FIMAV 40 : départ canon pour Scott Thomson

C’était hier soir (jeudi) le début de la programmation en salle du 40e Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). L’événement est également le premier dirigé par Scott Thomson, nouveau directeur général et artistique. C’est avec un grand concert que le tout a commencé.

Lors du cocktail, avant le premier spectacle, la présidente du conseil d’administration des Productions Plate-Forme, Hélène Ruel, a expliqué qu’elle avait accepté la présidence en février, en quelque sorte pour servir de trait d’union entre le passé et le présent du FIMAV (puisque la nouvelle garde s’installe). « J’ai eu la chance inouïe d’assister au premier festival en décembre 1983. J’ai pu le voir évoluer, se réinventer chaque année, s’imposer rapidement sur la scène internationale. Jamais à l’époque nous n’aurions pensé vivre un 40e, tant il se démarquait d’une façon si singulière », a-t-elle mentionné avant de souligner le travail acharné de celles et ceux qui ont partagé les idéaux de Michel Levasseur (fondateur qui a laissé la direction en 2023) depuis les débuts. Elle a également indiqué qu’aujourd’hui, c’est à Scott Thomson qu’incombe « l’immense défi d’insuffler son énergie, sa couleur, son esprit au festival afin d’en assurer la pérennité ».

Même son de cloche du côté de Dominique Laquerre, directrice du Centre d’Art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150, où s’expose, depuis son inauguration, une des installations sonores du parcours offert gratuitement la semaine du FIMAV. « C’est un événement essentiel de la scène artistique expérimentale, non seulement au Québec, mais à l’international », a-t-elle rappelé.

De son côté, le commissaire aux installations sonores, Érick d’Orion, a souligné sa fierté de participer à l’événement pour la 14e année et a bien entendu invité les gens à découvrir le parcours.

Le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, aussi présent pour l’événement, a mentionné que le 40e était une édition toute spéciale, marquant la retraite de Michel Levasseur et l’arrivée de Scott Thomson. « C’est un rendez-vous culturel important qu’on a la chance d’avoir à Victoriaville », a-t-il apprécié. Quant au nouveau directeur général, il a insisté pour dire qu’il avait été très bien accueilli dans la communauté de Victoriaville où, comme il l’a dit, « on soutient les arts de façon importante et inspirante ». « C’est pour moi un honneur de partager ma première programmation.

« Basileus »

Puis les spectateurs l’ont ensuite revu pour la présentation du premier spectacle, signé Pascal Germain-Berardi et intitulé « Basileus ». Un concert qui, comme il l’a souligné, a servi de pont entre la programmation avant lui et la sienne. La salle Les-Frères-Lemaire était presque remplie pour l’occasion, tout comme la scène qui accueillait pour l’occasion l’ensemble Forestare (guitares et contrebasse), Sixtrum (percussions), la Growlers Choir (chœur de hurleurs métal) et l’ensemble Horizon (cuivres). Ce sont ainsi plus de 50 personnes qui ont formé un grand orchestre pour ce lancement imposant.

Il s’agissait d’un ambitieux oratorio en quatre actes racontant une histoire familiale se déroulant dans une époque violente et assortie d’un impressionnant livret. Un beau mélange entre l’opéra, le métal et les différents ensembles qui, au final, se sont amalgamés en un grand tout cohérent. Les spectateurs en ont eu plein les yeux et les oreilles, plusieurs appréciant particulièrement la prestation des hurleurs métal et l’intense couleur qu’ils ont apportée.

Pour le spectacle suivant, le directeur général a souligné, avant la prestation, qu’il aimait les contrastes. Il avait bien raison puisque le Quatuor Bozzini, avec le « Jürg Frey : String Quartet No. 4 », y est allé davantage en finesse et en lenteur, créant ainsi des paysages sonores composés par le Suisse Jürg Frey. 

Puis la première soirée du 40e FIMAV a été complétée, du côté du Centre des congrès le Victorin, avec « Le Double », projet de Stéphane Diamantakiou.

Cela augure bien pour le reste du week-end alors que les gens auront la chance de poursuivre la visite des installations sonores du côté du parc Sainte-Victoire, d’assister à l’un des nombreux concerts ou encore au programme de films expérimentaux, dont le commissaire est Karl Lemieux.