Grave accident à Noël : un an de prison pour Kayven Pellerin

VICTORIAVILLE. En fin de journée, mercredi, au palais de justice de Victoriaville, Kayven Pellerin, responsable d’une violente collision dans la nuit de Noël en 2012 sur la route 116 à Warwick, a notamment été condamné à 12 mois de prison, en plus d’une interdiction de conduire tout véhicule à moteur pour une période de trois ans.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a ainsi entériné la suggestion proposée par l’avocat de l’accusé, Me Jean-Philippe Anctil, et le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Maxime Laroche.

Kayven Pellerin, 32 ans, de Warwick, a reconnu sa culpabilité, à la fin d’avril, à deux chefs d’accusation de conduite avec les capacités affaiblies causant des lésions.

En état d’ébriété le 25 décembre 2012, le Warwickois conduisait son véhicule en direction de Warwick sur la route 116 à la hauteur du rang des Moreau lorsqu’il a causé une collision frontale avec une voiture venant en sens inverse. Un homme et une femme ont été blessés.

Tout juste avant l’impact, une voiture avait évité, de peu, la collision et s’était retrouvée dans le décor.

L’une des victimes témoigne

À l’occasion des représentations sur la peine, l’une des victimes, une jeune femme qui conduisait la voiture heurtée de plein fouet par l’accusé, a tenu à prendre la parole pour raconter les circonstances de l’accident et ce qu’elle a vécu ensuite.

Si elle a obtenu son congé rapidement de l’hôpital, son conjoint de l’époque, lui, a vécu une dizaine de jours alités aux soins intensifs.

La jeune femme de 23 ans a agi pendant huit mois comme aidante naturelle auprès de son ex-copain. «Pour ma part, j’ai encore des limitations, je n’ai pas retrouvé ma capacité d’avant. J’éprouve certaines difficultés d’apprentissage, je me remets en doute, ce qui augmente mon anxiété et mon stress au quotidien», a-t-elle relaté avec un grand calme.

Se disant pleinement d’accord avec la sentence proposée, la victime a dit souhaiter que la situation puisse servir d’exemple et sensibiliser les gens aux tragiques conséquences de la conduite avec les capacités affaiblies.

«Vous avez bien du courage. Vous avez témoigné avec grande dignité et humilité, lui a dit le juge Langelier. Un juge doit tenter de trouver le juste équilibre, mais je suis bien consciente qu’aucune peine ne répare jamais les réels torts causés aux victimes.»

Kayven Pellerin regrette

L’avocat de l’accusé, Me Jean-Philippe Anctil, a rappelé que son client avait suivi une thérapie fermée de six mois.

Au cours de cette période, il a rédigé une lettre dans laquelle il exprime ses regrets aux victimes. «Je m’excuse pour tous les torts. Je suis vraiment désolé que nous chemins se soient croisés… Je vraiment été irresponsable ce soir-là… Je ne suis pas fier de moi, je le regrette. Je ne vous demande pas de me pardonner, parce que je ne sais même pas si je pourrai le faire moi-même. Vous m’avez sauvé la vie en m’envoyant en thérapie. J’espère que ça ira mieux pour vous», a-t-il écrit dans sa lettre lue par Me Anctil.

Mais plus tard, de vive voix, lorsque le magistrat lui a demandé s’il souhaitait s’exprimer, Kayven Pellerin s’est adressé à la jeune femme. «Je suis vraiment et sincèrement désolé des torts que je vous ai causés.»

Suggestion commune

La conduite avec les capacités affaiblies causant des lésions est passible d’une peine d’emprisonnement de 10 ans. «L’emprisonnement est inévitable puisque les peines dans la collectivité ne s’appliquent plus pour une telle infraction. Les peines imposées varient entre 9 et 36 mois de détention», a précisé Me Anctil qualifiant de raisonnable la suggestion présentée et qui tient compte des six mois de thérapie.

«La sentence envoie un message clair et permet aussi à Monsieur de poursuivre sur le chemin de la réhabilitation», a fait valoir Me Maxime Laroche de la poursuite.

Depuis l’accident, Kayven Pellerin, qui a aussi réglé d’autres causes pendantes d’alcool au volant, n’a plus consommé aucune goutte d’alcool. «Je souhaite que vous mainteniez votre sobriété pour le reste de votre vie par respect pour les victimes et pour la société», a commenté le juge Bruno Langelier qui a qualifié de «carnage sur nos routes» la conduite avec les capacités affaiblies et les comportements téméraires.

Mais d’ailleurs, dans les conditions de sa période de probation de deux ans avec suivi d’un an, le Warwickois se voit interdire de consommer de l’alcool.

Et comme le souhaitait le représentant du ministère public, le juge Langelier a ordonné à Kayven Pellerin, en guise de conscientisation et de réparation, à verser un don de 1000 $ à la Fondation Catherine Beaulieu oeuvrant à la prévention et à la sensibilisation de la conduite avec les capacités affaiblies.