Parvovirus canin : des précautions à prendre
Le parvovirus canin se répand rapidement dans la région. Déjà, plusieurs villes et cliniques vétérinaires l’ont d’ailleurs fait savoir sur leurs réseaux sociaux. Ce virus facilement transmissible affecte gravement la santé des chiens. Le vétérinaire à la Clinique vétérinaire de L’Érable, Yves Martin, lance un message de sensibilisation et de précaution aux propriétaires de chiens quant à ce virus.
Le parvovirus existe depuis longtemps, une éclosion avait d’ailleurs eu lieu dans les années 80. Aujourd’hui, de plus en plus de cas sont rapportés dans la région de L’Érable et dans les municipalités environnantes. Il y a d’ailleurs eu traitement de quelques cas à la Clinique vétérinaire de L’Érable.
Il s’agit d’un virus que seuls les chiens peuvent contracter. Bien que dans d’autres régions du monde il serait possible d’observer une transmission aux chats également, ce n’est pas le cas ici. Le parvovirus se cache dans des excréments de chiens ou même dans l’herbe. Il peut y en avoir partout, selon le Dr Martin. Dès que le chien ingère une grosse quantité du virus, les symptômes peuvent prendre de quelques jours à deux semaines avant de se manifester. L’animal touché aura un comportement inhabituel, notamment au niveau de son alimentation, et aura des vomissements et de la diarrhée fréquemment.
Ce virus se déplace dans le sang pour ensuite se multiplier et s’en prendre aux intestins du chien. “Il y a des chiens que ça passe bien avec la médication, d’autres que nous devons hospitaliser. À l’extrême, parfois, nous donnons même deux sortes d’anti-vomitiques et certains vomissent malgré ça. Alors je dirais que le parvovirus a un gros impact sur les intestins, comme ils n’absorbent plus rien”, a fait savoir le vétérinaire diplômé en 2000.
Le pourcentage de survie est de 50% pour les chiots qui ne sont pas vaccinés. Ceux-ci n’ayant pas beaucoup de réserves de nourriture ou d’eau et une certaine fragilité. Les chiens adultes vaccinés démontrent, quant à eux, une certaine immunité. Les professionnels de la santé canine ont ciblé plusieurs races de chiens plus sensibles au parvovirus : les dobermans, les huskies de Sibérie, les samoyèdes, les rottweilers, les labradors, les chinooks, les Staffordshire bull-terriers, les Esquimaux américains, les malamutes et les alaskans klee kai. Toutefois, rien n’exclut la contamination d’autres races de chiens.
Deux voies sont proposées aux propriétaires de chiens atteints du parvovirus, selon Dr Martin. “La première est l’hospitalisation. Nous donnerons ainsi des antibiotiques, des anti-vomitiques et la majorité des médicaments intraveineux. Nous ne pouvons pas dire exactement combien de temps le chien restera hospitalisé, certains seront avec nous quelques jours, ou même une semaine, mais nous nous donnons trois jours pour savoir. Je fais souvent attention aussi quand vient le moment de laisser aller à la maison, parce que parfois les chiens se sentent bien, vont mieux, mais le lendemain ils rechutent. Sinon, le plan B, c’est de traiter le chien à son domicile. C’est surtout pour les chiens adultes, vaccinés et avec un bon système de défense que nous faisons ça. Nous montrons au propriétaire à donner les médicaments par la bouche et comment hydrater son chien”, a-t-il expliqué.
Les précautions à prendre
Pour protéger son chien ou pour limiter la propagation du parvovirus, la solution principale reste le vaccin. “À la clinique, je fais souvent les tests de parvovirus directement dans la voiture pour ne pas contaminer l’intérieur, au cas où. Présentement, la meilleure chose que je peux dire c’est d’éviter les parcs à chiens et de faire vacciner l’animal. J’ai rencontré des propriétaires de chiens qui ont été en contact avec d’autres propriétaires de chiens, ce qui a transmis le virus. Les humains peuvent donc le transporter par les chaussures et les vêtements. C’est simplement de bien désinfecter avec de l’eau de javel ou du Virkon. Les désinfectants traditionnels ne sont souvent pas assez efficaces pour tuer ce virus qui peut rester jusqu’à un an dans un milieu propice, comme l’herbe par exemple”, a souligné le vétérinaire.
De plus, les chiens peuvent être porteurs de ce virus après la guérison, dans leurs excréments ou dans leurs poils pendant plusieurs semaines. Yves Martin met aussi en garde les gens de limiter les contacts de chien en chien en les flattant. Il explique également l’importance de bien faire vacciner un chiot avant de l’accueillir dans son foyer, si un chien est décédé du virus dans la demeure par le passé, pour éviter la contamination.
“C’est difficile de dire à quel moment précis on doit venir voir le vétérinaire, parce que ce ne sont pas tous les animaux qui réagissent de la même façon. Ce qui est plate avec ce virus, c’est que je ne peux pas sauver tous les chiens. L’important, c’est d’agir rapidement et de faire vacciner. Nous avons traité quelques cas ici à la Clinique vétérinaire de L’Érable. Toutefois, si les gens craignaient de venir à la clinique pour cette raison, nous avons un protocole de désinfection et il est possible de donner le vaccin dans la voiture, par exemple. Nous prenons toutes les mesures pour éviter la contamination. Ici, ce n’est pas de créer la panique, simplement de faire attention”, a insisté le Dr Martin, souhaitant rassurer la population.
Par Marion Carey
