Le président du Conseil du patronat en visite dans la région

Le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Karl Blackburn, s’est arrêté, mardi à Victoriaville, pour y rencontrer des entrepreneurs, des intervenants économiques et des décideurs politiques.

Les rencontres qu’il effectue le nourrissent quand vient le temps d’effectuer des représentations auprès des gouvernements. « D’aller rencontrer les employeurs dans toutes les régions du Québec, dans leur organisation, me permet de m’inspirer de ce qu’ils savent faire de mieux, mais aussi de ce qu’ils vivent, des défis qu’ils traversent pour être en mesure d’être un bon interlocuteur auprès des gouvernements », explique-t-il.

Quand vient le temps, dit-il, de sensibiliser et d’influencer les gouvernements sur des mesures fiscales, sur des programmes ou sur différentes orientations à prendre, le CPQ formule des recommandations basées sur la réalité du terrain.

Karl Blackburn apprécie ses visites. Ses tournées se font sur une base annuelle en fonction de l’agenda et de la disponibilité des gens. « Mon objectif, et j’aime beaucoup cela, c’est d’aller me promener dans les entreprises québécoises, d’aller rencontrer des hommes et des femmes de passion. Le terrain, c’est tout pour nous énergiser, pour nous renforcer en termes de positionnement, mais surtout pour nous inspirer par ce que font ces femmes et ces hommes », fait-il valoir.

Un arrêt à l’entreprise Bonté Distribution

Après un déjeuner à l’hôtel de ville où le président et chef de la direction du CPQ a notamment pu échanger avec le maire Antoine Tardif, le député fédéral Alain Rayes, le directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), Frédérik Boisvert et le directeur général de la SADC Arthabaska-Érable, Jocelyn Grondin, une première visite a mené Karl Blackburn à l’entreprise Bonté Distribution qui occupe un tout nouveau bâtiment dans le parc industriel sur la rue Archibald-Campbell.

« On a investi près de 3 M $ pour le bâtiment et l’acquisition d’équipements, notamment pour l’automatisation de la ligne de miel et le remplissage de sacs de bonbons », indique Sandra Labonté à la tête de l’entreprise familiale avec sa sœur Mélanie.

Parce qu’en plus du miel, l’entreprise fabrique des friandises depuis qu’elle a acquis la confiserie de son fournisseur de Granby. 

L’entreprise, qui emploie 13 personnes, fabrique près d’une dizaine de sortes de bonbons, dont des suçons pour Laura Secord, et les fameux poissons rouges à la cannelle, entre autres.

Bonté dessert tout le Québec avec ses produits qui se retrouvent principalement dans les épiceries et les pharmacies. 

La capacité de production augmentée grâce à l’automatisation lui permettra d’ouvrir ses horizons et peut-être d’étendre son marché aux dépanneurs, par exemple.

En tout cas, les deux sœurs Labonté se disent bien fières du travail accompli. « On se complète bien. En ce qui me concerne, je m’occupe davantage de l’administration, de la comptabilité, tandis que Mélanie s’affaire à la production et à la mécanique », souligne Sandra.

« Il est aussi important pour nous d’avoir du plaisir au travail. Nos employés ne viennent pas travailler à reculons. Ça vaut de l’or », affirme Mélanie qui n’hésite jamais à jouer des tours. « Nous sommes des passionnés », lance-t-elle.

Le président et chef de la direction du CPQ l’a d’ailleurs constaté. « Ce qu’on remarque, ici, c’est la passion des entrepreneures. C’est exactement ce qu’on voit au Québec, une majorité de nos entreprises, ce sont de très petites entreprises. Celles-ci sont dirigées par des hommes et des femmes de passion. C’est exactement ce qu’on a vu ici ce matin », commente Karl Blackburn.

Une halte chez GRYB

Le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec a ensuite visité l’entreprise GRYB, spécialisée dans la fabrication d’attachements pour machineries lourdes, une visite guidée et expliquée par le directeur général Jacquot Caron et la directrice des ressources humaines, Audrey Marcoux.

Entre 2014 et 2019, GRYB a réalisé trois agrandissements à son usine de Victoriaville. « On a le terrain, l’espace nécessaire, pour agrandir de nouveau. On a déjà des plans », précise M. Caron.

Actuellement, GRYB emploie quelque 800 personnes, dont près de 175 à Victoriaville. À un certain moment, elle comptait tout près de 1000 employés. 

L’an dernier, l’entreprise a effectué trois acquisitions, trois entreprises liées, comme elle, à la machinerie lourde : Dalkotech de Sherbrooke, RAD Technologies de Thetford Mines et Éco-Trak de Donnacona. « C’est ce qui a permis de doubler GRYB », rappelle le DG, le chiffre d’affaires ayant alors grimpé de 100 M $ à 250 M $.

Karl Blackburn n’a pas hésité à offrir l’aide de son organisation concernant les visées de GRYB en Europe. « Ou en Afrique, le Québec y est avantageusement regardé. On est vraiment bien positionné sur ce marché », note-t-il.

Le président et chef de la direction du CPQ a discuté avec les gens de GRYB de certains défis liés notamment aux travailleurs étrangers et à la francisation. « Les syndicats exercent beaucoup de pression pour que le gouvernement s’ouvre aux permis ouverts. Mais ils sont marginaux les mauvais employeurs, ils représentent moins de 1%. On ne peut pénaliser tout le monde en raison d’un petit nombre. On ne change pas un système qui marche », plaide-t-il.

Karl Blackburn s’insurge aussi du fait qu’on veuille soumettre les travailleurs étrangers temporaires à un test de français de niveau 4 lors d’un renouvellement de permis de travail pour trois ans. « Un Québécois sur deux, âgés de 15 à 64 ans, ne réussit même pas le niveau 3 », affirme-t-il.

Il a d’ailleurs lancé le défi aux députés de l’Assemblée nationale à passer ce test, un test en français de France, avec des expressions de France et des exemples français. « Je l’ai réussi, mais ce n’est pas simple. Je n’ose imaginer un immigrant », mentionne-t-il.

D’autres visites ont suivi le passage chez GRYB, à savoir une halte chez UPDATE, puis du côté de Fauteuil et sa bergère.

À l’heure du dîner, par ailleurs, Karl Blackburn a eu droit à une visite de l’Écoparc industriel Daniel-Gaudreau.

Et le passage dans les Bois-Francs du président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec s’est achevé par un dîner au restaurant Le Gavroche auquel ont aussi participé des dirigeants d’entreprises, comme Alain Dumont (Victoriaville & Co), Denis Desrochers (Grégoire-Desrochers), Jean-François Dubois (Dubois-Méthot), Yannick Gardner (Aciers Solider) et François Vallières (Armatures Bois-Francs).

Le maire Antoine Tardif s’est réjoui d’avoir pu recevoir la visite de Karl Blackburn. « On a un tissu entrepreneurial très fort à Victoriaville et dans toute la région.

D’avoir M. Blackburn qui vient visiter nos entreprises pour ensuite faire des représentations aux gouvernements quand on connaît tous les défis en lien avec la main-d’œuvre, le développement à vitesse grand V de la filière batterie et autres, on en est bien heureux », exprime-t-il.