Arsenal Imagine : triste de démanteler l’œuvre éphémère
Le duo artistique formant Arsenal Imagine, Myriam Lafae et Joffrey Corboz, est bien triste de devoir démanteler l’œuvre éphémère créée dans le cadre de l’activité « Champ libre », à la mi-septembre, au Boisé des Frères-du-Sacré-Cœur de Victoriaville.
Il faut dire que leur création, « Celesterra XXI », en impose. Installée dans ce boisé, la trame de fond de l’œuvre, avec le passage du temps, s’est modifiée, laissant maintenant davantage de place à cette sculpture imposante qui aurait facilement résisté à l’usure du temps. D’ailleurs, le duo (qui forme aussi un couple dans la vie) aurait bien aimé voir comment elle aurait évolué avec l’arrivée de la neige et de l’hiver. Malheureusement, cette antenne Wi-Fi forestière, comme ils la définissent eux-mêmes, devra être retirée du site d’ici quelques jours.
Cette œuvre, qui a la forme à la fois utérine et phallique, vient sensibiliser aux abus que font les gens d’Internet et des télécommunications et la place que cela prend dans la vie de plusieurs. « Et vient dénaturer les relations humaines », ajoute Joffrey. Leur œuvre se veut donc une antenne de la résistance qui vient contrer les ondes passantes. Elle a été fabriquée à partir de morceaux récupérés du mini-put (lui-même fait à partir d’objets recyclés) de 2022 de même qu’avec des substances naturelles. « C’est une union entre la nature et la culture pour créer l’harmonie », note Myriam.
Installé devant sa création, le couple confie avoir un attachement au lieu et profite de l’occasion pour dénoncer le projet domiciliaire qui se dessine tout près du boisé. « Ça ne servira pas à la faune, à la flore et à l’esprit des lieux », déplore Myriam qui croit que le développement en question pourrait se faire autrement.
Arsenal Imagine se veut un collectif artisviste qu’on a découvert en 2022 alors qu’il exposait à la Place Sainte-Victoire de Victoriaville, son mini-golf intitulé « L’anthroposème ». Puis le couple a participé à Champ libre en 2023 et cette année encore.
La présence de Myriam et Joffrey à cet événement artistique leur a déjà ouvert des portes puisqu’au lendemain de l’édition 2024, on leur a demandé de collaborer en installant une œuvre, permanente cette fois, du côté du SANA (Sentiers arts et nature des Appalaches). Ce qu’ils ont accepté de faire, trop heureux de pouvoir créer à l’extérieur, dans la pleine nature. L’œuvre alors mise en place s’intitule « Ma-tri-Arche ».
Outre cela, les artivistes ont chacun leur pratique solo, mais se rejoignent dans différents projets, notamment des ateliers de médiation. « Nous agissons également au-delà de la production d’œuvres avec de la production vidéo », précise Myriam. Actuellement, ils ont déposé différentes demandes de subvention pour des créations artistiques.