L’antiquaire Dominic Baril de retour à « La fièvre des encans »
Pour la troisième saison, l’antiquaire victoriavillois Dominic Baril est de retour à l’émission désormais intitulée « La fièvre des encans : nouvelle génération » et présentée à Historia depuis le 28 janvier.
Rencontré au restaurant de sa conjointe Le Citron Vert, où les clients ont la chance de manger entourés de beaux objets remplis d’histoire qu’il y expose, Dominic Baril a annoncé qu’il avait même signé pour la prochaine saison avec l’équipe de l’émission. Si au départ il n’était pas intéressé par cette émission, il s’est toutefois laissé convaincre de tenter le coup et s’est surpris à trouver bien amusant et intéressant d’y participer. Alain Brousseau et même sa conjointe lui ont dit d’essayer au moins une fois, ce qu’il a accepté de faire. « Je n’avais jamais fait ça et j’ai trouvé ça le fun », a-t-il confié.
Cette émission est tournée selon les bons encans qui ont lieu un peu partout, ce qui lui laisse du temps pour pratiquer son métier d’antiquaire qui est sa priorité. « C’est une journée, un encan », indique celui qui porte le titre de rabatteur dans l’émission. De son côté, il préfère qu’on le qualifie du terme anglais « picker », qui consiste à choisir l’objet intéressant parmi une multitude.
L’émission permet, notamment grâce à Dominic Baril et ses acolytes, d’entrer dans le monde des encans et mieux comprendre la valeur monétaire, historique et culturelle des objets qu’ils dénichent et acquièrent. Un monde captivant, excentrique et même chaotique dans lequel l’émission permet une incursion fascinante.
Dans la première émission, justement, on peut voir Dominic Baril à un encan du côté de Richmond où il a déniché un ouvre-bouteille Orange Crush pour la somme de 100 $ (qu’il pense vendre entre 250 et 300 $), un porte-chandelle en fer forgé, un petit banc beige ou encore une bouteille de Kik, dont il a fait l’achat.
Il est intéressant de voir les trois comparses examiner les lots à l’encan et souligner à quoi servaient les objets et de quelle année ils datent. On voit bien que Dominic est au naturel dans l’émission, ne jouant pas de rôle et faisant tout simplement son métier avec des collègues qu’il semble apprécier. Il ne s’enfle surtout pas là tête avec cette contribution à l’émission qui lui apporte tout de même une certaine notoriété auprès de clients.
Antiquaire par hasard
Dominic Baril cumule 35 années dans le domaine et continue, quatre jours par semaine, de sillonner les municipalités où il s’arrête dans 20 à 30 maisons quotidiennement afin de voir si les gens n’auraient pas des objets à lui vendre.
Avec son expérience, il est en mesure de déterminer assez rapidement si une maison est intéressante pour lui et est susceptible de contenir des perles rares. Il a aussi une mémoire impressionnante afin de se rappeler autant l’histoire que les objets et leur utilisation, que les lieux qu’il a déjà visités et ce qu’il y avait trouvé.
Il adore son métier qui s’est présenté à lui un peu par hasard, comme il le raconte. En effet, il est entré dans le domaine à l’âge de 18 ans (en 1990), un antiquaire lui ayant demandé un coup de main pour deux ou trois mois au cours de la saison estivale. « À ce moment, je devais faire mon cours de briqueteur », a-t-il raconté. Cela dans l’objectif de joindre l’entreprise familiale dans ce domaine.
« À Noël, il avait encore besoin de moi alors j’ai repoussé ma session », ajoute-t-il. Finalement, il a eu la piqûre et s’est lancé rapidement à son compte à l’âge de 22 ans. Il a tout appris par lui-même et aussi avec l’aide d’amis qui oeuvrent dans le même secteur.
Au départ, le milieu était difficile au Québec. « À cette époque, j’étais jeune et il y avait beaucoup d’antiquaires », se souvient-il. Dominic n’a alors pas hésité à se diriger vers le marché de l’Ontario qu’il a développé pendant une dizaine d’années, fournissant ses trouvailles à des antiquaires du Québec.
Il faut préciser que le Victoriavillois vend en gros et fournit ainsi des gens qui eux vendent au détail. « J’aime aller me promener sur la route, aller dans les greniers, les caves et les garages. »
Il sonne aux portes des maisons, présente sa carte professionnelle (on dirait plutôt un menu qui explique bien ce qu’il recherche et à quel numéro on peut le joindre). Qu’il s’agisse de bijoux, argent, or, bancs et objets d’église, jouets anciens, moule à sucre, vaisselle, etc., tout est bien décrit. Une belle carte de visite qu’on hésite à jeter tellement elle a été faite avec soin.
Il y a aussi des gens, non sollicités, qui peuvent l’appeler, surtout depuis qu’il passe à la télévision. Ceux-ci proviennent d’un peu partout dans la province et même de l’extérieur pour lui proposer des antiquités. « Ce que j’aime c’est de dénicher des objets pour gagner ma vie », résume-t-il. Mais ça va plus loin que ça puisqu’au fil du temps, il a acquis des items qu’il collectionne et garde chez lui (et au restaurant).
Il ne fréquente pas vraiment les encans, sauf pour l’émission, préférant sillonner les routes dans son camion qu’il ramène souvent rempli de ses trouvailles de la journée. Il travaille fort pour réussir dans ce domaine et ne perd jamais son temps. Il en a vu des choses pendant sa carrière qu’il poursuit encore. C’est d’ailleurs la seule façon, selon lui, d’acquérir des connaissances dans de milieu. Et lorsqu’on lui demande s’il y a une pièce qu’il recherche ou voudrait avoir, il mentionne qu’il y a une armoire à porte-diamant qu’il lorgne depuis longtemps. À force de patience, le propriétaire finira peut-être par le rappeler et lui vendre. C’est ce qu’il espère.
Avec le temps, il remarque que la demande évolue et change. Si auparavant on s’intéressait davantage à des antiquités de 150-200 ans, de nos jours, les plus jeunes se tournent davantage vers le « vintage » (années 50, 60 ou 70) qui est recherché par une clientèle. « Il faut s’adapter », résume-t-il.
Cela n’empêche pas que de son côté il est toujours attiré par les objets historiques de plus de 100 ans comme les armoires ou encore les bancs de quêteux. « Il y a plus de collectionneurs qu’on le pense », souligne celui qui n’a pas hésité à rouler en Gaspésie, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse ou à l’Île du Prince-Édouard afin de faire des trouvailles intéressantes. On peut donc le voir sur les ondes d’Historia, les mardis à 22 h, pour cette nouvelle saison de « La fièvre des encans : nouvelle génération ».