Les paniers de Noël de la Sécurité alimentaire réchauffent le cœur de 800 familles
Certains souhaitent passer le temps des fêtes au soleil, d’autres espèrent de nombreux cadeaux, mais plusieurs désirent simplement avoir de la nourriture sur la table à Noël.
C’est ce que permet la Sécurité alimentaire de Victoriaville avec la distribution de ses paniers de Noël. Au cours des deux dernières semaines, avant un congé de distribution de deux semaines, environ 800 paniers de Noël ont été confectionnés et offerts à ceux qui en ont véritablement besoin et qui résident à Victoriaville et à Saint-Christophe-d’Arthabaska.
Toute une équipe gravite autour de cette distribution qui met un baume sur le cœur de plusieurs et qui se fait, il faut le préciser, dans la dignité et le respect. Le processus est bien rodé et fait en sorte que tous ceux qui respectent les critères établis (qui sont un peu rehaussés pour cette distribution des fêtes) peuvent venir chercher leurs provisions après s’être vu attribuer une heure pour la cueillette. Lors du passage de La Nouvelle Union, ce sont les petites familles (quatre personnes ou moins) qui avaient la priorité.
À leur arrivée, les bénéficiaires doivent montrer patte blanche afin de confirmer qu’ils ont bel et bien droit à leur panier avant d’attendre d’être appelés. Ils sont alors accompagnés par un bénévole qui les assiste dans l’empaquetage de toute la nourriture qu’ils reçoivent au cours d’un circuit bien établi.
Première station, les conserves (à saveur de cette période de l’année avec notamment du ragout de boulettes) suivies de céréales et de petites douceurs pour Noël, bien entendu. Ensuite, place à la viande, les œufs et les produits laitiers. Le panier de la dernière distribution de l’année comprend trois pâtés (poulet, saumon et tourtière), de même que de la viande congelée. Il y a même du fromage en grains pour certains. De quoi faire un bon gueuleton.
Viennent ensuite les fruits et légumes. En plus des incontournables pommes de terre, carottes et oignons, pommes et bananes, les paniers incluent notamment de la laitue et d’autres fruits et légumes provenant de récupération alimentaire. Les gens ont également droit à du pain tranché ou des baguettes, un plus des paniers de Noël. « On essaye de répondre à leurs besoins », note le directeur général Michel Patry. Toute cette nourriture est distribuée grâce notamment à des bénévoles attentionnés qui, sourire bienveillant aux lèvres, tentent de faire de cette épicerie gratuite un bel événement.
Monique
Parmi les gens venus chercher leur panier cette journée-là, il y a Monique qui était accompagnée d’une de ses deux filles. Elle n’a pas hésité à témoigner de tout le bien que faisait la Sécurité alimentaire de Victoriaville, à l’année, mais particulièrement en cette période de réjouissances. « Il n’y a pas de honte à venir ici », lance-t-elle d’entrée de jeu.
La mère de famille, qui est veuve, confie qu’elle a quitté son emploi il y a un peu plus d’une année, saturée par toutes ses tâches et responsabilités et tout près de l’épuisement professionnel. À ce moment, ayant entendu parler de la Sécurité alimentaire, elle n’a pas hésité à venir voir si elle pouvait obtenir cette aide alimentaire indispensable. Depuis, elle bénéficie des dépannages et apprécie véritablement ce panier de Noël.
« Je cuisine beaucoup et j’utilise tout ce que je reçois », dit-elle avec reconnaissance. Elle n’hésite donc pas à faire des soupes et de délicieux bouillis qui lui permettent d’utiliser des produits un peu défraîchis, mais toujours savoureux et ainsi offrir à ses filles et à elle-même une alimentation diversifiée.
Monique souligne que chaque personne qui vient chercher cette aide de la Sécurité alimentaire a une histoire différente. Pour elle, l’appui de l’organisme lui aura permis de prendre le temps pour se remettre d’aplomb, ce qu’elle n’aurait pu faire autrement. « Maintenant, je suis en recherche d’emploi », dit-elle avec fierté. Monique a même l’intention de reprendre les études afin d’améliorer son sort, elle qui a toujours travaillé au service à la clientèle.
C’est donc dire que l’organisme est bénéfique pour plusieurs et bon nombre d’entre eux sont reconnaissants de pouvoir y trouver réconfort et nourriture. « On est chanceux d’avoir la Sécurité alimentaire. C’est un cadeau et on va le prendre », dit-elle encore. Monique est bien consciente de tout le bien qu’apporte l’organisme et indique avoir elle-même donné, à la hauteur de ses capacités, lors de la guignolée du 5 décembre. Depuis qu’elle vient pour l’aide alimentaire, elle a côtoyé des gens dans différentes situations. « Il y a beaucoup de misère », souligne-t-elle. Et lorsqu’elle aura repris le travail, elle a bien l’intention de venir redonner ce qu’elle a reçu et apprécié.
De l’autre côté des tables, des bénévoles s’affairent pour que la distribution soit efficace, en préparant les bacs des différents items offerts. C’est le cas de Chantal qui vient donner du temps depuis 2018. « C’est mon beau-frère qui m’en a parlé », indique-t-elle. La retraitée apprécie son bénévolat à la Sécurité alimentaire et elle y vient dès qu’on a besoin d’elle (et pas seulement pour la distribution de Noël). « On rencontre plein de monde et on donne au suivant. » Chantal se fait aussi un plaisir d’amener ses petits-enfants pendant l’été ou lors des journées pédagogiques. Cela leur permet de voir ce que les gens reçoivent et l’importance de la générosité. « J’ai trouvé ma cause », dit-elle en souriant avant de reprendre son travail dans la chaîne de générosité.
La campagne de Noël
Si cette distribution (de même que les autres de l’année) est possible, c’est grâce à la générosité des gens et des entreprises de la région. D’ailleurs, Michel Patry a annoncé en primeur que l’objectif de la campagne de Noël annuelle avait été dépassé. « Nous avons à ce moment-ci récolté 220 000 $, alors que l’objectif était de 150 000 $ », dit-il avec bonheur. Quant aux denrées, 14 000 kilos avaient été comptabilisés en date du 17 décembre sur les 20 000 espérés. « Mais le dépassement financier vient compenser », estime le directeur général.
Des résultats impressionnants surtout si on considère que la grève de Postes Canada des dernières semaines a empêché la sollicitation par courrier en décembre. « Les gens, habitués de faire un chèque à cette époque de l’année, sont venus nous les porter ou ont fait un don en ligne », apprécie-t-il. Un passage lors des distributions alimentaires permet de voir l’ampleur et l’effervescence de l’organisme qui fait du bien à ceux qui en ont bien besoin, mais surtout la pertinence de ce service essentiel.