Guy Rousseau-Jetté : un vétéran pompier toujours aussi passionné
Jamais Guy Rousseau-Jetté n’aurait pensé, en intégrant la brigade incendie en 1980, qu’il connaîtrait une aussi longue carrière. Mais la flamme, qui s’est rapidement allumée, ne s’est jamais éteinte. Quarante ans plus tard, le pompier demeure actif au sein du Service de sécurité incendie de la Régie des Chutes.
La direction du service n’allait certainement pas passer sous silence ce haut fait armes. Guy Rousseau-Jetté a été honoré, samedi après-midi, lors d’une cérémonie tenue à l’occasion d’une journée portes ouverte à la caserne de Daveluyville marquant la fin de la Semaine de la prévention des incendies.
« Nous sommes ici pour célébrer un événement important qui arrive peu souvent dans le monde des pompiers. Guy est avec nous depuis 40 ans. C’est quand même exceptionnel. C’est tellement rare que la moitié de nos pompiers actuels n’étaient pas nés », a exprimé, avec humour, le directeur du Service de sécurité incendie (SSI), Éric Bergeron, tout en saluant le dévouement de son vétéran pompier.
« Même après 40 ans, notre ti-Guy national est presque toujours le premier arrivé à la caserne, rien de moins. Cela témoigne à quel point il adore le métier de pompier. Ça prend de la passion, du cœur et de la résilience. Mais ce que ça prend le plus, c’est de la flamme », a souligné le directeur Bergeron.
« Grand merci, Guy. Tu es un exemple à suivre », a-t-il terminé, tout en l’invitant à s’approcher pour lui remettre la médaille des pompiers pour services distingués de la Gouverneure générale du Canada, Mary Simon.
Au nom du député de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes, le capitaine Sylvain Pelletier a remis à son collègue un certificat honorifique de la Chambre des communes.
Le président de la Régie des Chutes, Gaétan Légaré, a aussi rendu hommage à Guy Rousseau-Jetté. « Quarante ans de services rendus à la population, voilà un grand accomplissement, a-t-il fait savoir. Bravo pour toutes ces belles années. Tu es un exemple pour tous les nouveaux pompiers à venir. »
Présents à la cérémonie, les maires Mathieu Allard de Daveluyville et Patrice Morin de Maddington Falls n’ont pas tari d’éloges envers le récipiendaire. « Guy, en 40 ans, j’imagine que tu as dû déranger beaucoup d’affaires familiales. L’alarme ne survient jamais dans le bon temps. Elle sonne toujours au moment de placer notre deuxième fourchette dans le plat à fondue. Vraiment, je suis choyé de travailler avec toi de temps en temps, a formulé le maire Allard, lui-même pompier. Tu es un bon pompier. Et tu as tout un historique à raconter en plus. Je suis vraiment fier que tu sois récompensé. Félicitations et merci beaucoup pour ton travail. »
L’occasion a permis au maire de Daveluyville de saluer tout le travail accompli par les membres de la brigade. « Comme maire, le plus important, c’est de savoir la population en sécurité. À tous les pompiers, je vous remercie infiniment du travail que vous faites. Je suis pleinement conscient du dévouement nécessaire en investissement de temps », a signalé Mathieu Allard.
Le maire de Maddington Falls, Patrice Morin, connaît bien lui aussi Guy Rousseau-Jetté, ayant œuvré comme pompier pendant une douzaine d’années. « On a presque commencé ensemble. On a eu bien du plaisir. On jouait souvent des petits tours, a-t-il rappelé. Félicitations Guy! »
Toujours le désir d’aider
« Moi, j’aime les choses bien simples, a dit d’emblée Guy Rousseau-Jetté, natif de la région de l’Outaouais, arrivé à Daveluyville à la fin de 1979. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont organisé cette cérémonie. »
En présence des membres de sa famille et de plusieurs pompiers, l’homme a raconté que des collègues de travail, Romain Maheu et Ronald Paradis, eux-mêmes pompiers, l’ont incité à intégrer la brigade.
Guy Rousseau-Jetté a rapidement pris goût au métier qu’il pratique toujours par amour depuis tout ce temps. « Je ne le fais pas pour l’argent, mais pour aider les citoyens, pour être disponible en tout temps, même si on doit négliger un peu la famille. J’ai encore la flamme et la santé, heureusement », a-t-il confié.
Le vétéran apprécie le travail d’équipe et la présence de ses jeunes collègues. « Je me rends compte que plus je vieillis, plus je rajeunis dans ma tête », a-t-il observé, reconnaissant qu’il aime bien taquiner et jouer des tours. « Mais il faut savoir être sérieux quand c’est le temps », a-t-il fait remarquer.
Rencontré après la cérémonie, le vétéran pompier a reconnu qu’il n’a jamais pensé, au départ, qu’il continuerait dans le métier aussi longtemps. « Je pensais faire quelques années. Mais plus ça allait, plus j’avais la piqûre. »
Ce métier, il l’a tellement dans la peau qu’il a aussi été pompier pendant huit ans à la Régie Incentraide (Saint-Rosaire-Saint-Louis-de-Blandford) tout en maintenant son poste à la Régie des Chutes.
Avec le temps, il a gravi les échelons. « J’ai été capitaine, puis chef pendant quelques années », a-t-il rappelé.
Ce qui l’anime véritablement, c’est de venir en aide, de porter secours aux gens. « J’aime aider et dépanner les gens en situation de détresse. Aider même si c’est mon pire ennemi », a-t-il assuré.
Guy Rousseau-Jetté, qui a fait partie de l’Ambulance Saint-Jean pendant sept ou huit ans, a d’ailleurs travaillé à la mise sur pied du service de premiers répondants offert par les sapeurs de la Régie des Chutes.
Continuer
Après toutes ces années, quand l’alarme sonne, le « feeling » n’est peut-être pas le même qu’à 20 ans, mais Guy n’hésite pas à annuler un souper prévu pour répondre à l’appel. « C’est arrivé souvent. Je disais à mes proches, si je n’arrive pas, c’est que je suis parti ailleurs. Je ne suis jamais allé à une intervention à contrecoeur. »
Comme s’il avait en lui l’ADN du pompier. Son père, qu’il a peu connu cependant, a été pompier volontaire, lui ont fait savoir ses sœurs.
Aux jeunes pompiers qui commencent, Guy Rousseau-Jetté les encourage, les invite à foncer, mais à toujours agir en pensant à la sécurité. « Je trouve flatteur de voir des pompiers qui ont fait ici leurs premières armes et qui vont plus loin en pratiquant le métier dans les grands centres. Je suis content que ce soit un peu nous qui leur avons transmis cette passion. C’est un plaisir de donner aux jeunes le goût d’aller plus haut, plus loin », a-t-il fait valoir.
Quant à lui, il n’entend pas s’arrêter de sitôt. « Je continue, conclut-il, jusqu’à ce que les autres pompiers me disent que j’en ai assez fait. » Ce qui n’est pas près d’arriver.