Le temps des rêves : l’exposition lumineuse d’Elisabeth Marcoux
Jusqu’au 11 janvier, le musée de l’Hôtel des Postes de Victoriaville accueille l’exposition Le temps des rêves qui propose des photographies signées par Elisabeth Marcoux.
Une exposition touchante et lumineuse qui met de l’avant 22 personnes provenant de chaque municipalité de la MRC d’Arthabaska. Au départ, le projet a été initié par la MRC dans le cadre de la démarche Municipalité amie des aînés (MADA) et de la mise en œuvre de sa politique, mais Elisabeth a souhaité aller plus loin et exposer davantage ces portraits remplis de vie.
L’objectif était de réaliser des duos de portraits de chaque aîné. Un premier cliché, en noir et blanc, montre la personne avec un petit coffre en bois qui contient son rêve. La seconde photographie montre le sujet avec son rêve dévoilé. En résultent des portraits saisissants et remplis de vie qui viennent contrer l’âgisme, permet de valoriser la place des aînés, mais aussi rappeler qu’au-delà des années, ces gens ont toujours des rêves qui les font vibrer.
En arrivant à l’étage de l’exposition, les visiteurs ont une explication des prémisses qui ont mené au résultat final, mais aussi l’occasion d’écrire sur un bout de papier qu’ils peuvent accrocher sur un mur rempli de petites lumières, leur propre rêve. On y voit que plusieurs rêvent à des voyages lointains alors que d’autres misent davantage sur des valeurs, souvent pour la communauté.
On voit également exposer, sous une cloche de verre, la petite boîte de bois à l’origine des rêves exposés. Le tout dans une ambiance feutrée et chaleureuse (on a même accroché des rideaux noirs aux fenêtres pour tamiser l’éclairage et mettre en lumière les œuvres).
Puis les gens sont invités à déambuler afin de découvrir les duos photographiques qui sont présentés de trois façons différentes. Il y a un classique accrochage au mur de la photo noir et blanc encadrée de noir avec, à côté, le grand format où l’humour a été mis de l’avant. “Les images devaient amener un nouveau regard sur les aînés”, indique l’artiste en faisant visiter l’exposition.
Il y a également des photos rétroéclairées dans des boîtes de métal noir qu’on peut faire pivoter et, dans la petite salle de l’étage, quatre piédestaux qui accueillent chacun une boîte. Au-dessus de celle-ci, on peut voir la photo noir et blanc et pour celle en couleur (rétroéclairée et flamboyante), il faut soulever le couvercle d’une boîte en bois afin de révéler le mystère.
On découvre ainsi des aînés bien actifs et ancrés dans leur milieu qui n’ont pas peur de rêver et surtout de partager avec les autres. Que ce soit un voyage en Italie, transmettre des valeurs familiales ou raviver l’esprit de communauté, les rêves sont variés, mais rappellent qu’il n’y a pas d’âge pour cesser d’en avoir.
“Ce projet, réalisé pendant mon congé de maternité, m’a permis de rencontrer de belles personnes”, apprécie Elisabeth. Cette dernière y a aussi trouvé une belle occasion d’exposer à l’Hôtel des Postes et sortir de sa zone de confort, elle qui propose davantage des projets documentaires.
Parmi les participants, il y a Thérèse Proulx-Fortier, une centenaire de Saint-Clotilde-de-Horton. “Elle voulait être une fée qui apporte de l’amour et de l’entraide”, se souvient Elisabeth. Celle-ci n’a pas manqué d’embarquer dans son idée fantaisiste. D’ailleurs, plusieurs modèles ont contribué à leur mise en scène photographique avec de bonnes propositions.
En résulte une exposition remplie d’émotions, où on découvre des gens toujours actifs et qui n’ont pas cessé, malgré leur âge, d’oser rêver. Elisabeth Marcoux, qui réside à Tingwick, explore à travers la photo et le documentaire l’identité, la mémoire et le lien avec la nature. Cette exposition est en continuité avec son travail puisque chaque rencontre est devenue un espace de témoignage, mais aussi une mémoire vivante.
Elle espère que l’exposition aura une suite et pourra être présentée, sous d’autres formes ou en partie, dans d’autres lieux. D’ici là, elle poursuit son travail d’artiste et est en résidence, jusqu’en mars prochain, au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville, où elle se lance sur les traces du merle bleu.
