Développement éolien : des comités de citoyens réclament cinq actions

Lors d’une conférence de presse organisée à Montréal par une coalition formée de dizaines de comités de citoyens, mercredi (29 janvier), cinq actions ont été réclamées afin de contrer le développement éolien que le groupe juge antidémocratique.

Parmi les comités, le groupe citoyen Arthabaska était représenté notamment par Pierre-Paul Leblanc, co-porte-parole. M. Leblanc, joint un peu plus tard par téléphone, a indiqué qu’il s’associait à tout ce qui a été dit lors de cette rencontre. « Nous sommes ensemble pour parler d’une même voix », a-t-il fait savoir. Au cours de la conférence de presse, la coalition a demandé cinq actions qualifiées d’urgentes, soit un moratoire sur le développement éolien, un BAPE générique sur la filière éolienne, un vaste débat public sur le développement énergétique du Québec, des référendums municipaux comme critère d’acceptabilité sociale et la propriété publique de l’énergie.

Cette prise de parole a eu lieu alors que la province, comme les intervenants l’ont indiqué, fait face à la multiplication des projets éoliens au Québec. D’ailleurs, la même journée, le gouvernement du Québec a annoncé un projet éolien de 3 milliards $ au Saguenay.

Le groupe conteste à la fois la méthode et la pertinence du développement éolien actuel de même que son expansion accélérée. Ceux qui ont pris la parole ont souligné que l’éolien devait avoir comme premier objectif la lutte contre la crise climatique et non le développement économique. Parmi eux, on retrouvait Martine Ouellet, ex-cadre chez Hydro-Québec, ancienne ministre des Ressources naturelles et chef de Climat Québec, Jean-François Blain, analyste en réglementation du secteur de l’énergie, des porte-paroles de groupes citoyens ainsi que d’autres experts.

L’impact sur les terres et le milieu agricole québécois a également été abordé lors de la rencontre. « Les promoteurs qui abordent nos productrices et nos producteurs en privé le font de manière insidieuse sans jamais parler des nuisances, en minimisant les impacts sur l’agriculture et l’iniquité engendrée entre les différents producteurs… », a indiqué James Allen, président de l’UPA Chaudière-Appalaches.

La demande d’un BAPE générique, comme ils l’ont fait valoir, permettrait de faire la lumière sur les conséquences financières de la filière éolienne privatisée sur la société québécoise et faire une analyse des impacts cumulatifs potentiels sur la santé humaine, le territoire agricole, les écosystèmes et la biodiversité, ce que ne permettent pas les BAPE spécifiques à un projet. 

Le groupe citoyen Arthabaska, formé de gens concernés et citoyens de la MRC d’Arthabaska, a été mis sur pied lors du lancement du projet éolien régional piloté par Boralex. « C’est l’implantation d’éoliennes sur les terres agricoles qui me dérange », a mentionné M. Leblanc. 

Ce dernier a de plus indiqué que dans la région, le BAPE générique a été proposé du côté de la Ville de Victoriaville et de la MRC d’Arthabaska et n’a pas reçu de réponse positive. « Il y a seulement Warwick qui a accepté d’adopter une résolution en ce sens », a ajouté M. Leblanc en terminant.