Incendie à Kingsey Falls : un combat de plus de 60 heures

Un incendie d’une ampleur rarement vu, plus important même que le feu du mois de mai 2012 chez Olymel à Princeville. L’incendie chez Électro Kingsey de la rue Lemaire dans le parc industriel de Kingsey Falls passera à l’histoire et demeurera dans les mémoires. Les pertes sont considérables, atteignant plusieurs millions de dollars, peut-être une dizaine ou 15 M $. L’étendue exacte n’est pas connue.

Le brasier a mobilisé, au total, une centaine de pompiers provenant d’une quinzaine de services d’incendie d’un peu partout. 

Samedi matin, 10 h 15, le directeur du Service de sécurité incendie de Kingsey Falls, Jean-François Lecomte a fait le point sur cet incendie gigantesque qui a éclaté, rappelons-le, vers 14 h 10, mercredi.  « L’intervention pour combattre le feu a duré 60 heures. Les derniers camions ont quitté à 2 h dans la nuit de vendredi à samedi. Nous maintenons un véhicule avec un officier sur place pour la journée, samedi, pour exercer une surveillance », a-t-il indiqué, précisant qu’en certains endroits se trouvent encore de cinq à six pieds d’épaisseur de matières. Il n’est pas impossible que des flammes rejaillissent. 

Le directeur Lecomte n’a jamais été confronté à un incendie d’une telle importance, pas plus que les précédents directeurs Gilles Dionne et Stéphan Jodoin, a-t-il noté.

Un feu complexe parce que le vaste bâtiment de plus de 60 000 pieds carrés était rempli de produits qu’y entreposait Cascades, à savoir notamment du papier et du carton. Des matières très combustibles qui étaient réparties en ballots, en rouleaux et sur des palettes. « Électro Kingsey y exploitait aussi une usine de transformation de carton », a précisé Jean-François Lecomte.

Pour aider au travail d’extinction, les pompiers ont eu recours à quatre pelles mécaniques. « Tout le monde a rapidement répondu à l’appel », a constaté le directeur. 

Le bâtiment est une perte totale. Ne reste debout qu’environ le sixième du bâtiment. 

Le directeur Lecomte mènera maintenant son travail d’enquête pour faire la lumière sur les circonstances et la cause de l’incendie. S’il a bien son idée en tête, la cause est indéterminée pour le moment.

L’incendie, pense-t-on, aurait pris naissance à l’arrière du bâtiment du côté droit. Des employés s’affairant à leurs tâches auraient constaté le début d’incendie, mais l’information reste à confirmer, a fait savoir le directeur Lecomte. 

Travail d’équipe

L’étendue de l’incendie a contraint Jean-François Lecomte à faire appel à de nombreux services d’incendie. « J’en ai surexploité plusieurs et j’ai ratissé large. Je les remercie d’ailleurs, de même que plusieurs directeurs, dont Patrick Davidson de Victoriaville. Ils ont délégué aussi des officiers, des capitaines, pour m’épauler et me guider à travers les différentes étapes. Ça a été un beau travail d’équipe », a-t-il commenté.

Ainsi, une centaine de pompiers ont été déployés, des sapeurs venus de Warwick, Chesterville, Danville, Val-des-Sources, Windsor, Victoriaville, Saint-Félix-de-Kingsey, Princeville, de la Régie Incentraide, du Service de sécurité incendie régional de L’Érable (SSIRÉ), de Saint-Léonard-d’Aston, Saint-Camille, Wotton et Notre-Dame-du-Bon-Conseil-Sainte-Clotilde-de-Horton.

Encore samedi matin, le SSIRÉ dépêchait des pompiers sur place pour aider au nettoyage et au tri d’équipements.

Jean-François Lecomte salue aussi l’engagement et la contribution des agents du SIUCQ MRC d’Arthabaska présents tout au long de l’intervention.

Mouvement de solidarité

Dans les épreuves surgissent presque à tout coup des élans de générosité. L’incendie de Kingsey Falls ne fait pas exception. Les pompiers ont pu constater un beau mouvement de solidarité à leur égard.

« Des citoyens nous ont apporté de la nourriture, des breuvages. Des restaurants, des commerces locaux aussi, comme le Bistro sans frontière de Kingsey Falls qui nous a concocté des plats incroyables, comme des paninis à la salade César. Nous avons été vraiment choyés », a témoigné Jean-François Lecomte, reconnaissant.

Les sapeurs ont tellement bien mangé, et mangé santé, que certains s’en sont donné à cœur joie avec une bonne poutine.