Le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec remet les pendules à l’heure
Contrairement au portrait brossé par la présidente-directrice générale du CIUSSS MCQ, Natalie Petitclerc, lors de ses récentes sorties publiques, la situation est extrêmement inquiétante dans les différents milieux de soins du CIUSSS.
« Madame Petitclerc devrait avoir honte d’utiliser des données qui ne reflètent en rien ce qui se passe réellement sur le plancher. Elle ose affirmer que les récentes mesures du CIUSSS MCQ ont amélioré la situation alors qu’elle a utilisé des statistiques qui ne vont pas au-delà du mois de juin. Dans les faits, les infirmières forcées à travailler dans de nouveaux milieux de soins ne l’ont fait qu’à partir du mois juillet », de dénoncer la présidente par intérim du FIQ-SPSMCQ, Patricia Mailhot.
La réalité du terrain relatée par les professionnelles en soins est toute autre : les mesures implantées par la direction du CIUSSS MCQ ont poussé un important nombre de professionnelles en soins à bout, entraînant ainsi de nombreuses démissions et congés maladie. Et la colère gronde toujours autant chez les professionnelles en soins.
« Dans les départements où la direction a implanté des fusions ou des fermetures partielles pour l’été, très peu de quarts de travail ont été faits par les infirmières contraintes de changer de département alors qu’un nombre beaucoup plus grand de quarts de travail ont été perdus en raison de départs ou d’absences directement reliées aux mesures de l’Employeur. À la lumière de ces informations, comment est-ce que Mme Petitclerc ose se targuer de « courage managérial » et s’autolancer des fleurs sur la place publique? Non seulement elle accélère la chute du navire, mais elle se donne le titre de capitaine de l’année. C’est aberrant! » d’ajouter Mme Mailhot.
Des solutions existent
Devant la gestion autoritaire et le refus du CIUSSS MCQ d’aller consulter ses employés sur les solutions potentielles, le FIQ-SPSMCQ a lui-même décidé d’aller sonder ses membres sur les solutions qu’elles envisageraient pour répondre à certaines situations problématiques. Cette consultation tenue en juin dernier a permis de recueillir plus de 1000 réponses de salariées de tous types de départements et de toutes les tranches d’âge. « C’est assez ahurissant que l’Employeur décide d’imposer des changements drastiques dans les conditions de travail sans même prendre le temps d’écouter ses employées. Notre consultation a permis de dégager un constat : c’est en implantant des mesures incitatives et non par l’imposition que l’Employeur réussira à aller chercher de l’aide pour les quarts moins attractifs. Quarts atypiques de 12 h avec une fin de semaine sur trois de travail, autogestion des horaires par les salariées d’un département, les solutions sont là, mais l’Employeur refuse de les implanter parce cela serait supposément trop compliqué à gérer pour la direction. Donc, au lieu de satisfaire ses employées, le CIUSSS MCQ préfère se faciliter la vie et imposer de façon répressive des mesures drastiques à une partie du personnel. Si la PDG était vraiment courageuse, elle ordonnerait à ses gestionnaires de mettre en place des mesures satisfaisantes pour ses employées », de poursuivre Mme Mailhot.
La FIQ sonne l’alarme au sujet des soins non faits
La FIQ a également sondé ses 80 000 membres à la grandeur de la province au sujet des soins non faits et les résultats sont inquiétants. « Les soins non faits, ce sont des soins qui ne sont pas donnés selon les standards, qui sont réalisés trop rapidement ou partiellement ou qu’ils sont carrément sautés, faute de temps. Les professionnelles en soins doivent constamment prioriser les soins et par le fait même, en omettre certains. Quand on dit depuis des années que la surcharge de travail a un impact direct sur la qualité et la sécurité des soins, c’est de cela qu’on parle » d’affirmer Chantal Boucher, vice-présidente responsable organisation du travail et pratique professionnelle du FIQSPSMCQ.
Dans ce sondage, c’est 83% des répondantes qui affirment que tous les soins requis ne peuvent être donnés à leurs patients selon les standards en raison de leur charge de travail trop élevée. Les professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec ne font pas exception à ce constat triste, mais surtout inquiétant pour l’avenir du réseau public de santé. « Quand on demande aux membres les raisons pour lesquelles elles souhaitent quitter la profession à court et moyen termes, la première raison qu’elles évoquent, c’est la surcharge de travail. Viennent ensuite la rémunération insuffisante, le manque de reconnaissance de leur travail, la difficulté d’avoir une conciliation travail-vie personnelle et leur incapacité à donner des soins de qualité. Avec le comportement du CIUSSS MCQ envers les professionnelles en soins de la région et les offres patronales présentement sur la table en vue du renouvellement de notre convention collective, il va falloir que quelqu’un se réveille et remette nos dirigeants dans le droit chemin », de conclure Mme Boucher.
À propos du FIQ-SPSMCQ
Le FIQ-SPSMCQ représente plus de 5700 professionnelles en soins infirmiers, soit les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes oeuvrant sur le territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Le syndicat est affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ laquelle représente plus de 80 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, soit la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques œuvrant dans les établissements publics québécois.