Le mont Arthabaska intéresse plusieurs promoteurs
Des promoteurs et investisseurs ont répondu à l’appel d’intérêt lancé par la Ville de Victoriaville en vue de bonifier l’attrait que représente le mont Arthabaska et en faire un produit d’appel.
À son souper du maire organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable (CCIBFE) en 2022, Antoine Tardif faisait valoir l’importance des « trois parcs exceptionnels, le mont Arthabaska, le parc Terre-des-Jeunes et le réservoir Beaudet » qu’on retrouve sur le territoire. « On est choyé d’avoir de tels sites et on a exprimé le souhait de dynamiser ces sites, de proposer une nouvelle offre à la population. Et pour le mont Arthabaska, on se dit qu’il y aurait lieu d’avoir un happening qui rejoindrait davantage de citoyens au sommet de la montagne », formule-t-il en entrevue avec le www.lanouvelle.net.
Oui, la Ville souhaite faire de la montagne un lieu d’appel, non seulement pour les Victoriavillois, mais aussi pour les citoyens de la région et de l’extérieur. Mais pas question, assure le maire Tardif, de restreindre l’accessibilité aux espaces verts et aux sentiers si chers à la population. On se rappellera donc que la Ville a lancé un appel d’intérêt au début du mois de juillet. Dans cet appel d’intérêt, la Ville soulignait qu’elle recherchait un partenaire pour conclure un partenariat public-privé afin de « transformer l’expérience au sommet de la montagne, incluant le pavillon, afin de propulser Victoriaville et sa région comme lieu d’attraction touristique durable ». La Ville s’engage à y investir un million de dollars et vise, avec son partenaire, une entente de 10 ans, débutant en 2024.
On a ainsi demandé aux promoteurs et investisseurs intéressés de tous les milieux à faire part de leurs idées. Ils avaient jusqu’au mois d’octobre pour se manifester. Il y a eu plusieurs appels et certains questionnements. Finalement, cinq projets ont été présentés. « Des projets concernant, entre autres, de nouvelles infrastructures comme des parcours d’arbre en arbre, de luges, des trampolines géants, une toute nouvelle offre de restauration pour créer des événements éphémères en été comme en hiver en utilisant le pavillon actuel. Même des parcours lumineux et des sentiers d’interprétation interactifs en montagne. Vraiment, ce sont des projets variés qui nous ont été présentés », indique le premier magistrat.
Des promoteurs de la région figurent sur la liste, mais aussi des intéressés du Québec et même de l’international. « Ce sont des projets allant de quelques millions à plusieurs millions de dollars. Nous en sommes bien heureux », commente le maire Tardif. À titre de porteur du dossier, la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) a la responsabilité de l’analyse des propositions. « Une grille d’analyse a été établie au mois d’août. L’analyse portera sur différents critères, à savoir l’expérience du proposant, le respect des valeurs en matière de développement durable et d’accessibilité universelle, l’adéquation du projet à l’offre existante du mont Arthabaska, parce qu’on ne veut pas non plus dénaturer la montagne », fait valoir le directeur général de la CDEVR, Frédérik Boisvert.
La saisonnalité constitue aussi un élément important à considérer. « On souhaite avoir un projet sur 12 mois. Ce n’est pas une obligation, mais le projet aurait un pointage plus élevé s’il est accessible sur quatre saisons. De plus, la pertinence du projet, son caractère attrayant, innovateur et distinctif font aussi partie des critères d’analyse », souligne M. Boisvert. Il reviendra à un comité d’évaluation, regroupant notamment des membres de la CDEVR, des experts en tourisme, des représentants d’entreprises, de la corporation récréative et de la Ville, de se pencher sur les différents projets pour ensuite formuler une recommandation au conseil municipal, ce qui doit se faire quelque part en décembre.
Par la suite, les élus délibéreront et disposeront de la recommandation.
« Agréablement surpris »
Questionné sur les projets présentés, le maire de Victoriaville dit avoir été « agréablement surpris » par les propositions reçues. « Ce sont des projets de tous genres. C’est plaisant de voir que cet appel d’intérêt a suscité le dépôt de plusieurs projets crédibles. On y voit une opportunité d’offrir quelque chose de complémentaire qui viendra bonifier considérablement l’expérience qu’on retrouve au mont Arthabaska sans pour autant dénaturer ce que les citoyens apprécient », fait remarquer Antoine Tardif.
Il tient à se faire rassurant auprès des citoyens. « On ne retranchera pas ce qu’on y retrouve déjà. Les gens viennent déjà pour les glissades l’hiver et différentes activités. On veut développer d’autres activités pouvant être encore plus attrayantes. Il s’agit d’une approche de bonification à ce qu’on retrouve déjà, mais aussi d’harmonisation de ce à quoi les citoyens sont habitués de retrouver au mont Arthabaska », explique le premier magistrat.
« On veut, en fait, bonifier l’expérience », renchérit Frédérik Boisvert. Il n’est pas dit qu’un seul projet sera retenu. Des projets peuvent être complémentaires et cohabiter ensemble, exemplifie-t-on. « C’est à nous de faire les bons matchs. Ce n’est pas juste un projet ou l’autre. Ce qu’on veut c’est un scénario optimal », observe le directeur général de la CDEVR, tout en saluant le dynamisme de la Ville et son « agressivité » pour attirer des gens de l’extérieur et favoriser le développement. « Ça nous rend le travail encore plus facile pour aller chercher des projets d’investissements, des propositions. Et cela se voit, c’est très tangible. Victoriaville attire l’attention », note Frédérik Boisvert.
Avec ce projet vient aussi un contrat de gestion du Pavillon Arthabaska. Le bâtiment pourrait être revu, selon le maire Antoine Tardif. « Selon les projets reçus, certains apporteraient des améliorations, d’autres le modifieraient complètement pour lui donner une nouvelle vocation. Ce sont tous des aspects devant être évalués dans le processus. » La Ville, estime Antoine Tardif, sera en mesure, quelque part en 2024, d’annoncer le projet retenu qui pourra ensuite se mettre en branle.
Une fois de plus, il insiste pour faire savoir que les citoyens n’ont rien à craindre puisque les projets en analyse sont complémentaires à l’offre actuelle et ne viendront d’aucune façon dénaturer la montagne. Cet autre projet, croit Frédérik Boisvert, contribuera aussi à la vitalité du milieu. « Imaginez l’hôtel au centre-ville et ce nouveau projet au mont Arthabaska, imaginez l’impact que cela aura sur la vitalité économique de Victoriaville et sur l’offre touristique, c’est fantastique! On sera vraiment ailleurs », conclut-il.