Levée du drapeau pour lancer le 200e de Saint-Louis-de-Blandford
C’est du côté de Saint-Louis-de-Blandford, qui a d’ailleurs profité de l’événement pour lancer les célébrations entourant son 200e anniversaire, que la levée officielle du drapeau du Québec a été réalisée, et ce, afin de souligner le jour du Drapeau (21 janvier).
La municipalité a été choisie, pour cette activité significative, par la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec (SSJBCQ) qui tenait à souligner l’anniversaire de la petite municipalité, fondée par Charles Héon, qui peut se targuer d’être la première créée dans les Bois-Francs. « Notre drapeau est un symbole phare qui nous unit », a indiqué le directeur général de la SSJBCQ, Dominic Martin, rappelant que celui-ci fêtait son 77e anniversaire. C’est en effet le 21 janvier 1948 que le fleurdelisé a remplacé le symbole de l’Union Jack (drapeau britannique) au sommet de la tour centrale de l’Assemblée nationale à Québec.
M. Martin a également mentionné que Saint-Louis-de-Blandford avait été choisie pour lancer les « Jeudis en chanson », présentés par la SSJBCQ, le 3 juillet. Une trentaine de personnes étaient présentes pour l’occasion, dont l’ancien député Jacques Baril, le député Eric Lefebvre, le maire Yvon Carle, des gens de la municipalité et bien entendu le comité organisateur du 200e.
Il y avait également sur place le conteur Richard Gamache qui, pour l’occasion, a raconté brièvement son attachement pour la région, mais qui a aussi interprété, pour la municipalité jubilaire, sa chanson désormais connue de tous et qui a célébré ses 50 ans, « Bon anniversaire ».
Le berceau des Bois-Francs
L’historien Gaétan St-Arnaud a ensuite pris la parole pour raconter les débuts de la municipalité qui a été fondée en 1825. « Le territoire a d’abord été revendiqué par les Abénakis, par les Français puis par les Anglais », a-t-il résumé. Ce sont d’ailleurs les Anglais, comme il l’a rappelé, qui ont créé les cantons des Bois-Francs, dont les noms survivent encore (Warwick, Tingwick, Chesterville, Blandford, Somerset, etc.).
Si au départ les Anglais souhaitaient y voir s’installer leurs pairs, ce sont toutefois des Français, issus des seigneuries surpeuplées du bord du fleuve qui, à l’exemple de Charles Héon, ont traversé savanes et marécage pour s’y installer. Charles Héon, de Bécancour, est ainsi le premier à avoir tenté l’aventure le 13 février 1825. « Il était alors accompagné de deux Abénakis avec qui il a remonté la rivière Bécancour avant d’ériger un campement », ajoute M. St-Arnaud. Il s’est ensuite rendu jusqu’à Inverness avant de revenir du côté de Saint-Louis-de-Blandford, où s’il s’est établi avec sa femme, ses deux enfants, son frère et un ami. « C’est ainsi qu’il est devenu un personnage important de l’histoire de Saint-Louis », note l’historien.
M. Héon a en effet joué un rôle majeur dans le développement de la paroisse, étant à la base des premières récoltes. « C’est lui qui a fait venir la première vache des Bois-Francs », exemplifie M. St-Arnaud. C’est aussi lui qui a fait construire le moulin à scie en1827 et la chapelle, notamment. « Il a été le premier maire de la municipalité et a aussi été juge de paix pendant 25 ans », ajoute l’historien en précisant que l’homme cherchait toujours à régler les conflits sans se rendre jusqu’au processus judiciaire. « C’était un homme d’exception », résume-t-il.
C’est lui qui a engendré le premier mouvement de migration vers les Bois-Francs, et ce, malgré les conditions de vie qui étaient alors bien difficiles. « Le pire drame des gens à ce moment, c’était la faim puisqu’ils devaient retourner dans les seigneuries pour se ravitailler. Ils ont mangé de l’herbe, des feuilles et des racines bouillies. Ils ont vécu le froid, la faim et l’isolement. »
C’est aussi du côté de Saint-Louis-de-Blandford qu’a été construit le premier moulin à farine des Bois-Francs (en 1829). Par la suite, en 1847, le Chemin de Gentilly reliant la municipalité au bord du fleuve Saint-Laurent a été mis en place. « Il y a ensuite eu une certaine stagnation à cause des marécages et des sols peu propices à l’agriculture, sans compter l’absence du chemin de fer », note M. St-Arnaud.
Le secteur a toutefois bénéficié d’une relance au 20e siècle avec l’arrivée de l’autoroute 20 à proximité, l’installation d’industries et, dans les années 80, la culture de la canneberge. Aujourd’hui, la municipalité porte le titre de capitale nationale de la canneberge, alors que 80% des petits fruits rouges acidulés biologiques y sont cultivés.
La conférence a été suivie de la présentation du comité des fêtes du 200e, dont fait partie la directrice générale adjointe de la municipalité, Mélanie Allaire. Celle-ci a fait savoir que les activités reliées à l’anniversaire seraient dévoilées le 13 février dans le cadre d’un cocktail dînatoire. Elle a également mentionné que des panneaux historiques (réalisés en collaboration avec Gaétan St-Arnaud et Michel Pépin) seront installés du côté du sentier Charles-Héon de même que devant l’église et près du monument installé en l’honneur de ce dernier.