En route vers un nouveau PDZA dans la MRC d’Arthabaska
En présence de plusieurs acteurs, intervenants et élus réunis, jeudi avant-midi, au vignoble Les Côtes du Gavet à Tingwick, la MRC d’Arthabaska a procédé au lancement d’un vaste chantier, soit la démarche de révision du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) devant mener à un nouveau plan d’action quelque part à l’automne 2024.
Financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), l’exercice est piloté par la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR).
Pour les intervenants, le PDZA se veut un outil essentiel devant être élaboré avec la participation de tous. « Le PDZA constitue un outil de planification extraordinaire permettant de travailler sur des enjeux pour lesquels on a intérêt à travailler ensemble. On a intérêt à y réfléchir et à le mettre de l’avant ensemble », a fait valoir Dominic Poulin, directeur du secteur agroalimentaire à la CDEVR.
Ce dernier a rappelé que le tout premier PDZA, qui a vu le jour en 2016, a débouché sur plusieurs actions porteuses, comme l’ARTERRE, Artha-Récolte et le projet d’approvisionnement institutionnel.
Pour mener à bien la révision du PDZA, la CDEVR lance une invitation à tous à prendre part à la démarche. « On lance un appel à tous, les citoyens, les mangeurs, les entrepreneurs, les agriculteurs, les élus, les transformateurs et les gens du communautaire à participer à l’exercice pour définir ensemble un milieu agricole à la hauteur de nos aspirations », a souligné M. Poulin.
Ainsi, trois consultations, où l’on abordera le même contenu, figurent à l’horaire. La toute première aura lieu le 14 novembre, de 18 h 30 à 21 h 30 à l’érablière Yvalou située au 2540, rang 2 à Sainte-Hélène-du-Chester.
Deux semaines plus tard, les intéressés pourront assister, le 30 novembre, à la séance de Saint-Samuel, au Centre multifonctionnel du 143, rue de l’Église, de 13 h à 16 h.
La dernière rencontre, enfin, se tiendra le 12 décembre, de 9 h 30 à 12 h 30, à Saint-Albert, à la Salle du pavillon Général-Maurice-Baril située au 27, rue des Loisirs.
Pour information et inscription, visitez le cdevr.ca/pdza.
Les producteurs au rendez-vous
« On ne demande pas mieux que d’être un acteur participant, actif et contribuant », a fait savoir le président de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec, Daniel Habel, tout en précisant que la révision du PDZA constitue une étape cruciale pour la préservation de l’agriculture de la région.
« Cet outil essentiel à la priorisation et au développement des activités agricoles en zone verte contribue à maintenir l’accessibilité de la population à une alimentation locale de qualité. Son adaptation aux enjeux actuels assurera que l’agriculture demeure un pilier économique essentiel à la communauté », a-t-il soutenu.
Et les enjeux sont importants, a-t-il précisé. Comme la valeur des terres qui, en 10 ans, a augmenté de 14% au Centre-du-Québec. Au niveau provincial, 52% des transferts des propriétés se font à des non-exploitants. Depuis une vingtaine d’années, plus de 5000 hectares ont été voués à des fins autres qu’agricoles.
« C’est un signal inquiétant. Tout cela suscite beaucoup d’interrogations. L’avenir du secteur agricole, tant provincial que régional, dépend de la capacité de la nouvelle génération à accéder aux terres pour pratiquer le métier », a-t-il plaidé.
Le président de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec est donc d’avis que le nouveau PDZA doit renforcer les mesures de protection des terres tout en évitant leur conversion à des fins autres.
Il doit aussi tenir compte, selon lui, d’un phénomène qu’on voit poindre à l’horizon, la course aux crédits carbone.
« Il faut tenir compte, par ailleurs, des changements climatiques et favoriser le développement de la biodiversité de la région sans empiéter sur les terres agricoles ou sans contrevenir à leurs activités », a-t-il conclu tout en assurant l’entière collaboration des gens du secteur agricole pour cet exercice.
L’agroalimentaire, une véritable force!
Le secteur agroalimentaire, avec ses 850 entreprises, constitue une véritable force dans la MRC d’Arthabaska, a relevé le directeur général de la CDEVR, Frédérik Boisvert, précisant que la zone agricole représente 91% de la superficie totale du territoire.
« On possède toutes les forces pour être un géant en agriculture au Québec. On est fort en production, mais moins dans le domaine de la transformation. Voilà un aspect à considérer dans le PDZA, sans compter toutes les pratiques innovantes qui foisonnent de par le monde. On veut accélérer ce mouvement avec les années », a-t-il mentionné.
Frédérik Boisvert a également fait remarquer que de nombreuses terres en friche, appartenant à des intérêts extérieurs, pourraient être valorisées. « Ça doit faire partie de la réflexion, à savoir ce qu’on se donne comme priorité, comme plan, pour se réaccaparer ces terres et les développer », a-t-il exposé.
La planification de la CDEVR, a-t-il exposé, comprend certains objectifs qui touchent le monde agricole : le repreneuriat (la relève) et l’agrotourisme.
L’ADN de la région
Le milieu agricole de la MRC d’Arthabaska constitue une véritable force, a formulé le préfet Christian Côté. « L’agriculture fait partie de l’ADN de notre MRC. C’est une force de notre région. Nous sommes le premier bassin laitier au Canada, c’est gros », a-t-il exprimé.
À ses yeux, le PDZA est essentiel pour le développement du territoire et il invite les intéressés « à une participation active et constructive » à la démarche.