Après deux ans d’attente, un nouveau cœur pour Maude Boissonneault

Finalement, après deux années d’attente et d’espérance, Maude Boissonneault de Lyster a reçu un nouveau cœur.

C’est en effet le 27 août dernier, quelques heures après avoir reçu l’appel tant attendu (la veille vers 13 h 45), que la jeune femme de 20 ans a subi l’intervention espérée : une transplantation cardiaque.

Souffrant de cardiomyopathie hypertrophique, une maladie congénitale qui affecte principalement son cœur, l’état de santé de Maude s’était détérioré depuis les deux dernières années. S’essoufflant et se fatiguant rapidement, elle ne pouvait ni travailler ni aller à l’école. Son seul espoir était cette importante chirurgie qui a finalement eu lieu après de longs mois d’attente. Au cours de cette période, Maude a eu des hauts et des bas si bien que lorsque le téléphone a sonné, elle n’y croyait presque pas, comme en témoigne sa mère Mélanie Gosselin. 

C’est du côté de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) que la chirurgie a été effectuée. D’ailleurs, lors de l’entrevue, réalisée en grande partie avec sa mère, la jeune femme était à ses côtés assise sur son lit à l’hôpital et lui soufflait quelques réponses. « La greffe a bien été. Maude a reçu un beau cœur en santé, compatible », a-t-elle lancé d’entrée de jeu.

Mélanie a expliqué que lorsque le téléphone a sonné, Maude est demeurée très calme. « J’étais plus énervée qu’elle », a-t-elle confié. Toute la famille (sa mère, son père Dave et sa sœur Laurie) s’est rendue avec elle à l’hôpital pour l’accompagner.

Maude est entrée en salle d’opération à 3 h et est ressortie vers 9 h pour les soins intensifs, avec son nouveau cœur. À son réveil, elle a simplement dit : « Maman, ça a marché ». « Tout s’est bien passé et les médecins disent qu’elle pourrait sortir le 11 septembre. Elle fait déjà du vélo stationnaire », a mentionné sa maman.

Il semble donc qu’elle se rétablit et récupère très rapidement (grâce à son jeune âge) de cette importante chirurgie qui, elle l’espère, lui permettra de réaliser son souhait le plus cher : avoir la vie normale d’une fille de 20 ans, comme l’a souligné Mélanie. 

Cette dernière est à son chevet depuis l’intervention et toute la famille a bien hâte au retour à la maison à Lyster, où se poursuivra le rétablissement de la jeune femme. Mais elle tient à souligner l’excellent travail de tout le personnel de l’IUCPQ à qui elle lève son chapeau.

Bien entendu, son nouveau cœur doit s’adapter et même si Maude va bien, elle devra prendre le temps de se remettre complètement. Actuellement, elle ne ressent pas vraiment de différence, comme l’a mentionné sa mère, mais ayant discuté avec un patient qui a vécu la même expérience, elle verra bien assez tôt que « c’est le jour et la nuit ». Plusieurs examens devront également être réalisés au cours des prochains mois pour s’assurer que tout va bien. Elle devra aussi être vigilante puisque, comme l’a souligné sa mère, elle sera immunosupprimée de six mois à une année.

C’est quand même la fin d’une longue attente, de stress et de bien des inquiétudes pour toute la famille qui l’accompagne dans cette étape importante de sa vie. « Elle a juste hâte de passer à autre chose », a soulevé Mélanie. 

Cela pourrait arriver aussitôt que l’automne prochain, moment où Maude espère entrer finalement à l’université en droit. Elle avait bien commencé le cégep, mais avait dû mettre le tout sur pause en raison de son état de santé.

Les derniers jours ont donc été, pour Maude et ses proches, remplis d’émotions et d’espoir d’une vie meilleure après deux longues années d’attente interminable.  Pour Maude, le 27 août marque donc le début d’une nouvelle vie, un nouveau chapitre qu’elle peut maintenant envisager. Tout cela grâce au don d’organes, un geste dont les parents de Maude n’ont pas manqué de rappeler l’importance.

Don d’organes

Le 30 août 2023, alors que la jeune femme était en attente de greffe depuis un an, la famille avait lancé un cri du cœur afin de sensibiliser au don d’organes. « Ça fait toute la différence », souligne Mélanie. Pour sa fille, ce cadeau lui permettra tout simplement de vivre. 

Il faut savoir que Maude avait déjà subi, à l’âge de 4 ans et demi, une opération à cœur ouvert (myectomie septale droite). Puis, à 15 ans, on lui avait implanté un défibrillateur par mesure de prévention. À ce stade-ci, la seule option pour elle était la greffe puisqu’il n’était pas envisageable (son cœur étant trop malade) de lui implanter un cœur mécanique.

Mélanie Gosselin rappelle aussi qu’en plus de la signature de la carte de don d’organes, il est important que les gens en parlent à leurs proches qui doivent donner leur accord au moment du décès. 

C’est d’ailleurs pour encourager ce geste que la famille accepte de se confier aux médias.