Le Carrefour des générations ou des petits miracles
Comme la plupart des organismes communautaires, le Carrefour des générations du Grand Daveluyville connaît une hausse des demandes des différents services offerts. Le coût de la vie qui explose explique en partie cette situation. Malgré tout, il parvient à réaliser des petits miracles pour ceux qui en ont besoin.
En fait, l’organisme, comme l’explique sa directrice Johanne Roux, gagne à être connu puisqu’il propose de nombreux services pour aider les gens en situation de pauvreté et d’isolement. Et depuis la fin de la pandémie, les demandes sont à la hausse d’environ 10%, notamment en ce qui concerne les paniers alimentaires. Ce service, qui fait sa distribution d’aliments une fois par mois, est donc de plus en plus utilisé. « Mais ce qu’on voit le plus, c’est une augmentation des demandes de paniers d’urgence, de soutien pendant le mois », explique-t-elle. Cela démontre que même avec des paniers réguliers, cela ne suffit plus pour certains.
Ainsi, ce sont désormais une soixantaine de paniers qui sont offerts à la clientèle qui vit sous le seuil de la pauvreté, alors qu’il n’y en avait qu’une quarantaine avant. « À travers ça, nous avons ajouté une autre distribution la dernière semaine du mois », annonce-t-elle. Ce sont les surplus alimentaires recueillis qui viennent donner un coup de main supplémentaire aux familles qui ont de la difficulté à se rendre jusqu’au premier du mois. Parfois, de l’aide ponctuelle peut être donnée à ceux qui ne remplissent pas les conditions et qui vivent des situations qui viennent exceptionnellement grever leur budget mensuel. « Cette année, on en a donné pas mal de l’aide ponctuelle comme ça. D’une demande par deux, trois mois, le nombre a augmenté à deux ou trois par mois. »
S’ajoutent à cela quelques situations d’itinérance, ce qui ne se voyait pas avant dans cette partie de la région, comme le souligne Mme Roux. « Cette année, nous avons aidé trois personnes à se loger », indique-t-elle. Des locataires qui se sont retrouvés à la rue alors que le prix des loyers, comme partout ailleurs, a augmenté significativement. Grâce à l’aide et les démarches du Carrefour, ils ont été relocalisés, heureusement. « L’accès au logement est de plus en plus difficile », mentionne la directrice. Ainsi, pour ceux qui ont un crédit chambranlant, cela s’avère plus complexe de se loger avec les enquêtes de plus en plus demandées par les locateurs.
Réconfort et chaleur
On peut retrouver réconfort et chaleur au Carrefour des générations. L’équipe en place propose de l’aide ou du référencement, de l’écoute et de l’accompagnement, grâce à une intervenante (Marie-Claude Tardif) installée sur place. Et du côté alimentaire, outre les paniers, il y a un service de boîtes à lunch, destiné aux élèves du primaire et du secondaire de la région. La cuisinière Annie Blanchette s’occupe de bien nourrir ces jeunes chaque jour d’école avec des boîtes à lunch qui permettent d’apprendre le ventre plein. Elle est aussi responsable de la transformation des aliments reçus à la récupération alimentaire. En résultent des petits plats cuisinés avec soin qui sont en vente directement au Carrefour, pour la population en général, mais à petit coût quand même (moins cher qu’à l’épicerie). « Nous achetons très peu de choses et cette vente permet de financer nos opérations. En plus, ça amène des gens ici qui viennent découvrir les services », fait valoir la directrice. Rien n’est gaspillé, tout est utilisé grâce à l’imagination culinaire de la cuisinière.
Un vestiaire propose des vêtements à bas prix et on peut également s’y procurer des meubles, ce qui permet d’aider, entre autres, les travailleurs étrangers qui viennent s’installer. Après l’aide à la pauvreté, la deuxième mission du Carrefour concerne le vieillissement des personnes. « Nous sommes dans une région où le taux de vieillissement et d’appauvrissement est élevé », fait-elle savoir. Ainsi, il est important d’aider les personnes plus âgées à sortir de leur isolement. Cela se fait notamment avec un dîner communautaire offert une fois par semaine à faible coût. Une occasion de prendre un repas complet, sain et nourrissant en compagnie d’autres personnes.
« C’est aussi le moment de voir ces gens et cerner certaines choses », ajoute-t-elle. Johanne fait ainsi le tour des tables et discute avec les gens pour déterminer s’ils n’ont pas d’autres problèmes pour lesquels son organisme pourrait venir en appui. Ces repas sont accessibles à tous et de plus en plus de travailleurs viennent y casser la croûte. Il y a aussi, depuis peu, des spectacles d’humour, qui sont présentés dans la grande salle du fond, en collaboration avec la Ville de Daveluyville et qui permettent encore une fois de faire découvrir l’endroit. Bref, un endroit grouillant d’activités pour tous les goûts et besoins.
Toute l’équipe met la main à la pâte, dans une belle entraide, pour assurer tous les services. Une cinquantaine de bénévoles gravitent autour du personnel en place pour les appuyer dans une mission essentielle. Et pour certains de ces bénévoles, ayant déjà bénéficié de l’aide de l’organisme, y viennent pour redonner au suivant. « Ça leur fait du bien », note Mme Roux. Le Carrefour des générations remplit donc une mission essentielle dans son milieu et s’adapte selon les besoins de sa clientèle.