-Francs ces images et bandes sonores que leur père a réalisées entre 1949 et 1978. « Dur de se départir de ces souvenirs, mais je suis contente qu’un organisme comme Archives Bois-Francs existe pour en prendre soin et leur donner une pérennité. Je pense que mon père serait fier du choix qu’on a fait », dit Marie, dont la voix trahit l’émotion. Robert Lainesse avait de qui tenir, étant l’un des fils du cordonnier et marchand de chaussures Alfred Lainesse. Ce dernier a exploité ce qu’il présentait comme le « plus grand magasin de chaussures de la province » pendant un peu plus de 25 ans au 133, rue Notre-Dame Est, jusqu’à son décès en 1964 à l’âge de 65 ans.

La précieuse caisse offerte par la famille Lainesse recèle des films et des bandes sonores, dûment identifiées. Si Robert Lainesse (1928-2012) a exploité pendant près de 20 ans – de 1955 à 1974 – une boutique d’articles de cuir où l’on pouvait faire inscrire son nom en lettres d’or sur un sac d’école ou un étui à crayons, il ne s’affairait pas qu’à l’intérieur de son commerce du 40a, rue Notre-Dame Est.

Il filmait et enregistrait ce qui animait le centre-ville, le défilé de la Saint-Jean avec ses chars allégoriques, les activités du centenaire de la Ville de Victoriaville (1961), par exemple. Avec un autre de ses frères – André – il avait développé l’art de la vitrine animée. En décembre 1954, notamment, L’Union des Cantons de l’Est consacre un article à une vitrine spectaculaire reproduisant une piste de ski que descendent et remontent des personnages miniatures. Les frères Lainesse travaillaient leur maquette derrière un drap, créant le suspense jusqu’au dévoilement.

Sa caméra, Robert l’a aussi braquée sur les activités du lac Rose de Sainte-Marie-de-Blandford où le père de son épouse Yvette Vézina (1932-2021) possédait un chalet. « Ces archives sont plutôt familiales. » Membre fondateur des Optimistes, Robert Lainesse a tendu son micro pour capter la voix des jeunes participants au gala Personnalité Jeunesse qu’organisait annuellement le club dans les années 1970. « C’est l’un de ses galas qui a, en quelque sorte, lancé la carrière de Pierre Bruneau », rappelle Marie. Il avait d’ailleurs remporté le titre en 1971.

Elle dit de son père qu’il est allé au bout de ses rêves, qu’il était audacieux. Ses images en témoignent, lui qui, au club de ski Victoria dans les années 1970, faisait partie des lève-tôt pour « damer » les pistes… de leurs skis. « Et à 69 ans, il a osé le Tour de l’île de Montréal, ce qui, à l’époque, était exceptionnel. » Aux yeux de l’archiviste Michel Pépin, ce fonds témoigne de la vie de la famille Lainesse, par ses sports, ses activités et son commerce. « Des archives sur ce support sont plutôt rares. Elles se composent d’images en mouvement, en format 16 mm, ce qui nous amène plus loin que la photographie, témoignant de façon encore plus réelle des gestes et du naturel des participants. »

Comme Archives Bois-Francs possède le quadruple mandat de recueillir, de traiter, de préserver et de diffuser le patrimoine, il faudra toutefois patienter un peu avant de pouvoir visionner les images léguées par la famille Lainesse. Tout en préservant les bobines originales, leur contenu sera transposé sur un support numérique.

À info@archivesbf.org, on peut obtenir plus d’informations sur Archives Bois-Francs.