« Le gouvernement ne comprend pas nos priorités »
Pas moins de 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques ont entrepris une première grève depuis presque 25 ans, ce matin. Cette séquence de grève se terminera à minuit, dans la nuit du 9 au 10 novembre.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ annonce que deux jours de grève supplémentaires auront lieu les 23 et 24 novembre.
« Le gouvernement n’est pas du tout à la même place que nous et il n’y a pas d’avancée. Vous savez, ça fait 24 ans que la FIQ n’a pas fait la grève alors pour en venir à un moyen ultime comme celui-là, ça prouve que ça n’avance pas du tout et que le gouvernement ne comprend pas nos priorités. On a trois grandes priorités, soit le salaire, la conciliation travail-famille et la surcharge de travail », a lancé Patricia Mailhot, présidente par intérim du FIQ-SPS de la Mauricie/Centre-du-Québec.
« Côté salaire, on demande 4% sur trois ans, ainsi qu’un rattrapage de 6%. Ça fait des années qu’on est en dessous de ce qu’on devrait avoir et on voit un exode du secteur public vers le secteur privé. Pourquoi? Parce que les infirmières qui s’en vont vers le secteur privé gagnent jusqu’à trois fois le salaire qu’elles gagnent au secteur public. Le gouvernement a un choix à faire. On a un beau service public, mais on doit être attrayant et capable de garder nos professionnels à l’intérieur de ce service. »
La FIQ tient à rappeler que l’exercice de la grève dans le réseau de la santé est encadré par les services essentiels. Les soins peuvent être ralentis sur certaines unités, mais tous les soins prescrits par les services essentiels seront prodigués.
« Il est primordial qu’on ait des avancées à la table. La grève, ce n’est pas de gaité de cœur qu’on la fait, c’est parce que nos limites sont atteintes depuis trop longtemps. C’est un moyen de se faire entendre par un gouvernement méprisant, qui ne comprend pas notre réalité », explique pour sa part Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
« Si on est rendues à faire la grève, c’est parce que le gouvernement refuse de nous entendre. Les propositions d’augmentation de salaire vont nous appauvrir puisqu’elles ne couvrent même pas l’inflation. Et surtout, le gouvernement veut prendre une professionnelle en soins et la déplacer n’importe où, quand ça lui chante. C’est de la folie et on n’acceptera pas ça. C’est inhumain pour les travailleuses et carrément dangereux pour les patients. »
Par Jonathan Cossette