Exploitation sexuelle des jeunes de la région : une réalité préoccupante qui exige des actions concrètes 

Le Rapport Exploitation sexuelle et échange de services sexuels, clientèle 12-30 ans du Centre-du-Québec, initié par Répit Jeunesse, révèle une réalité troublante qui déconstruit de nombreux préjugés. Cette étude, basée sur des rencontres avec plus de 2000 jeunes, met en lumière l’ampleur de l’exploitation sexuelle, souvent perçue comme un phénomène uniquement urbain. 

Les conclusions du rapport sont alarmantes. Près de 39% des jeunes interrogés ont rapporté s’être fait proposer d’envoyer une photo ou une vidéo à caractère sexuel en échange d’une contrepartie quelconque. Parmi les jeunes filles sondées, 10% ont admis avoir accepté de telles propositions. En outre, 18,3% des participants ont reçu une offre d’une tierce personne pour fournir un contact ou une relation sexuelle et, parmi eux, 15% ont accepté. Ce qui choque davantage est que, dans 63% des cas, les propositions émanaient de personnes inconnues des jeunes, ce qui met en lumière les dangers omniprésents auxquels ils sont exposés. 

Contrairement à une perception répandue, les jeunes touchés ne proviennent pas nécessairement de milieux défavorisés ou dysfonctionnels. Ils grandissent pour la plupart dans des familles dites typiques, avec leurs deux parents présents. 

Briser les mythes pour protéger nos jeunes 

Julie Courtois, directrice générale du CALACS Unies-Vers-Toi, insiste sur l’importance d’en prendre conscience. 

« Ce n’est malheureusement pas une surprise. Il est impératif que les adultes significatifs abandonnent la pensée magique que ça n’arrive que dans les grandes villes. Ce déni laisse nos jeunes dans une position de vulnérabilité. L’exploitation sexuelle n’a pas de frontières et nos régions ne sont pas épargnées. » 

Patrick Côté, directeur des Centres de services d’Arthabaska et de L’Érable de la Sûreté du Québec, appelle à une mobilisation collective et propose des pistes d’intervention concrètes. 

« Nous devons prioriser l’éducation pour sensibiliser la population, en particulier à propos des risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux. Une concertation entre les partenaires du milieu est essentielle pour créer un filet de sécurité. Il est également crucial d’offrir des hébergements spécialisés et accessibles rapidement pour les victimes, ainsi que de maintenir la formation continue des intervenants afin qu’ils soient outillés pour faire face à cette problématique complexe. » 

Un appel urgent à l’action 

Ce rapport met en lumière l’urgence d’agir et de reconnaître que l’exploitation sexuelle des jeunes est une problématique qui affecte tout le monde. La vigilance des parents, la sensibilisation des communautés et une collaboration intersectorielle sont indispensables pour freiner ce fléau. 

Pour toute information ou pour des ressources d’aide, le CALACS Unies-Vers-Toi et la Sûreté du Québec sont disponibles pour accompagner les victimes et leurs familles.