Nageoire : plus de 10 mois à purger pour un accusé

Arrêté à la mi-décembre 2015 en lien avec l’opération Nageoire,, Camil-Frédérik Fleury a écopé, jeudi avant-midi, d’une peine de 13 mois de détention à laquelle le juge Bruno Langelier a retranché 68 jours de détention provisoire. Ce qui signifie que le jeune homme de 24 ans doit purger 10 mois et 22 jours de prison.

L’avocat de Fleury, Me Jean-Riel Naud, en rappelant les faits, a souligné que le projet Nageoire visait un petit réseau de vente de cocaïne et de méthamphétamine qui débutait, tentant de prendre la place laissée vacante à la suite de l’opération Macramé.

Camil-Frédérik Fleury a effectué trois trafics de cocaïne avec un agent d’infiltration en novembre 2015. «Il agissait comme un revendeur. Il se trouvait en bas de l’échelle dans l’organisation», a précisé Me Naud.

Lors de l’intervention policière le 16 décembre 2015, les policiers ont saisi au domicile de l’accusé 27,8 g de coke, des pistolets à air comprimé, des machettes, une balance, des sacs, une liste et des cellulaires.

Quelques jours après l’arrestation, l’accusé a recouvré sa liberté. Il a respecté toutes ses conditions pendant environ neuf mois.

Mais le 28 septembre dernier, un policier en civil a reconnu le jeune homme dans un bar et en possession d’un cellulaire. Il contrevenait ainsi à des conditions que la Cour du Québec lui avait imposées.

Me Naud a évoqué le rapport présentenciel de son client, rapport dans lequel on fait état du soutien de sa famille, de sa reconnaissance de ses torts. «Il assume tout. À l’époque, il consommait de la cocaïne. Il comprend l’impact de la consommation. Depuis, il a cessé complètement. Il a déjà apporté des changements à sa vie. Il a repris son cheminement scolaire et aspire à un diplôme d’études professionnelles et à un métier», a fait valoir Me Naud.

La procureure du ministère public, Me Ann Marie Prince, de son côté, a fait un rappel de peines de deux ans et deux ans moins un jour déjà imposées à certains individus.

«La proposition dans le cas de M. Fleury tient compte de son âge, de son plaidoyer de culpabilité, de l’absence d’antécédent», a fait valoir Me Prince, rappelant le fléau que représentent ce genre de drogues et d’organisation.

En acceptant la suggestion des parties, le juge Bruno Langelier a jugé appropriée la peine proposée. «Une peine qui tient compte de votre cheminement. Elle reflète les critères de dénonciation et de dissuasion tout en ne limitant pas votre réhabilitation», a exprimé le magistrat tout en rappelant les ravages de la drogue.

«La Cour d’appel nous rappelle que la consommation et le trafic de stupéfiants constituent un fléau qui affecte les individus, le tissu social de façon sérieuse et qui se trouve au centre des activités criminelles», a-t-il souligné.

En plus de la peine de détention, Camil-Frédérik Fleury sera soumis à une période de probation de trois ans avec un court suivi probatoire de six mois. Il lui sera aussi interdit de posséder des armes pour une période de 10 ans.