La danse pour unir et réunir les générations

La Daveluyvilloise Marie-Belle Lebeau enseigne la danse depuis 25 ans. Elle vient de lancer un projet communautaire qui permettra aux jeunes de 3 à 16 ans, gratuitement, de participer à l’élaboration et à la présentation d’un spectacle dans les résidences pour personnes âgées.

Mme Lebeau a donc créé, tout à fait bénévolement, cette troupe de danse qui compte actuellement 75 jeunes provenant des municipalités de Sainte-Eulalie, Saint-Wenceslas, Sainte-Gertrude, Saint-Sylvère, Saint-Louis-de-Blandford, Saint-Rosaire et, bien entendu, Daveluyville.

Depuis le mois de septembre, les jeunes viennent donc au Carrefour des générations où un local est mis à disposition gratuitement afin d’apprendre les chorégraphies qui seront réalisées devant public au mois de novembre. « J’avais essayé de lancer ce projet en mars 2020, mais la pandémie est arrivée », rappelle-t-elle. Une autre tentative au début de l’été n’a pas été concluante non plus, mais cet automne le moment est particulièrement approprié.

« Aujourd’hui, avec l’inflation, c’est terrible pour les familles de deux, trois ou quatre enfants. Les parents n’ont pas les moyens de leur payer des activités », déplore-t-elle. C’est pourquoi sa troupe de danse arrive à point. Johanne Roux, directrice générale du Carrefour, explique que l’offre de Marie-Belle répond pleinement à la mission de l’organisme qui est de contrer l’isolement social ainsi que la pauvreté tant sociale, psychologique, physique que monétaire. C’est pourquoi il appuie de plusieurs façons la troupe de danse.

Les garçons et les filles participent activement à une ou l’autre des trois répétitions qui sont offertes chaque semaine. Des nouveaux peuvent venir s’ajouter à tout moment et sont accueillis sans jugement. 

C’est par petits groupes que les jeunes apprennent la danse, le hip-hop particulièrement. Des parents sont également bien présents pour aider lors des rencontres. « Les plus petits sont accompagnés par les plus vieux et les parents font aussi leur part », apprécie l’enseignante qui ne voit que du positif dans tout ce processus artistique. « C’est la première fois qu’on forme gratuitement une troupe de danse qui partira en tournée », confirme Marie-Belle.

Une maman de Saint-Louis-de-Blandford, Janika, dont la petite Floralie participe aux cours, explique que d’offrir ce projet directement à Daveluyville lui facilite les choses. Elle avait, l’an dernier, inscrit sa fille à des cours de danse, mais du côté de Victoriaville. Il fallait donc se déplacer. Cela ajoute une pression et du temps passé sur la route. « C’est pratique », ajoute-t-elle. Sa petite, tout comme les autres, n’hésite pas à embarquer dans l’ambiance et faire les pas de danse demandés. 

Certains parents profitent de ces moments, où leurs enfants sont pris en charge, pour socialiser ensemble. Même chose pour les jeunes qui développent de belles amitiés au sein du groupe. Bref, Marie-Belle fait vivre à tout ce beau monde une expérience artistique, sociale et communautaire.

Les spectacles

L’apothéose du projet se tiendra dès le mois de novembre alors qu’une dizaine de représentations auront lieu dans des CHSLD et résidences pour personnes âgées du coin. « Les déplacements en autobus seront payés grâce aux prestations. Mais il nous manquait du budget alors la compagnie Robo nous commandite le reste », fait-elle savoir en ajoutant que les lieux d’hébergement ont des petits budgets pour ce genre d’activités qui permettent le maintien des liens si précieux entre les générations. 

Marie-Belle en sait quelque chose puisque depuis 13 ans, elle est préposée aux bénéficiaires dans sa région et fait également de l’intervention psychosociale. Son projet permet donc d’englober ses expériences en danse, avec les enfants et les aînés. « J’ai bien hâte de voir leurs réactions lors des spectacles. Ce sera sûrement de beaux moments pour tous », espère-t-elle.

Pour ce spectacle, rien n’est laissé au hasard et il comprendra des décors facilement transportables (que Marie-Belle possède déjà) ainsi que des costumes (une base noire ornée d’accessoires). De plus, c’est sous le thème de la Reine des Neiges qu’a été élaboré ce premier spectacle. Mais Marie-Belle a déjà en tête les deux prochains thèmes puisqu’elle veut faire de cette troupe une activité récurrente. 

Pour ce projet, elle peut compter sur l’appui important et indéfectible du Carrefour des générations de Daveluyville qui fournit le local et de l’aide administrative, entre autres. Et pour s’assurer que l’accès gratuit aux jeunes demeure, Marie-Belle s’est même mise à concocter des muffins qu’elle a notamment vendus lors des Balades gourmandes et à d’autres occasions afin de financer sa troupe.

Lors des représentations, les jeunes seront divisés en groupes de 15 et deux spectacles sont prévus à chaque sortie. Cela permettra à tous les danseurs de monter au moins une fois sur scène devant public.

Les représentations auront lieu à Saint-Célestin et Fortierville, à Drummondville (deux lieux différents), à Trois-Rivières (deux endroits également), au Cap-de-la-Madeleine et à Grand-Mère.

Malheureusement, aucun spectacle n’est prévu pour le moment du côté de Victoriaville et sa région. « J’ai fait quelques appels, mais certains centres n’ont pas l’espace ou le personnel pour nous accueillir. Aussi, à des endroits, les mesures sanitaires ne permettent toujours pas la présence d’enfants », fait-elle savoir.

Mais, à la demande des parents, trois représentations se préparent du côté du Carrefour des générations à Daveluyville. Ils permettront aux parents, amis et familles des danseurs d’avoir aussi l’occasion de voir les jeunes à l’œuvre. Marie-Belle ajoute que les résidences ou CHLSD qui n’ont pas pu être visités en novembre pourront se reprendre si leur situation change puisque la professeure de danse a bien l’intention de redémarrer une cohorte le printemps prochain et ainsi élargir le bassin couvert par les spectacles. « C’est le début, mais certainement pas la fin », souhaite-t-elle.