La Sécurité alimentaire doit refuser des demandes
Parce que les demandeurs ne rencontrent pas les seuils de revenu, la Sécurité alimentaire de Victoriaville se doit de refuser des demandes de certaines personnes, dont plusieurs sont des travailleurs.
L’insécurité alimentaire en touche donc plus d’un et la région y fait également face. Le directeur général de l’organisme, Michel Patry, explique que la banque alimentaire vient en aide à 240 ménages par semaine, ce qui représente environ 400 personnes et pour un total de 12 000 dépannages alimentaires par année. « Cela représente une augmentation de 13 à 15% par mois depuis la dernière année », estime-t-il.
Cette hausse des demandes vient en partie de l’immigration et des travailleurs saisonniers qui rencontrent les seuils de pauvreté et ont ainsi droit au service, mais également de nouvelles familles qui viennent demander de l’aide, ayant un budget plus serré à cause des hausses des prix pour l’épicerie et pour le loyer. Mais pour plusieurs, elles dépassent le seuil de revenu admissible qui a déjà été revu et s’établit actuellement à 23 500 $ avant impôts pour une personne seule. « Nous refusons environ deux demandes par semaine, directement à la Sécurité alimentaire, mais on peut penser qu’un premier tri se fait chez les partenaires comme le CIUSSS MCQ ou le CAIBF », croit-il.
Bien entendu, il n’est jamais facile de refuser d’aider ceux qui en font la demande, mais l’organisme ne pourrait pas, de toute façon et malgré sa bonne santé, aider tout le monde. « Le but est d’aider les plus démunis comme les gens sur l’aide sociale ou en itinérance », exemplifie le directeur général.
Il peut arriver que la banque alimentaire offre du dépannage de courte durée, sur référence d’un organisme partenaire, mais Michel Patry sent poindre une augmentation des demandes auxquelles il ne pourra répondre.
Il est bien conscient des hausses du coût du panier d’épicerie puisque son organisme achète, pour compléter les dons de la population ou des entreprises, pour 150 000 $ de nourriture annuellement. « Avant, c’était 90 000 $ », fait-il savoir.
Heureusement, la Sécurité alimentaire vient de compléter sa campagne de financement annuelle et a eu de bons résultats. En effet, l’objectif de 2023 était de recueillir 150 000 $ et 20 000 kg de denrées et ce sont 247 975 $ et 18 210 kg qui ont été récoltés. « Cela représente les deux tiers du financement annuel. Nous sommes chanceux, nous avons une population généreuse », indique-t-il.
Malgré ces chiffres impressionnants, l’équilibre demeure un enjeu pour l’organisme communautaire qui ne peut malheureusement opiner à toutes les demandes. Parfois, le directeur général redirige des gens du côté de l’ACEF pour qu’ils revoient leur budget afin de mieux faire face à la situation. « Nous ne sommes jamais dans le jugement », insiste-t-il.
Cela n’empêche pas que l’organisme devra déterminer, dans un futur rapproché, s’il doit modifier de nouveau les seuils d’admissibilité à l’aide alimentaire. « Si c’est le cas, il faudra des subventions », termine-t-il.