Braquage à Princeville : une dernière condamnation
La condamnation, vendredi après-midi, de la dernière personne accusée vient ainsi mettre un terme au dossier du braquage à domicile survenu le 24 février 2021 dans une résidence du boulevard Carignan Est à Princeville.
Joanny Durocher-Bourque, qui avait 22 ans au moment de son arrestation, a reconnu sa culpabilité à une accusation de complot en vue de commettre un acte criminel, à savoir une introduction par effraction.
La juge Dominique Slater de la Cour du Québec a entériné la suggestion commune proposée par la défense et la poursuite en condamnant la jeune femme à une peine d’emprisonnement de six mois à purger dans la collectivité.
Avant le prononcé de la peine, le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Michel Verville a exposé les faits, soulignant que l’accusée s’était rendue une première fois au domicile princevillois avec deux suspects pour une opération de repérage.
Lors du braquage vers 8 h le 24 février 2021, Joanny Durocher-Bourque était aussi présente sur les lieux, mais elle est demeurée dans le véhicule qu’elle conduisait.
« À la suite de son arrestation, Madame a collaboré avec les policiers. On souligne sa collaboration qui a permis l’arrestation des autres individus », a fait savoir Me Verville.
L’avocat de l’accusée, Me Jean-Philippe Anctil, a fait valoir que sa cliente n’avait jusqu’ici aucun antécédent judiciaire, qu’elle craignait les autres accusés. « Elle a accouché de son premier enfant (en avril) et souffre d’anxiété. Sa collaboration à l’enquête a permis de régler plusieurs dossiers sans que les victimes n’aient à témoigner. Ma cliente, je le pense, se qualifie pour une peine dans la collectivité », a-t-il plaidé.
« La peine n’est pas sévère, mais elle est raisonnable dans les circonstances », a exprimé la juge Slater, tout en soulignant qu’il s’agissait d’un « crime extrêmement grave ». « Les plaignants ont été extrêmement traumatisés et peinent à revenir à une vie normale. Votre participation n’est pas la plus active, mais vous y avez participé. Vous aviez certaines craintes, mais nous n’avez pas réussi à prendre vos distances. Je retiens cependant, comme élément important, que vous avez collaboré en fournissant le nom des complices, dont certains fortement criminalisés, ce qui a permis de les arrêter », a observé la présidente du tribunal.
Pour sa peine dans la collectivité, Joanny Durocher-Bourque, qui habite Repentigny, devra demeurer à domicile 24 heures par jour au cours des trois premiers mois, sauf pour fins de travail, d’urgence médicale ou pour des rendez-vous médicaux.
Pour les trois derniers mois, elle sera assignée à domicile entre 23 h et 6 h.
De plus, plusieurs conditions lui ont été imposées, dont celles de ne pas posséder de drogue ni d’alcool, de ne pas se trouver dans les établissements licenciés.
Il lui est aussi interdit de communiquer avec les plaignants et de retrouver à leur domicile. Interdiction aussi de communiquer avec les complices dans cette affaire.
Elle ne pourra non plus posséder d’armes pour une période de 10 ans et devra se soumettre à un prélèvement de sang en vue d’une analyse génétique (ADN).
Dans ce dossier, les deux individus, qui avaient fait irruption dans la résidence, purgent leur peine en détention. Christopher Letarte et Pierre-Antoine Talbot ont été condamnés respectivement en juillet dernier et en décembre 2022 à des peines respectives de six ans et de cinq ans de pénitencier.